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4/5

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  • UN PETIT FRÈRE de LEONOR SERRAILLE - AVEC ANNABELLE LENGRONNE, STÉPHANE BAK, AHMED SYLLA…

Fin des années 80. Rose, une femme ivoirienne de condition modeste, arrive en France avec  Jean et Ernest, ses deux plus jeunes enfants (ses deux aînés étant restés à Abidjan). Elle s’installe en banlieue parisienne, trouve un travail de femme de ménage dans un hôtel et inscrit ses garçons à l’école. C’est une femme fière et courageuse - elle interdit à ses enfants  de pleurer -, mais c’est aussi une femme qui aime rire et danser, une insoumise aussi, qui choisit les hommes, sans jamais les subir. On va suivre Rose dans son quotidien jusqu’à aujourd’hui. Ce récit va être passionnant.

Cinq ans après Jeune femme, qui lui avait valu, à Cannes, la très convoitée Caméra d’Or, Leonor Serraille, ancienne de la Fémis, revient avec cette chronique romanesque sur 30 ans de la vie d’une famille monoparentale. Son film est d’autant plus captivant qu’il interroge, pour une fois sans aucun sous-entendu militant ou misérabiliste, sur ce que veut dire être une famille, et à l’intérieur de celle-ci, sur ce que signifie être une mère ou un fils. Cela, sans jamais faire référence aux racines de ses trois personnages principaux, ce qui universalise son propos. La réalisatrice a en outre eu la bonne idée de scinder les 30 années qui couvrent son histoire en trois décennies,qui sont vues successivement, à travers le regard de l’un des trois personnages principaux. C’est d’une virtuosité éblouissante. On comprend pourquoi Un petit frère - porté en outre par des acteurs impressionnants, Annabelle Lengronne (une révélation), Stéphane Bak et Ahmed Sylla (tous les deux formidables) - avait accédé, l’année dernière, à la compétition officielle du festival de Cannes. C’est l’un des plus grands films de ce début d’année, l’un des plus ambitieux.    

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • AMORE MIO de GUILLAUME GOUIX - Avec ALYSSON PARADIS, ELODIE BOUCHEZ,VIGGO FERREIRA REDIER…

Lola (Alysson Paradis) vient de perdre l’amour de sa vie, Raphaël (Félix Maritaud). Le monde s’écroule pour la jeune femme qui se retrouve alors seule avec son fils Gaspard (Viggo Ferreira-Radier). Ne souhaitant pas assister à l’enterrement, Lola réussit à convaincre sa sœur Margaux (Élodie Bouchez) de prendre la route et de partir loin, vers le Sud. Sur le chemin, les deux sœurs, éloignées par la vie, vont tenter de se retrouver…

Premier long-métrage du comédien Guillaume Gouix, Amore Mio est une vraie merveille d’émotion. Malgré son sujet de départ (le deuil, avec la perte d’un être cher), le film conserve une part d’espoir pour ses personnages. Le réalisateur filme son très beau duo d’actrices (incroyables Alysson Paradis et Élodie Bouchez) avec pudeur et retenue. Pour l’anecdote, Guillaume Gouix avait en tête, en guise de références visuelles, des clichés de la grande photographe américaine Nan Goldin. De prestigieux modèles pour un premier film, à ne pas laisser passer.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • GHOST THERAPY de CLAY TATUM - Avec CLAY TATUM, WHITMER THOMAS, WHITNEY WEIR…

Malgré les injonctions de  Whitney, sa femme, Clay, photographe sans emploi à Los Angeles ne fait strictement rien pour sortir de sa condition de chômeur, et d’ailleurs pourquoi ce grand paresseux se remuerait-il, puisque sa vie de « glandeur » mondain suffit à son bonheur ? Un jour, en sortant de chez lui, il rencontre Whit, un vieux copain dont il va vite se rendre compte que ce dernier n’est qu’un fantôme, mais un fantôme collant qu’il est seul à voir et qui va s’accrocher à ses basques. Comment s‘en débarrasser ? 

Si vous aimez les films d’auteur, fauchés, malins et originaux qui vous trimballent dans des univers flottant entre irréalité et réalisme, alors ce Ghost Therapy (inspiré du  Loup garou de Londres de  John Landis, mais en beaucoup, beaucoup, beaucoup, moins horrifique !) vous séduira, qui, à travers le personnage d’un fantôme, choisit de traiter de la difficulté de se décharger de certains souvenirs encombrants. Clay Tatum, qui l’a tourné en pleine pandémie de la Covid avec trois dollars et six cents, l’a réalisé en s’octroyant le rôle de Clay, en offrant  à  Whitney Weir, sa propre femme, celui de  Whitney, l’épouse de son personnage et en confiant celui de Whit, à  Whitmer Thomas, son copain de toujours. Le résultat est réjouissant. Moralité : au cinéma, l’argent ne fait pas forcément le bonheur des spectateurs ! Juste ajouter à ce propos que Ghost Therapy a reçu le Prix du public au dernier festival du film de Sundance. Tiens donc ! 

Recommandation : 3 coeurs.

Dominique Poncet

 

  • TEL-AVIV BEYROUTH de MICHALE BONANI - Avec SARAH ADLER, ZALFA SEURAT, SHLOMI ELKABETZ…

Entre 1984 et 2006, Israël et le Liban ont connu de nombreux conflits. De part et d’autre de la frontière, deux familles, l’une israélienne et l’autre libanaise, se retrouvent prises dans les tourments de la guerre et n’auront de cesse d’être réunies malgré les différences…

Moins d’un an après la sortie de son dernier film en salles (le fascinant documentaire Mizrahim, les oubliés de la terre promise), la cinéaste israélienne Michale Boganim est de retour. Oscillant depuis ses débuts entre le documentaire (Odessa… Odessa !) et la fiction (La terre outragée), la cinéaste signe cette fois-ci son film le plus romanesque. S’étirant sur une durée de plus de vingt ans, Tel-Aviv Beyrouth s’apparente à une grande saga historique. Mention spéciale aux deux comédiennes principales (Sarah Adler, Zalfa Seurat), épatantes. Un film qui ne s’oublie pas.

Recommandation : 4 cœurs.

Antoine Le Fur

 

  • LE PIÈGE de HUDA  de HANY ABU-ASSAD - Avec ALI SULIMAN, MAISA ABD ELHADI, MANAL AWAD…

Reem, une jeune mère palestinienne se rend au salon de coiffure de Huda à Bethléem en Palestine. Mais Huda, qu’elle considère presque comme une amie, la drogue, la déshabille et la photographie dans une situation compromettante avec un homme recruté comme mannequin. Quand Reem se réveille, Huda lui montre les photos, la fait chanter et la contraint à collaborer avec les services secrets israéliens. Prise dans ce piège maléfique, terrorisée, Reem, qui craint pour la vie de son bébé, se voit condamnée à trahir son peuple. Coup de théâtre : dans la nuit qui suit, Huda est arrêtée par Hasan, un membre de la résistance (terroriste) palestinienne. Reem se retrouve prise en tenaille entre deux services secrets ennemis…

Basé sur des faits réels - les services secrets israéliens utilisèrent en effet certains salons de coiffure  pour droguer des femmes palestiniennes et les mettre dans une situation de trahison de leur peuple - Le piège de Huda est un de ces films à double détente. Sous ses dehors de polar, haletant et cruel, il est aussi un brûlot politique courageux. Il dénonce  à la fois la condition des femmes dans un pays patriarcal et il s’attaque à la question de l’Occupation de la Palestine par Israël. Cela peut paraître beaucoup pour un seul film, mais le scénario est habile, qui navigue entre ces deux thèmes, sans jamais que la tension de son intrigue ne retombe. Autre plus : la réalisation d’Hany Abu-Assad ( le cinéaste, en 2005, du formidable Paradise Now ) est d’une belle efficacité, portée par les sensationnelles prestations des trois comédiens principaux  du film : Maisa Abd Elhadi (Reem), Manal Awad (Huda) et Ali Suliman (Hasan). Édifiant et utile.

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • MAÎTRES de SWEN DE PAUW - DOCUMENTAIRE.

À Strasbourg, un cabinet d'avocates a fait du droit des étrangers son principal cheval de bataille. Emmenées par les charismatiques Christine Mengus et Nohra Boukara, toutes se battent pour aider ces démunis qui voient en elles de véritables bienfaitrices. Grâce à leur humour, leur professionnalisme et leur abnégation, ces avocates tentent de faire triompher la Justice face à l’injustice de certaines situations…

Swen de Pauw est un documentariste de qualité. Après avoir exploré l’univers de la psychiatrie dans ses deux premiers films (Le Divan du monde et Comme elle vient), le cinéaste s’attaque cette fois-ci à un autre sujet : le droit des étrangers. Et c’est donc dans un cabinet d’avocates de Strasbourg que le réalisateur a posé ses caméras. Maîtres montre, de manière précise, le quotidien de ces femmes, véritables justicières face à l’absurdité de certaines situations. S’il manque parfois de rythme et qu’il reste d’une facture finalement assez classique, le documentaire n’en reste pas moins percutant et soulève de nombreuses questions quant à l’accueil qui est fait à toutes ces personnes « invisibles » vivant en France et sempiternellement considérés comme des étrangers. Une œuvre nécessaire. 

Recommandation : 3 cœurs.

Antoine Le Fur

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