A voir également au cinéma cette semaine

Notre recommandation
3/5

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  • Beau Is Afraid dAri Aster. Avec Joaquin Phoenix, Parker Posey, Denis Ménochet… 

Beau Wasserman (Joaquin Phoenix) est un homme bourré de névroses. Son psychologue (Stephen McKinley Henderson) a d’ailleurs bien du mal à l’analyser. Entretenant des relations compliquées avec Mona, sa mère (Patti LuPone), Beau doit pourtant lui rendre visite. Mais les retrouvailles avec sa génitrice vont vite prendre des allures de véritable odyssée…

 Ari Aster est un génie. Avec Hérédité et surtout le désormais cultissime Midsommar, le réalisateur américain s’est imposé comme le nouveau grand maître du cinéma horrifique. Autant dire que son nouveau film, Beau Is Afraid, était particulièrement attendu au tournant. Porté par un Joaquin Phoenix en grande forme, ce nouveau long-métrage à la durée exceptionnelle (2h59) séduit autant qu’il horripile. Tantôt bluffant grâce à une mise en scène d’une inventivité folle, tantôt grotesque en raison d’un scénario qui part dans tous les sens, ce « Seigneur des Anneaux version juive » d’après les dires de son réalisateur réussit son pari : offrir une expérience de cinéma à nulle autre pareille.  

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Burning days Emin Alper - Avec Selahattin Paşalı, Ekin Koç, Erol Babaoglu…

Jeune procureur solitaire, déterminé et inflexible, Emre vient d’être muté dans une petite ville reculée de la Turquie en proie à une crise d’eau. A peine arrivé, il se heurte à la méfiance de la population et surtout à l’hostilité des notables locaux prêts à tout pour conserver leurs privilèges. Intimidations, menaces, pressions diverses et même chantage sur ses supposées tendances sexuelles… Tous les moyens seront employés pour essayer de saper l’intégrité du haut fonctionnaire et le faire taire…

Pour son quatrième long métrage, Emin Alper (titulaire d’un doctorat en histoire moderne turque et par ailleurs programmateur de la cinémathèque d’Istanbul) a pris le risque de dénoncer les dérives d’une Turquie affaiblie par le populisme et gangrenée par la corruption et le patriarcat. En forme de thriller,  Burning days impressionne par son réalisme, sa tension exponentiellement croissante, ses cadrages remarquables, son interprétation, impeccable - magnétique Selahattin Pasali, qui joue le procureur  !- et sa réalisation, très maîtrisée. Pas étonnant que ce film en forme de brûlot se soit vu retirer les aides accordées par le Ministère de la Culture turc. Pas étonnant non plus qu’il se soit retrouvé dans la sélection officielle d’ « Un Certain Regard » au dernier festival de Cannes. Édifiant et palpitant.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Noémie dit oui de Geneviève Albert. Avec Kelly Depeault, James Edward-Métayer, Emi Chicoine…

 Noémie (Kelly Depeault) est une adolescente en manque de repères qui vit dans un centre jeunesse depuis plusieurs années. Lorsqu’elle apprend que sa mère refuse de la reprendre avec elle, la jeune fille fugue et rejoint son amie Léa (Emi Chicoine), une ancienne pensionnaire du centre jeunesse. Cette dernière l’introduit dans un groupe de délinquants où elle fait la connaissance du charismatique Zach (James Edward-Métayer). Tombant folle amoureuse de lui, Noémie accepte tout ce qu’il lui demande. Y compris de se prostituer…

Au Canada, de nombreuses adolescentes entrent très tôt dans le monde de la prostitution. Autour de 14-15 ans, à l’instar du personnage principal du premier film réalisé par la cinéaste canadienne Geneviève Albert. Documenté et d’une précision chirurgicale (la réalisatrice s’est notamment inspiré de l’esthétique naturaliste de cinéastes belges comme Chantal Akerman ou les Frères Dardenne), Noémie dit oui est un film édifiant sur l’univers la prostitution. Malgré une certaine monotonie dans sa deuxième partie où les scènes de passe s’enchaînent mécaniquement les unes à la suite des autres, le film mérite le détour pour Kelly Depeault, extraordinaire révélation dont nous n’avons pas fini de parler.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Le jeune imam de Kim Chapiron - Avec Abdullah Sissoko, Moussa Cissé, Hady Berthe…

 Originaire du Mali, Ali, quatorze ans  (Abdulah Sissoko) est à la dérive. Ne sachant plus quoi faire pour le ramener dans le droit chemin, sa mère décide de le renvoyer dans son village natal, pour qu’il finisse son éducation…Dix ans plus tard, Ali revient avec une seule envie : épater sa mère, en devenant l’Imam de la cité où il avait grandi si difficilement. Devenu un religieux  très populaire, Ali décide d’organiser un pèlerinage à la Mecque pour ses fidèles. Il lance une cagnotte et les problèmes  commencent, car des arnaqueurs le piègent. Comment se dépêtrer de ce guet-apens ? 

Neuf ans après La Crème des crèmes, Kim Chapiron revient derrière la caméra pour un film au titre audacieux et au sujet délicat. Il montre  la réalité de l’islam simple, moderne, fervent, tout en étant modéré. Un islam qui n’est jamais pourtant à l’abri de petits faits délictueux, comme les arnaques autour du si coûteux pèlerinage à la Mecque. Pour écrire son film (en collaboration avec Ladj Ly, le réalisateur des Misérables), le cinéaste s’est d’abord documenté pendant plus d’un an. Il en résulte ce film sensible et nuancé, bien utile pour démolir  les idées reçues.

Recommandation :  3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • La Belle ville de Manon Turina et François Marques. 

 Préoccupés par le réchauffement climatique et la manière dont les villes réfléchissent et à la manière dont elles vont pouvoir accueillir les générations futures, les réalisateurs Manon Turina et François Marques ont entrepris un voyage aux quatre coins du monde. Les différents interlocuteurs rencontrés au cours de leur périple proposent des initiatives révolutionnaires pour que les hommes se reconnectent aussi bien aux villes qu’à la nature…

 À l’heure où les enjeux autour des questions climatiques n’ont jamais été aussi nombreux et où la transition écologique est un acte citoyen, un documentaire comme La Belle ville est une initiative que l’on ne peut que saluer. Tendant vers une certaine forme d’exhaustivité, le film ressemble un peu trop à un catalogue sur les meilleures initiatives écologiques pour les villes de demain. Manquant d’originalité (on a un peu l’impression d’avoir déjà vu ce type de documentaires à plusieurs reprises), La Belle ville reste néanmoins un film dont le caractère nécessaire est indiscutable.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Ma langue au chat de Cécile Telerman - Avec Zabou, Pascal Elbé, Mélanie Bernier, Samuel Le Bihan…

A l’aube de  la cinquantaine,  Laure (Zabou Breitman) ne supporte plus rien : ni son travail, ni son mari, Daniel (Pascal Elbé), ni sa vie. Le seul être qui trouve encore grâce à ses yeux est Max, son petit chat. Lorsque ses amis de toujours débarquent dans sa campagne pour l’anniversaire de Daniel, Max disparaît. A cran, Laure disjoncte et mène l’enquête.  Elle n’est pas au bout de ses surprises…

Pour son quatrième long métrage, Cécile Telerman explore avec la simplicité, la franchise, l’humour et la hardiesse qu’on lui connaît, l’étape de la cinquantaine, souvent difficile à franchir, surtout par les femmes, à cause des bouleversements occasionnés par un phénomène biologique, rarement abordé au cinéma, celui de la ménopause. Se servir des ressorts du thriller pour dynamiser une comédie humaine : la cinéaste belge des Yeux jaunes des crocodiles a mis dans le mille. Son film est drôle, touchant, édifiant, et …joyeux. D’autant plus qu’il est porté par une bande d’acteurs enthousiasmants.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Quand tu seras grand dAndréa Bescond et Éric Metayer. Avec Vincent Macaigne, Aïssa Maïga, Carole Franck...

Yannick (Vincent Macaigne) travaille comme aide-soignant dans une maison de retraite. S’il aime profondément son métier, il déplore toutefois le manque de moyens dont ses collègues et lui-même pâtissent. Alors, lorsqu’on lui annonce que le réfectoire de l’EHPAD va devoir être partagé avec un groupe d’enfants pendant quelques temps, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Entre la maison de retraite et le groupe scolaire encadré par Aude (Aïssa Maïga), une animatrice qui ne manque pas de caractère, c’est le choc des cultures. Mais aussi le début de singulières et inattendues amitiés transgénérationnelles…

 Après le succès critique et public des Chatouilles en 2018 (couronné de deux Césars l’année suivante dont celui de la meilleure adaptation pour ses deux réalisateurs), l’attente était forte pour le nouveau film du tandem Andréa Bescond / Éric Métayer. Malheureusement, Quand tu seras grand déçoit autant que Les Chatouilles avait suscité l’enthousiasme. Assez bancal dans son scénario, le film manque d’émotion et souffre d’un déficit d’écriture au niveau des différents personnages. Malgré le talent de Vincent Macaigne et d’Aïssa Maïga dont les scènes de joutes verbales figurent parmi les rares moments positifs du film, Quand tu seras grand peine à convaincre.

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

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