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3/5

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  • Poisson rouge d’Hugo Bachelet, Clément Vallos et Matthieu Yakovleff- Avec Guillaume Darnault, Julie Gallibert, Andy Pimor…

Guillaume (Guillaume Darnault) est atteint d’une maladie qui lui fait petit à petit perdre la mémoire. Alors qu’il doit rentrer dans un centre spécialisé, ses amis Julie (Julie Gallibert), Andy (Andy Pimor) et Fabien (Fabien Strobel) décident de lui organiser un dernier week-end festif censé lui permettre par la même occasion de régler ses problèmes avant qu’il ne les oublie…

Poisson rouge est un drôle de film. Drôle parce que l’on rit à de nombreuses reprises (même si on ne fait pas que rire). Drôle également parce qu’il est assez singulier dans sa conception. Non pas un, ni deux mais bel et bien trois cinéastes (Hugo Bachelet, Clément Vallos et Matthieu Yakovleff) signent cet ovni parfois maladroit mais finalement assez touchant. Le tout interprété avec malice par quatre comédiens épatants de la troupe d’improvisation Les AutreS : Guillaume Darnault, Julie Gallibert, Andy Pimor et Fabien Strobel. Un joli premier film qui mérite le détour.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Club zéro de Jessica Hausner- Avec Mia Wasikowska, Elsa Zylberstein, Mathieu Demy, Sidse Babett Knudsen…

Miss Novak (Mia Wasikowska) est une personne aussi mystérieuse que charismatique. À l’occasion de son arrivée dans un lycée privée, la jeune femme initie un cours de nutrition auprès de certains élèves, visant à bousculer leurs habitudes alimentaires. Très rapidement, ces derniers tombent sous son emprise et intègrent le cercle très fermé de l’intriguant Club Zéro…

 Présenté en sélection officielle lors du dernier festival de Cannes, Club Zéro est reparti bredouille de la Croisette. Un résultat pas vraiment étonnant tant la radicalité du film peut être clivante. Intéressant sur le point formel, ce nouveau long-métrage de l’Autrichienne Jessica Hausner (Lourdes, Little Joe…) n’est pas sans rappeler le cinéma de son compatriote Michael Haneke. Malheureusement, le scénario ne bénéficie pas de la même rigueur et finit par se perdre dans le grand n’importe quoi. Un film qui ne laisse pas de grandes traces, à l’exception de la performance mémorable de Mia Wasikowska, certainement dans l’un de ses meilleurs rôles.

 Recommandation : 3 cœurs

 Antoine  Le Fur

 

  • Dogman de Luc Besson- Avec Caleb Landry Jones, Jojo T. Gibbs, Christopher Denham…

Douglas, un homme déguisé en Marilyn Monroe est arrêté une nuit au volant de son camion. Il vient de commettre un cambriolage et sans que l’on comprenne tout de suite  pourquoi son visage est salement amoché. Dans son véhicule, les policiers trouvent une meute de chiens. Au poste de police, Douglas, va raconter sa vie à une psychiatre, et revenir sur sa vie d’enfant martyr d’un père alcoolique qui l’enferma pendant des années dans une cage avec des chiens pour finir par lui tirer dessus, le laissant paralysé des deux jambes. Vouant un amour sans borne aux canidés - grâce à l’affection desquels il a survécu et vit encore - Douglas est devenu un marginal qui s’efforce de lutter contre les injustices et d’aider les plus démunis..

Après quatre ans d’absence, Luc Besson - lavé, par la justice, des accusations de viol à son encontre - revient au cinéma avec un film de son cru (scénario et réalisation) qui lui va comme un gant :  un thriller psychologique qui, entre comédie et tragédie, dresse  le portrait poignant d’un anti-héros handicapé au cœur gros comme ça. Touchant et haletant, très efficace aussi, son récit pourrait être par moments terrifiant s’il n’était véhiculé par une image qui évoque la BD, et de ce fait, « déréalise »les scènes et les met à « distance », sans rien leur enlever de leur puissance. Caleb Landry Jones, prix d’interprétation à Cannes en 2021 pour sa prestation dans Nitram, n’est pas pour rien dans la fascination qu’exerce Dogman. Dans le rôle de Douglas, ce comédien texan de 33 ans, par ailleurs musicien réputé, crève une nouvelle fois l’écran, à un point tel qu’une bonne partie de la critique lui prédit une nomination pour les prochains Oscars.

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Coup de chance de Woody Allen- Avec Lou de Laâge, Valérie Lemercier, Melvil Poupaud, Niels Schneider…

Fanny (Lou de Laâge) et Jean (Melvil Poupaud) forment un couple idéal. Ils sont épanouis, aussi bien personnellement que professionnellement. Mais le jour où la jeune femme croise par hasard dans la rue Alain (Niels Schneider), un ancien camarade de classe, elle se retrouve submergée par les émotions. Ne pouvant lutter contre son désir, Fanny finit par se rapprocher de ce dernier…

Mais où est passé Woody Allen ? La question mérite légitimement d’être posée tant le légendaire cinéaste américain semble ne plus avoir réalisé de films dignes de ce nom depuis belle lurette. C’est bien simple, depuis Blue Jasmine en 2013, le réalisateur a signé une succession de longs-métrages tous plus anecdotiques les uns que les autres. Et ce n’est pas avec Coup de chance, insipide comédie romantique teintée de thriller, que les choses vont s’arranger. Outre un scénario sans queue ni tête et une direction d’acteurs catastrophique, on notera que le film ressemble davantage à un épisode d’Emily In Paris qu’à ne serait-ce qu’un ersatz de long-métrage. Coup de chance ou un film qui porte bien mal son titre. 

 Recommandation : 1 cœur

Antoine  Le Fur

 

- Nouveau départ  de Philippe Lefebvre- Avec Karin Viard, Franck Dubosc, Tom Leeb, Clotilde Courau…

Pianiste de son métier et éternel romantique de son état,  Alain est amoureux, comme au premier jour, de sa femme, Diane, journaliste de presse hebdomadaire. Mais elle, perturbée par la ménopause et le départ de la maison de leur dernier enfant, se pose des questions. Déboussolé par son attitude, Alain prend une grande décision: il va la quitter, dans l’espoir qu’elle revienne. Mais rien ne va se passer comme il le prévoyait.  Diane s’invente un amant et…

Avec sa co-scénariste, la romancière Maria Pourchet, Philippe Lefebvre, inspiré par un film argentin sorti en France sous le titre Retour de flamme, a troussé une comédie bâtie sur une histoire d’amour « à quitte ou double » et il en a « confié » l’interprétation à Karin Viard et Franck Dubosc, deux acteurs qui savent, chacun, très bien « marier » et manier drôlerie et émotion. Entre les deux interprètes, l’alchimie a formidablement fonctionné. Tellement bien d’ailleurs que le duo est arrivé à pallier les faiblesses du scénario. La preuve, l’ovation qui a accueilli Nouveau départ au dernier festival d’Angoulême. 

Recommandation: 2 cœurs 

Dominique Poncet

 

- We have a dream de Pascal Plisson- documentaire.

Non, le handicap n’est pas un obstacle. À travers le monde, plusieurs enfants souffrant de pathologies diverses (surdité, cécité, autisme, amputation…) se racontent devant la caméra du réalisateur Pascal Plisson. Grâce à leur humour, leur courage et leur détermination, ils montrent que rien n’est impossible lorsque l’on y croit et que l’on s’en donne les moyens…

Pascal Plisson est un vrai humaniste. Le documentariste césarisé pour son magnifique Sur le chemin de l’école en 2014 revient avec un nouveau film gorgé d’espoir et dénué de tout misérabilisme. Dans We have a dream, tous les enfants qu’il rencontre n’ont pas été épargnés par la vie. Que ce soit depuis la naissance ou à cause de terribles événements survenus dans leurs très jeunes années (un tremblement de terre au Népal pour deux adolescentes, Nirmala et Khendo), tous font preuve d’une incroyable force mentale et de résilience pour aller au bout de leurs rêves. Un documentaire émouvant et revigorant. 

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

Commentaires

Marc buffard
mer 04/10/2023 - 15:47

S’agissant de votre " éreintement " du film de Woody Allen " coup de chance ", je me demande s’il n’est pas inspiré par la " Allenophobie " qui nous vient, comme tant de bonnes choses, des Etats-unis.
Il est de bon ton aujourd’hui de se montrer blasé de Woody Allen comme si sa production quasi annuelle de films depuis de si nombreuses années ne pouvait que générer lassitude et désabusement après tant de chefs-d’œuvre.
Ce serait oublier ce film et ses acteurs.
Vous dites que le scénario est " sans queue ni tête "; mais vous n’avez pas écouté la bande son qui vient vous dire qu’il ne faut pas le prendre au sérieux, ce qui donne toute sa saveur à l’ensemble.
Vous ne dites rien sur les thèmes abordés : celui du hasard dans la vie des hommes et de la chance qu’ils rencontrent ou pas ; et celui de la noirceur cachée de certains individus ( sans doute ne croyez vous pas à l’existence de tueurs à gages et à la volonté de certains hommes de
" forcer la chance " ).
Moi, je pense à " Match point " que tous ( peut-être pas vous ? ) ont consacré comme chef-d’œuvre en son temps et non à " Emily in Paris " sous prétexte qu’il se déroulerait au même endroit.
Et qu’on ne reproche pas à Woody Allen d’aborder toujours les mêmes thèmes : c’est ce qu’ont fait tous les grands artistes de quelque discipline que ce soit, ce qui n’empêche nullement le caractère particulier de chaque oeuvre. Voyez d’ailleurs le clin d’oeil dans le film à Caravage…
Vous ne dites rien non plus des acteurs pourtant formidables, particulièrement Valerie Lemercier. C’est injuste.
Rien sur la qualité de la photographie et des décors, rien sur la beauté de plans fixes et sur la réussite du casting.
Oublié enfin le fait que ce film est tourné entièrement en français ce qui est un bel hommage de l’auteur à son public préféré qui, en général, le lui rend bien.
Woody Allen nous a accompagné, chaque année, pendant presque toute notre vie. Il nous a fait rire ( beaucoup ), pleuré ( quelquefois), il nous a émerveillé, a évoqué avec subtilité de nombreuses œuvres de la Culture européenne et nous a fait gouté un jazz souvent méconnu et de grande qualité…Un peu de respect tout de même !

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