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4/5

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  • POUR LA FRANCE  de RACHID HAMI- Avec  KARIM LEKLOU, SHAÏN BOUMEDINE, LUBNA AZABAL, LAURENT LAFFITE…

Aïssa (Shaïn Boumedine) était brillant et avait la vie devant lui. Mais au cours d’un rituel d’intégration dans la prestigieuse École Militaire de Saint-Cyr, le jeune homme a perdu la vie. Une tragédie face à laquelle son frère aîné, Ismaël (Karim Leklou), entend bien faire éclater la vérité…

 Rachid Hami est un jeune cinéaste sur lequel de nombreux espoirs avaient été portés suite à son très beau premier film La Mélodie, sorti en 2017. Espoirs confirmés aujourd’hui avec Pour la France, second long-métrage très personnel pour le réalisateur puisque l’histoire du personnage interprété par Karim Leklou, c’est la sienne. En effet, en octobre 2012, son petit frère, Jallal Hami, est lui-même décédé au cours d’un bahutage (à ne pas confondre avec bizutage) organisé à l’École Militaire de Saint-Cyr. À partir de cet événement traumatique, Rachid Hami construit un grand film sur la notion d’intégration. Le film alterne habilement plusieurs époques de la vie des personnages sur trois pays différents (Algérie, France et Taïwan). Une belle proposition de cinéma portée par un duo d’exception, Shaïn Boumedine et Karim Leklou.

 Recommandation : 4 cœurs.

Antoine Le Fur

 

  • TRACES de TIAGO GUEDES- Avec ALBANO JERONIMO, NUNO LOPES, ISABEL ABREU…

Dans un village du Nord du Portugal, un rituel  de passage de l’adolescence à l’âge adulte hérité d’une tradition païenne laisse des séquelles irréversibles au jeune Laureano : frappé violemment à la tête par trois « camarades », le jeune homme perd une partie de ses facultés mentales et devient  le « simplet »  du village… 25 ans plus tard, Laureano (Albano Jeronimo, époustouflant) vit désormais seul  à l’orée de ce même village, entouré de chiens errants. Ses anciens tortionnaires se retrouvent un soir face à lui.  Un événement  dramatique survient, qui fait  remonter le passé à la surface. La tragédie s’installe…

Tiago Guedes ( le réalisateur du Domaine)  voulait réfléchir sur les raisons de la perpétuation de la violence dans nos sociétés et aussi sur celles qui poussent les forts à maltraiter les faibles.  Au lieu de s’appuyer sur un fait ayant existé, il a choisi le vecteur de la fable… réaliste. Une belle idée, qui lui a offert une indéniable liberté dans la façon de mener à la fois son histoire et sa réflexion. Un suspense s’installe  dès le départ, et le film ( images et cadres magnifiques) avance, lentement ( mais pas trop),  sans qu’on puisse jamais deviner dans quelle direction il va nous emmener. Récit, dialogues… tout est intelligent et touchant, et surtout, rien n’est jamais convenu. D’Albano Jeronimo à Isabel Abreu, les acteurs sont brillants. Pas étonnant que Traces ait eu les honneurs d’une Séance Spéciale de la Sélection Officielle du dernier Festival de Cannes et qu’il ait reçu le Prix du Jury de la Presse au dernier Festival de Lucca. Édifiant et fascinant.

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet


 

  • TANT QUE LE SOLEIL  FRAPPE de PHILIPPE PETIT - Avec SWANN, SARAH ADLER, GREGOIRE OESTERMANN…

Max (Swann Arlaud) est paysagiste à Marseille. Engagé et persévérant, le jeune homme a un projet qui lui tient à cœur : la création d’un jardin sauvage, en plein centre ville, qui serait ouvert à tous. Après des années de refus, son idée finit cependant par séduire un concours d’architecture et le profil de Max tape dans l’œil de Paul Moudenc (Grégoire Oestermann), un architecte réputé…

 Tant que le soleil frappe est un film intriguant. Premier long-métrage réalisé par le comédien Philippe Petit (vu notamment chez Quentin Dupieux, Thierry de Peretti ou encore Rabah Ameur-Zaïmeche), il séduit autant qu’il peut laisser dubitatif. Inégal, le film l’est plus à d’un titre notamment en ce qui concerne l’écriture des personnages secondaires (en particulier celui d’Alma, la compagne de Max, jouée par Sarah Adler). Toutefois, malgré son irrégularité, Tant que le soleil frappe parvient à capter l’attention du spectateur grâce à son sujet de base. La question de l’urbanisation dans les villes (en l’occurrence ici, Marseille) est traitée dans le film avec une belle rigueur et une précision quasi journalistique. En prime, un nouveau rôle majeur pour le toujours excellent Swann Arlaud.

Recommandation :  3  cœurs

Antoine Le Fur

 

  • LA FERME À GÉGÉ de FLORENT VERDET- DOCUMENTAIRE.

Chez les Coutances, pas moyen d’y échapper (et pas envie non plus, d’ailleurs) : depuis trois générations, on est fermier de père en fils. Mais quand, un jour des années 90, c’est devenu vraiment trop dur financièrement, Gérard, qui n’a pas de successeur, a osé sauter  le pas : il a transformé son exploitation en ferme pédagogique. Béret bicolore et chemise à carreaux, « Gégé »  accueille désormais, depuis près de 20 ans, dans sa ferme normande de Coudeville-sur-mer, des gosses de banlieue. Face à son franc-parler, sa générosité et son humour, tous ces mômes craquent, qui voudraient avoir comme grand-père ce drôle de vieux monsieur un peu rude mais si gentil, qui leur réapprend le goût des choses simples et leur inculque, mine de rien, en rigolant, des trucs comme la solidarité, la tolérance et le partage. Le vieux monsieur, lui, est aux anges. Ces gamins, ce sont tous un peu ses petits-enfants.

Encore un documentaire sur le monde paysan? Oui, mais celui-là se distingue par son ton. A travers ce portrait d’un fermier pas comme les autres, il donne une autre image du monde rural, truculente, généreuse, chaleureuse, fédératrice et aussi teintée de nostalgie. Une réussite !

 Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • LOUISE ET LA LÉGENDE DU SERPENT À PLUMES  de HEFANG WEI. FILM D’ANIMATION.

Louise, jeune française de 9 ans, vient d’emménager avec sa famille à Mexico. Une nouvelle vie s’ouvre pour la fillette qui peine pourtant à s’acclimater au Mexique. Et ce n’est pas la fugue de son lézard adoré, Keza, qui va venir arranger les choses. Louise se lance alors dans une folle aventure pour retrouver son animal fétiche. Au cours de ses recherches, elle finira par découvrir que son lézard est beaucoup plus qu’un simple reptile…

 Louise et la Légende du Serpent à Plumes est une oeuvre fascinante. Coloré et entraînant, ce film d’animation de la cinéaste chinoise Hefang Wei (Le Banquet de la concubine) est un récit d’aventures particulièrement bien rythmé qui ne manquera pas de séduire les plus jeunes spectateurs. Une jolie idée de sortie pour les plus petits en cette période de vacances scolaires.

Recommandation : 4  cœurs

 Antoine Le Fur

 

  • ASTRAKAN de DAVID  DEPESSEVILLE- Avec Bastien Bouillon, Jenny Beth, Mirko Giannini…

Dans le Morvan, Samuel, 13 ans, est accueilli dans une famille avec d’autres enfants placés. Mais son adaptation ne se passe  pas aussi bien que prévu. Il est sombre, taiseux, difficile, même si parfois son visage s’éclaire d’un sourire. En fait, Samuel est un écorché vif. Orphelin, il  a connu une enfance chaotique. Il aurait besoin de temps, d’écoute et de tendresse, mais il comprend vite que ses nouveaux « éducateurs » ne lui ont ouvert leur porte que pour des raisons financières. Sous sa grande mélancolie, vont bientôt  apparaître chez lui  des penchants à la violence et à l’autodestruction. Un jour…

Pour son premier long métrage, David Depesseville n’a pas choisi  la facilité en racontant cette histoire sombre et déroutante d’un pré- adolescent orphelin, si blessé par un terrible passé  qu’il n’arrive pas à se reconstruire. Son récit pourrait être passionnant, s’il n’était si lent et apparemment, si dépourvu de sentiment. Reste cette histoire sur les dégâts irréversibles que provoquent la maltraitance et la privation d’amour sur un petit enfant.  Édifiant et touchant, malgré tout.  

 Recommandation : 2 cœurs 

Dominique Poncet

 

  • LE RETOUR DES HIRONDELLES de LI RUIJUN - WU REN LIN, HAI-QING, GUANGRUI YANG…

Ma Youtie (Wu Renlin) et Cao Guiying (Hai Qing) sont méprisés par leurs familles respectives, qui décident de les marier. Une union plus arrangée que romantique pour les deux époux qui n’ont rien en commun. Au départ éloignés l’un de l’autre, tous deux vont finir par s’apprivoiser et se découvrir des sentiments insoupçonnés…

 Le Retour des hirondelles est un long-métrage contemplatif. Comme c’est le cas dans ses autres films (Fly with the Crane, Passage vers le futur…), Li Ruijun parle du rapport entre la terre et les hommes dans une Chine qui ne cesse de se transformer. Un sujet sur lequel il y a fort à dire, à plus forte raison si on adjoint une note d’amour avec l’idylle singulière qui unit les deux personnages du Retour des hirondelles. Malheureusement, le charme peine à fonctionner. L’émotion est l’une des grandes absentes de ce film qui, malgré sa beauté sur bien des aspects (les plans de ces paysages reculés de Chine sont à couper le souffle), n’arrive pas à éveiller l’intérêt du spectateur.

Recommandation :  2  cœurs

Antoine Le Fur

 

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