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4/5

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  • Le Prix du passage de Thierry Binisti. Avec Alice Isaaz, Adam Bessa, Catherine Salée… 

 Natacha (Alice Isaaz) est une jeune mère de famille qui vit dans le Nord de la France. En grande précarité, elle peine à élever son fils de huit ans, Enzo (Ilan Debrabant). Un jour, son chemin croise celui de Walid (Adam Bessa), un migrant d’origine irakienne qui attend de réunir assez d’argent pour rejoindre l’Angleterre. Ensemble, Natacha et Walid décident de monter une filière artisanale pour faire passer clandestinement des migrants de l’autre côté de la Manche…

On connaît surtout Thierry Binisti pour son travail comme réalisateur sur des téléfilms ou des séries (Disparus, Munch, Olivia…). Moins pour ses longs-métrages de cinéma (le dernier en date, Une bouteille à la mer, remonte à 2012). Mais la qualité prime sur la quantité et son dernier film, Le Prix du passage, l’illustre à merveille. Construit comme un thriller, ce drame autour de la question migratoire dans le Nord de la France (on songe à la jungle de Calais même si ce n’est jamais clairement cité dans le film) est aussi haletant que édifiant. Face à une Alice Isaaz d’une grande justesse, le jeune Adam Bessa (découvert l’an passé dans Harka de Lotfy Nathan) confirme tous les espoirs mis en lui. 

 Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Les Complices de Cécilia Rouaud - Avec François Damiens, William Lebghil, Laura Felpin …

 Plaqué par sa femme, Max, tueur à gages quinquagénaire dévoré par l’arthrose (François Damiens) a un nouveau problème : désormais, il tombe dans les pommes à la moindre goutte de sang !  Son avenir professionnel étant compromis, il tente de se reconvertir tant bien que mal dans l’immobilier. Son mal-être émeut ses jeunes voisins (Laura Felpin et William Lebghil) qui se proposent de l’aider, sans se douter un seul instant à qui ils ont affaire. Evidemment, parce que Max va être rattrapé par son passé, ça va déraper…

Après Je me suis fait tout petit (2012) et Photo de famille (2018), Cécilia Rouaud se lance dans la comédie noire, et c’est très réussi. A la fois hilarant et mélancolique, absurde et déjanté, tendu et subversif, Les Complices évoque l’univers des frères Coen. On s’amuse d’autant plus que ce film aux allures de thriller est joué par une bande d’acteurs impayables, de Jean-François Cayrey (qui joue un commercial tête à claques, plus bêta que ses pieds) à François Damiens (irrésistible en tueur désemparé), en passant par Laura Felpin (impériale en voisine trop prévenante), ils sont tous plus que parfaits. Mention spéciale à William Lebghil qui a été sacré meilleur acteur au Festival de l’Alpe d’Huez pour son rôle de voisin. Drôlement féroce !

 Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet.

 

  • Une Histoire damour de et avec Alexis Michalik. Et aussi Juliette Delacroix, Marica Soyer…

 Katia (Juliette Delacroix) et Justine (Marica Soyer) se rencontrent. C’est le coup de foudre. Malgré les regards et les jugements des autres, les deux jeunes femmes décident de faire un enfant et c’est Katia qui le portera. Mais alors que cette dernière tombe enceinte, Justine la quitte soudainement, la laissant seule avec leur fille Jeanne. Douze ans plus tard, leurs chemins vont de nouveau se croiser lorsque Katia apprend qu’elle est atteinte d’une maladie incurable. Obligée de trouver un tuteur à sa fille, elle se tourne alors vers son frère William (Alexis Michalik), un écrivain cynique et alcoolique…

Plus rien n’arrête Alexis Michalik. En une petite dizaine d’années, le Franco-Britannique est devenu le wonder boy du théâtre français avec une demi-douzaine de pièces qui continuent à se jouer dans plusieurs théâtres de Paris. À cela s’ajoute également un roman de plus de 600 pages (Loin) et deux films, Edmond en 2019 et maintenant Une Histoire damour. Comme c’était le cas avec son premier long-métrage, Alexis Michalik adapte de nouveau l’une de ses pièces sur grand écran. Et comme c’était déjà le cas avec Edmond, la greffe du théâtre au cinéma ne prend pas forcément. Maladroit dans son scénario et sa structure, le film n’en reste pas moins émouvant et demeure un joli mélodrame, porté par l’incroyable duo d’actrices Juliette Delacroix / Marica Soyer.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Alma Viva de  Cristèle Alves-Meira - Avec Lua Michel, Ana Padrão, Jacqueline Corado…

Comme chaque été, la petite Salomé, neuf ans ( Lua Michel, délicieuse) vient passer son  été dans le village portugais dont ses parents sont originaires. Ses vacances commencent dans la joie. Mais quelques jours plus tard, la grand-mère tant aimée de Salomé meurt subitement. Alors que les adultes se chamaillent  au sujet des obsèques, la petite fille, hantée par l’esprit de celle qu’on considérait comme une sorcière, va devoir faire face aux villageois qui l’accusent à son tour de sorcellerie, ce qui ne l’empêchera pas de trouver sa propre voie.

Pour son premier long métrage, la réalisatrice franco-portugaise Cristèle Alves-Meira signe un film qui la ramène dans son pays d’origine, le Portugal, un film à la fois, pittoresque, âpre et décalé, et  qui mélange le réel et le fantastique, sans jamais tomber dans le drame ou le cauchemar, grâce à l’humour qui  l’irrigue d’un bout à l’autre. Tourné à hauteur de sa jeune héroïne , ce film aussi ensorcelant qu’attachant  porte, mine de rien  un discours féministe. Une belle réussite.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Loup & Chien de Claudia Varejao. Avec Ana Cabral, Ruben Pimento, Cristiana Branquinho…

Ana (Ana Cabral) est une adolescente originaire d’une petite île au large du Portugal. Le quotidien des habitants y est rythmé par les traditions et les nombreuses fêtes religieuses. Sa rencontre avec la communauté queer locale va changer sa vie et bouleverser ses certitudes…

Avant Loup & Chien, la cinéaste portugaise Claudia Varejao s’était essentiellement illustrée dans la réalisation de documentaires (Amor-Fati, Ama-san…). Avec ce premier film de fiction, la réalisatrice ne s’éloigne pourtant pas de ce genre cinématographique dans lequel elle s’est spécialisée. Naturaliste et dépouillé, Loup & Chien peine à séduire en raison d’un scénario dont le spectateur peine à saisir les enjeux malgré la composition très juste de la prometteuse Ana Cabral.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Dancing Pina de Florian Heinzen-Ziob - Documentaire 

Rares sont les films qui parlent de la transmission artistique. Ce documentaire en est un, qui subjugue d’autant plus qu’il évoque celle de la danse de Pina Bausch qui inventa une autre manière de danser fondée sur l’intériorité, le sens et le lâcher-prise. Dans Dancing Pina, son troisième long métrage, le  Florian Heinzen-Ziob scrute deux projets portés par la Fondation de la chorégraphe disparue. Le premier concerne la transmission d’Iphigénie en Tauride  ( l’opéra de Gluck) au Ballet de l’Opéra de Dresde. C’est la grande Malou Airaudo -qui  l’a dansé dans les années 70 - qui en dirige les répétitions et Clémentine Deluy qui le met en scène. Le second se passe à l'École des Sables qui accueille, à Dakar, des professionnels venus de toute l’Afrique. Joséphine-Ann Endicott - danseuse emblématique de  Pina pendant trente ans -  fait répéter le Sacre du Printemps à des interprètes venus de tous les horizons de la danse, du classique au hip-hop en passant par le contemporain. 

 Dans ce film, la caméra passe de l’une à l’autre de ces répétitions, révélant, ici des similitudes (l’esprit de la gestuelle, forcément, est le même)  et là, des contrastes ( les œuvres sont très différentes). Les séquences, très visuelles,  s'enchaînent, entrecoupées de témoignages de danseurs et de ceux qui les guident. Intense et touchant. 

Recommandation : 4 cœurs

Documentaire Poncet

 

  • Brighton 4th de Levan Koguashvili. Avec Levan Tediashvili, Giorgi Tabidze, Nadezhda Mikhalkova…

 Kakhi (Levan Tediashvili) est un ancien champion de lutte originaire de Géorgie. Un destin que n’a pas choisi de suivre son fils Soso (Giorgi Tabidze), qui vit à Brighton 4th, New York. Lorsque ce dernier se retrouve dans de fâcheuses postures en raison de dettes de jeu non honorées, Kakhi décide de partir pour l’Amérique afin de lui venir en aide…

On connaît finalement assez peu le cinéma géorgien. Peu distribué en France, il compte pourtant des cinéastes talentueux, à l’image de Levan Koguashvili. Ses deux premiers longs-métrages (Street Days et Blind Date) lui ont permis de connaître une belle renommée dans différents festivals internationaux. Brighton 4th, son nouveau film, confirme son inventivité et son talent en tant que metteur en scène. Dommage cependant que le scénario ne soit pas aussi abouti, en raison de nombreux passages à vide.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur.

 

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