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  • Cléo, Melvil et Moi d’Arnaud Viard - Avec Romane Bohringer, Marianne Denicourt, Arnaud Viard, Cléo, Melvil Viard Garcin …

Paris, Mars 2020. Alors que la France se confine, Arnaud (Arnaud Viard), cinéaste de 55 ans, fait le point sur sa vie. Séparé d’Isabelle (Romane Bohringer), il tombe sous le charme de Marianne (Marianne Denicourt), la pharmacienne de son quartier. À ses côtés, il se dit qu’un avenir est possible…

Arnaud Viard s’est d’abord fait connaître comme comédien avant de se faire un nom comme réalisateur. Oscillant entre la romance (Clara et moi) et la comédie dramatique (Je voudrais que quelquun mattende quelque part), ses long-métrages à l’univers doux amer sont aussi rares (4 films en vingt ans) que délicats. De la délicatesse, il n’en manque pas dans Cléo, Melvil et moi, œuvre singulière où le réel s’entrechoque avec la fiction. Comme c’était déjà le cas dans Arnaud fait son deuxième film, il est à la fois derrière et devant la caméra dans le rôle d’un cinéaste dont le quotidien est soudain illuminé par la présence d’une femme. Malgré sa modestie apparente, Cléo, Melvil et moi regorge de belles trouvailles cinématographiques, comme avec cette scène de comédie musicale en pleine nuit dans un Paris désert. Plus qu’un film, une vraie pépite à ne pas laisser passer.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • A CONTRE-TEMPS de Juan Diego Botto- Avec Penelope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa …

Avocat engagé auprès des plus démunis, Rafa (Luis Tosar) a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans un logement insalubre, faute de quoi, l’enfant sera placée dans un foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena (Penelope Cruz), une femme menacée injustement d’expulsion et qui, pour s’en sortir, essaye de provoquer une révolte citoyenne. Pour elle et pour Rafa, s’engage une course contre la montre dans un Madrid qui devient le creuset  de toutes les colères….

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur et co-scénariste, l’acteur et metteur en scène espagnol Juan Diego Botto a opté pour le thriller. Un thriller social de haute tension, porté par des personnages incandescents, et bâti autour de thèmes qui turlupinent le primo-cinéaste depuis toujours : l’injustice sociale et  le prix exorbitant de l’activisme. Né d’une conversation il y a plusieurs années avec Penelope Cruz (qui s’est faite, ici, productrice), A contre-temps s’empare d’une des plaies sociales de l’Espagne, l’expulsion de leur logement des plus défavorisés, et il la traite avec une belle efficacité, sans aucune lourdeur idéologique et sans non plus de pathos. Porté par des acteurs d’exception (on n’en rajoutera pas sur le talent de la sublime Penelope, mais on rappellera que Luis Tosar est un immense acteur) A contre-temps  - longuement acclamé à la dernière Mostra de Venise - a glané, cette année, cinq nominations aux Goya  (les équivalents de nos César). Bouleversant et haletant.

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Les Filles d’Olfa de Kaouther ben Hania - Avec Olfa Hamrouni, Eya Chikhaoui, Tayssir Chikhaoui…

Olfa Hamrouni est Tunisienne et élève seule ses quatre filles. Un jour, ses deux aînées, Ghofrane et Rahma, disparaissent. Pour combler cette absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania met en place un dispositif original : faire appel à deux actrices professionnelles (Ichraq Matar et Nour Karoui) pour rejouer, face à la caméra, les rôles de Ghofrane et Rahma. Un fascinant jeu de miroir se met alors en place entre Olfa, ses deux filles aînées interprétées par des actrices, et ses deux filles cadettes, Eya et Tayssir…

 Le cinéma de Kaouther Ben Hania est fascinant. On se souvient évidemment de La Belle et la meute (2017), thriller féministe qui dressait un portrait au vitriol de la Tunisie contemporaine mais aussi de LHomme qui a vendu sa peau (2020), long-métrage passionnant sur le rapport de l’Homme à l’Art. Les Filles dOlfa, son nouveau film qui était présenté cette année en sélection officielle au festival de Cannes, est extraordinaire de complexité. À la fois réflexion sur l’image, manifeste féministe et drame familial, ce film, qui entremêle habilement les genres de la fiction et du documentaire, est aussi réussi sur le fond que sur la forme. Même s’il est reparti bredouille de la Croisette, il y a fort à parier que les cinéphiles lui réserveront l’accueil qu’il mérite.

Recommandation : 5 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Promenade à Cracovie  de Mateusz Kudla et Anna Kokoszka-Romer - Documentaire.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Roman Polanski a rencontré dans le Ghetto juif de Cracovie le futur photographe Ryszard Horowitz. Entre les deux hommes, l’amitié a débuté dès le plus jeune âge et ne s’est jamais terminée. Devant la caméra de Mateusz Kudla et Anna Kokoszka-Romer, ils retournent à Cracovie sur les traces de leurs souvenirs…

On a beaucoup parlé de Promenade à Cracovie ces derniers temps mais pas forcément pour les bonnes raisons. Tout du moins, pas pour des raisons cinématographiques. Boycotté par une très grande majorité d’exploitants cinématographiques en raison de la figure controversée de Roman Polanski, le film connaît une sortie des plus confidentielles dans l’Hexagone. Autant dire qu’il faudra ruser pour découvrir ce documentaire bouleversant sur l’une des pages les plus sombres de l’Histoire du XXème siècle. Qu’on ne s’y trompe pas, Promenade à Cracovie n’est pas un long-métrage sur Roman Polanski mais bel et bien sur la notion de souvenir et le devoir de mémoire. L’art de la nuance est important.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Luise de Matthias Luthardt - Avec Christa Theret, Luise ASCHENBRENNER, Aleksandar Jovanovic…

Octobre 1918. Alors que la Première Guerre mondiale s’étire à n’en plus finir, Luise, 25 ans (Luise Aschenbrenner) vit seule dans une ferme isolée de l'Alsace allemande depuis 40 ans. Jeune Française poursuivie par Hermann, un soldat allemand déserteur (Leonard  Kunz) qu’elle semble avoir blessé pour des raisons mystérieuses, Hélène (la trop rare Christa Théret), y trouve refuge, en attendant d’avoir la force et l’opportunité  de s’enfuir aux Pays-Bas. Luise, qui ignore tout du vécu d’Hélène, de celui d’Hermann, et de leur passé commun, les héberge tous les deux. La tension de la maisonnée va monter d’un cran… 

 Inspiré par la nouvelle Le Renard de D.H. Lawrence, Matthias Luthardt (Ping Pong, prix SACD au Festival de Cannes 2006) nous plonge dans un huis-clos où se confrontent un homme (en l’occurrence, un soldat) et deux femmes, dont l’une, Hélène, va permettre à l’autre, Luise, de s’éveiller à la sensualité, de suivre ses désirs et même d’assumer ses fantasmes, sans se soucier du prix qu’elle aura à payer. L’éveil d’une femme à sa sexualité, puis son affirmation, à une époque où l’homosexualité (surtout féminine) devait rester cachée : on pouvait espérer un film fort, marquant même. Mais l’intrigue, pas assez étayée, peine à tenir la route. Restent, le culot de cette histoire, le talent du  trio d’acteurs qui l’interprètent  et la belle sobriété avec laquelle elle est filmée. Ce qui, évidemment, n’est pas rien, et devrait éveiller la curiosité.

Recommandation : 2 cœurs

Dominique Poncet

 

- Joy Ride de Adele Lim - Avec David Denman, Ashley Park, Stephanie Hsu …

Chinoise d’origine, Audrey (Ashley Park) a été adoptée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant par un couple d’Américains. Désormais adulte, la jeune femme décide de retrouver sa mère biologique. Dans son périple, elle embarque sa meilleure amie Lolo (Sherry Cola), la cousine de cette dernière, Deux de Tens’ (Sabrina Wu) et son ancienne colocataire Kat (Stephanie Hsu). Le quatuor ne le sait pas encore, mais leur voyage en Asie va leur réserver bien des surprises…

 Prenez la folie de Very Bad Trip, ajoutez la touche asiatique de Crazy Rich Asians et vous obtiendrez Joy Ride, comédie détonante d’Adele Lim emmenée par un quatuor de comédiennes survoltées. Si le film ne brille pas vraiment par son originalité cinématographique, il véhicule néanmoins une évidente sympathie. Le feel good movie de ce début d’été !

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

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