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3/5

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  • NEZOUH de Soudade Kaadan - Avec Hala Zein, Kinda Alloush, Samir al-Masry… 

Au cœur du conflit syrien, Zeina, 14 ans (la jeune et formidable Hala Zein) et ses parents sont parmi les derniers à vivre encore dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsque des missiles font des trous béants dans leur appartement, l’adolescente découvre, grâce à ces ouvertures, que le monde extérieur peut offrir des possibilités inimaginables : dormir à la belle étoile, sortir facilement, découvrir ses voisins et… se lier avec des garçons de son âge. Mais les combats qui s’intensifient alentour, poussent les derniers habitants à fuir. Un seul résiste, le père de Zeina, qui refuse obstinément de devenir un futur réfugié. Confrontées à un dilemme de vie ou de mort, Zeina et sa mère doivent prendre une décision : rester ou partir. Elles choisiront  de s’en aller, mais…

Pour son deuxième film, la réalisatrice syrienne Soudade Kaadan s’est lancée un pari très gonflé : traiter de la guerre et de ses horreurs, sous la forme d’une fable tragi-comique. Le résultat est magnifique et d’une poésie folle (ah ! les plans de ce père qui tente de boucher les trous de sa maison avec des draps multicolores, draps qui se gonflent au vent, comme les voiles d’un bateau dont on ne peut s’empêcher de penser qu’il vogue vers la liberté ). Dans ce récit à l’allure par moments surréaliste, il y a, ce qu’on voit (les dégâts de la guerre), mais aussi ce qui est évoqué (la question du déracinement), ce qui est suggéré (le poids du patriarcat et de la religion) et puis aussi ce qui se rêve (l’espoir insensé d’un ailleurs « édénique », sans autre loi que celle des sentiments). Les films qui arrivent à transcender le tragique par le poétique sont rares. C’est une des raisons pour lesquelles il ne faut pas louper ce film fort, sensible et singulier, sans tenir compte de ses petites embardées vers un discours moralisateur un peu trop appuyé.

 Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Pornomelancolia de Manuel  Abramovich - Avec Lalo Santos, Diablo, Brandon Ley …

Lalo (Lalo Santos) est Mexicain et travaille comme ouvrier dans une usine. En dehors de ses heures de travail, il officie également comme sex-influenceur et se met en scène dans le plus simple appareil pour ses  nombreux abonnés sur les réseaux sociaux. Sa vie prend un nouveau tournant le jour où il est amené à incarner le légendaire Emiliano Zapata dans un film porno. Malgré sa nouvelle notoriété, Lalo ne peut se départir d’une mélancolie constante…

Réalisateur habitué de nombreux festivals internationaux, l’argentin Manuel Abramovich met régulièrement en scène la notion d’intimité de différentes manières. Dans Pornomelancolia (troisième volet d’une trilogie après Soldado et Blue Boy), il s’intéresse au parcours d’un jeune acteur porno, joué par Lalo Santos. À la lisière du documentaire et du film de fiction, le long-métrage intrigue autant qu’il ennuie. Devant la complexité du projet cinématographique, le spectateur a souvent du mal à voir où le cinéaste veut clairement en venir. Malgré la présence cinégénique évidente de Lalo Santos, Pornomelancolia peine malheureusement à convaincre.

Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Asteroïd City de Wes Anderson - Avec Scarlett Johansson, Tom Hanks, Edward Norton, Mat Dillon, Adrien Brody…

En 1955, dans une ville champignon du Sud-Ouest des Etats-Unis située en plein désert… En ce week-end une fois encore ensoleillé, la bourgade - célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique - s’apprête à accueillir cinq enfants surdoués afin qu’ils présentent leurs inventions devant un aréopage de militaires et d’astronomes. A cette réunion, vont se croiser une  pluie d’invités dont une star de cinéma (Scarlett Johansson), une scientifique (Tilda Swinton), un photographe de guerre en pleine déprime (Jason Schwartzman), ses trois enfants et son riche beau-père (Tom Hanks), et aussi beaucoup d’autres personnages hauts en couleurs, tous interprétés par de grands noms du cinéma américain (Margot Robbie, Edward Norton, Steve Carell, Adrien Brody…). Et alors… ? Alors va se dérouler un film, très drôle et très burlesque au début, puis de plus en plus abscons (quoique, jusqu’au bout, visuellement fascinant) au cours duquel chaque acteur va venir faire, à tour de rôle, parfois en face à face, son petit numéro…

Des cadres géométriques et millimétrés, des décors d’un esthétisme indéniable, des couleurs acidulées, un univers décalé, une mise en scène au cordeau et un casting cinq étoiles… Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, The Grand Budapest hotel, The French Dispatch…) n’aurait pas signé son nouveau film (sélectionné au dernier Festival de Cannes en compétition officielle), qu’on l’aurait démasqué. Les uns applaudiront sans doute sans réserve cet Asteroid City d’une beauté et d’une originalité assez renversantes. Les autres regretteront que son réalisateur persiste, dans ses œuvres, à privilégier la forme au fond, au sens et à l’émotion. 

Recommandation : 3 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Magnificat de Virginie Sauveur - Avec Karin Viard, François Berléand, Maxime Bergeron …

Charlotte (Karin Viard) est chancelière d’un diocèse. À la mort d’un prêtre, elle découvre, non sans une certaine stupéfaction, que l’ecclésiastique en question n’était pas un homme mais une femme ! Déterminée à comprendre comment une telle supercherie a pu être possible, Charlotte se lance dans une longue enquête qui va bouleverser ses certitudes…

Adapté du roman Des femmes en noir d’Anne-Isabelle Lacassagne, Magnificat est un film assez singulier, au scénario bien ficelé. Parfois déroutant, le long-métrage de Virginie Sauveur a le mérite de s’interroger sur la place des femmes dans l’église. Surprenant, le film vaut surtout le détour pour la prestation de Karin Viard, une nouvelle fois excellente en héroïne dépassée par les nombreux événements autour d’elle. Magnificat ou une étrangeté envoûtante du cinéma français à ne pas laisser passer.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Il Boemo de Petr Václav - Avec Vojtech Dyk, Barbara Ronchi, Elena Radonicich …

A part peut-être des musicologues, qui, aujourd’hui, connait encore Josef Myslivecek ? Et pourtant ce compositeur tchèque (1737-1781), jeune aîné de Mozart - qui l’admirait beaucoup et s’en inspira - fut en son temps l’un des compositeurs et chefs d’orchestre les plus acclamés d’Italie, un homme très courtisé aussi et un grand libertin.

C’est la biographie de cet artiste oublié, compositeur surdoué d’une trentaine d’opéras et de plus de 80 œuvres orchestrales, et qui mourut, ruiné, dévoré par une syphilis socialement très handicapante - elle lui ravagea  le visage - que reconstitue ce film aussi riche que flamboyant. Visuellement magnifique, ce long métrage (2h20 qui passent sans peser ) a non seulement du souffle, est porté par une musique somptueuse (celle, évidemment, de son héros), réhabilite un compositeur-séducteur injustement oublié, mais il restitue une époque dans toute sa magnificence et aussi sa trivialité. Pour les mélomanes, les amateurs de biopics mais aussi pour tous les amoureux du cinéma d’époque.

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet.

 

  • 38°5 Quai des Orfèvres de Benjamin Lehrer - Avec Didier Bourdon, Caroline Anglade, Pascal Demolon, Frédérique Bel …

Clarisse Sterling (Caroline Anglade), une jeune enquêtrice passionnée, est chargée de résoudre l’affaire du Ver(s) Solitaire. Soit le nom d’un mystérieux tueur en série qui sème des alexandrins sur différentes scènes de crime. Pour l’aider sur cette enquête, Clarisse est accompagnée du légendaire commissaire Keller (Didier Bourdon). Mais entre l’incompétence de la brigade criminelle et les énigmes farfelues du serial killer qu’elle tente désespérément d’attraper, la jeune femme comprend qu’elle n’est pas au bout de ses peines…

C’est un mystère. Présenté lors du dernier Festival international du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez, 38°5 Quai des orfèvres en est reparti avec le Grand Prix. Ni plus ni moins. Une vraie énigme tant ce film déconcerte par son scénario navrant qui tente de jouer dans la même catégorie que le cultissime La Cité de la peur d’Alain Berbérian, référence absolue en matière de cinéma parodique. Paresseux et pas vraiment drôle (un comble pour une comédie), ce premier long-métrage de Benjamin Lehrer a peut-être gagné un prix dans un grand festival mais ne restera pas longtemps dans les annales.

 

Recommandation : 1 cœur.

Antoine Le Fur

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