A voir également au cinéma cette semaine

Notre recommandation
3/5

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Et aussi

  • Women Talking de Sarah Polley - Avec Frances McDormand, Claire Foy, Rooney Mara, Jessie Buckley …

 Quelque part dans une campagne de Bolivie, des femmes d’une communauté chrétienne  traditionaliste se réunissent dans une grange pour prendre une décision. Depuis toujours, des hommes de leur colonie endorment certaines d’entre elles et les violent sauvagement. Que doivent-elles faire: rester et supporter? rester et se battre? Prendre la fuite avec leurs enfants pour fonder une autre communauté ? Les questionnements affluent. Ils dureront presque tout le temps du film…

Adapté du roman éponyme de la Canadienne Miriam Toews, lui-même inspiré de faits réels survenus en Bolivie au début des années 2010, Women Talking de Sarah Polley ( quatre longs métrages dont, en 2007, le formidable Loin d’elle, avec Julie Christie) est sans doute le film le plus étonnant de cette semaine. Et d’abord cette méprise possible  du spectateur sur l’époque où se déroule le film ! A cause de l’austérité du « look » des femmes présentes à l’écran (tristes robes longues et cheveux souvent tressés ou chignonnés), et aussi la couleur, sépia, choisie pour les images,  on pense d’abord que l’action se passe au XIXème siècle. Et puis assez vite, un carton fait comprendre qu’on est en 2010, face à des femmes martyrisées contraintes à la maltraitance, la réclusion, au maintien dans l’analphabétisme. Ce qui frappe, c’est que  le pouvoir de réflexion de ces « esclaves » d’aujourd’hui sur l’injustice de leur condition est intact. 

Bien qu’un peu trop scolaire et théâtral par moments, ce huis-clos, magnifiquement tourné et joué, envoûte. Il est d’ailleurs nommé deux fois aux Oscars qui auront lieu le 13 mars prochain . 

Recommandation :  3 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • En toute liberté – une radio pour la paix de Xavier de Lauzanne. Avec la voix de Sophia Aram.  

 Au nord de l’Irak, la Radio Al-Salam est une antenne affranchie d’influences religieuses et politiques. Au sein de cette station, sept jeunes journalistes d’origines différentes (musulmans, chrétiens et yézidis) partent à la rencontre de ceux qui veulent le retour à la paix dans ce pays sinistré…

 En 2021, le cinéaste français Xavier de Lauzanne posait sa caméra en Syrie, à Raqqa, pour le magnifique 9 jours à Raqqa, premier volet de sa trilogie intitulée La Vie après Daech. En attendant Mossoul Campus, troisième et dernier épisode (actuellement en post-production), voici donc En toute liberté – une radio pour la paix, second segment de la trilogie. Comme c’était le cas avec 9 jours à Raqqa, ce nouveau documentaire montre une nouvelle fois la qualité d’humaniste du cinéaste. Ode à l’espoir et à la résilience, En toute liberté est l’un des plus beaux films de ce début d’année.

 Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

- Et l’amour dans tout ça ? de Shekhar Kapur - Avec Lily James, Emma Thomson, Shazad Latif…

Zoé, une documentariste trentenaire est abasourdie : Kaz, son ami d’enfance et voisin, trentenaire indo-pakistanais, a opté pour un mariage arrangé  par ses parents pakistanais. Elle décide de le filmer pour comprendre sa démarche, et elle découvre un monde  traditionnel qu’elle ne connaissait pas…

Comment ne pas avoir envie d’aller voir un film qui s’intitule Et l’amour dans tout ça?, et qui  laisse présager une comédie romantique, comme on les aime, attendrissante, pétillante, un peu naïve, et aussi, un peu convenue, puisque c’est le genre qui veut ça. Chic !  Dans ce nouveau film du réalisateur Shekhar Kapur ( Elizabeth, qui valut un Oscar à Cate Blanchett en 1999), toutes  les promesses de son titre sont tenues : le scénario, qui plaide, sans faux-semblant, pour la liberté et l’indépendance est à la fois charmant et consistant, les acteurs, délicieux (Lily James, surtout), la musique, enveloppante, et la réalisation, parfaitement maîtrisée. Dans cette comédie romantique, visuellement réussie, tout a été pensé pour qu’elle fasse fondre le cœur des spectateurs (trices). Ce sont les producteurs de Love Actually réalisé en 2003 par Richard Curtis, qui l’ont imaginée. Ils n’ont pas perdu la main ! Un pur feel good movie.

Recommandation : 3 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Comme une actrice de Sébastien Bailly - Avec Julie Gayet, Benjamin Biolay, Agathe Bonitzer…  

Anna (Julie Gayet) est une actrice de cinéma qui approche la cinquantaine. Son quotidien vacille le jour où son mari Antoine (Benjamin Biolay), un célèbre metteur en scène de théâtre, la quitte pour une jeune femme plus jeune qu’elle. Dévastée, Anna trouve le moyen, grâce à une mystérieuse potion, de prendre l’apparence de cette dernière. Mais ce petit jeu ne sera pas sans conséquences…

Le genre fantastique n’est pas commun dans le cinéma français. Franchement casse-gueule, peu de cinéastes osent s’y aventurer. Sébastien Bailly (Féminin plurielles) n’a pas été impressionné par le challenge. Dans Comme une actrice, Julie Gayet se métamorphose en plusieurs femmes grâce à un obscur élixir. Surprenant, le film l’est plus à d’un titre. Si le scénario est souvent bancal, ce nouveau long-métrage de Sébastien Bailly a le mérite d’offrir une vraie réflexion sur la place des femmes de plus de cinquante ans (et ici, des actrices) dans notre société. Avec en prime, une Julie Gayet d’une justesse incroyable.

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • En Plein feu de Quentin Reynaud - Avec Alex Lutz, André Dussollier…

Alors qu’un gigantesque feu ravage la forêt des Landes, Simon (Alex Lutz) et son père ( André Dussollier) sont contraints de quitter leur domicile. Bientôt leur voiture va  se retrouver prisonnière des flammes. A l’intérieur, les deux passagers étouffent et se dévoilent. A l’extérieur, c’est l’apocalypse. Un film catastrophe sur les incendies de forêts meurtriers se met en place, puis se déploie, sur des images aussi spectaculaires que dantesques, jusqu’au moment où l’on comprend que le brasier devient en fait une métaphore du feu intérieur qui consume inexorablement Simon depuis un événement traumatique qui lui est survenu quelques années  auparavant, « consumation »  sans doute encore accélérée par la difficulté croissante de Simon à conserver une relation filiale avec son père. Entre la mort qui semble s’approcher et la vie malgré tout, Simon va choisir, et tant pis si le prix de sa rédemption s’annonce exorbitant…

Après Cinquième set qui se déroulait dans le milieu du tennis, Quentin Reynaud retrouve Alex Lutz pour ce film qui plonge le spectateur dans le cœur d’un incendie , dont on finit par ne plus savoir s’il est réel ou mental. Passer de l’une de ces visions  à l’autre, insensiblement, sans « raccord » apparent, relève de la prouesse. Mais Quentin Reynaud, architecte de formation, a appris les secrets des « montages » difficiles. Son film est passionnant, porté par un Alex Lutz et un André Dussollier très investis, éclairé aussi par un maître de la photo, Vincent Mathias ( Au revoir là-haut)

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Scream VI de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Avec Melissa Barrera, Jenna Ortega, Courteney Cox …

 Après avoir échappé à la mort et aux assauts du terrible Ghostface, la jeune Sam Carpenter (Melissa Barrera) a démarré une nouvelle vie à New York avec sa sœur Tara (Jenna Carpenter). Mais leur pire cauchemar n’est pas derrière elles puisque de nouveaux meurtres sont commis dans la ville. Et tous portent la signature de Ghostface…

 Et de six ! La franchise Scream compte un nouveau volet, un peu plus d’un an après la sortie en salles du cinquième épisode. Le nouveau cru est toujours signé du tandem Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Tous deux ont véritablement relancé la saga qui peu à peu avait tendance à s’essouffler. Scream VI garde ce qu’il faut du potentiel iconique franchise (le personnage de Gale Weathers que joue Courteney Cox, la question « Quel est ton film d’horreur préféré ? » que Ghostface pose à ses victimes…) pour séduire le spectateur. Si le scénario pêche sur certains points (à l’image du dénouement légèrement tiré par les cheveux), force est de reconnaître que le film est un divertissement des plus honnêtes.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Toi non plus tu n’as rien vu de Béatrice Pollet - Avec Maud Wyler, Géraldine Nakache, Grégoire Colin...

Avocate, mariée et déjà mère de deux enfants, Claire (Maud Wyler) accouche seule, dépose son bébé sur une poubelle, s’évanouit et…ne se souvient de rien. Quand la police vient l’arrêter pour tentative d’homicide sur son bébé, elle ne comprend pas: elle assure avoir ignoré d’avoir été enceinte et d’avoir accouché. Malgré ses dénégations quant à l’existence de sa grossesse, elle est conduite en prison. Son amie de toujours, Sophie, avocate de son métier elle-aussi, va la défendre…

Inspiré d’un fait divers, Toi non plus tu n’as rien vu parle d’un sujet peu abordé au cinéma : le déni de grossesse. Présenté sous la forme d’un thriller psycho-judiciaire, il se regarde avec d’autant plus d’intérêt qu’il est très bien écrit en ce qui concerne son héroïne interprétée Maud Wyler, impressionnante de bout en bout.  Dommage que la mise en scène, un peu trop heurtée par moments, ne soit pas  tout à fait à la hauteur du propos.  

Recommandation : 2 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Christophe… définitivement de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia.  

En mars 2002, le chanteur Christophe faisait son grand retour sur scène après 28 ans d’absence. Un come-back que les cinéastes Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia ont réussi à capturer aussi bien lors de ses concerts à l’Olympia que dans l’intimité, dans son appartement aussi singulier que pouvait l’être sa personnalité...

Il y a près de trois ans, le chanteur Christophe Bevilacqua, plus connu sous le seul nom de « Christophe », tirait sa révérence à l’âge de 74 ans. Une disparition qui a entraîné par la suite une pluie d’hommages, parmi lesquels Christophe… définitivement, un documentaire de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia nourri d’éléments filmés vingt ans plus tôt lors du retour sur scène de l’interprète d’Aline. Véritable patchwork audiovisuel, le film peine à convaincre en raison de son style composite. Bien sûr, l’émotion affleure par moments notamment lorsque les réalisateurs filment le chanteur dans son appartement, d’où naissaient ces célèbres chansons. Mais l’ensemble reste malheureusement trop inégal pour véritablement emporter le spectateur.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

 

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