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Personne n’y comprend rien de Yannick Kergoat - Documentaire;
C’est l’histoire d’un président de la République, Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir touché de l’argent de la part d’un dictateur sanguinaire, Mouammar Kadhafi, pour sa campagne en vue de l’élection présidentielle de 2007. Pendant des années, journalistes et magistrats ont enquêté sur ce qui s’apparente aujourd’hui à l’un des plus grands scandales de la Vème République. Une affaire d’autant plus épineuse car, comme le dit si bien Nicolas Sarkozy, « personne n’y comprend rien »…
Voici un film terriblement d’actualité. Ce lundi 6 janvier 2025 s’est ouvert le procès de Nicolas Sarkozy ainsi que de dix autres prévenus dans l’affaire du supposé financement libyen pour la campagne de l’ancien président de la République, en 2007. Une affaire retentissante où se mêlent corruption, espionnage et son lot de chantages à n’en plus finir. On pourrait croire à un film hollywoodien. Et pourtant, il n’en est rien. Néanmoins, l’excellent documentaire Personne n’y comprend rien de Yannick Kergoat se regarde comme un thriller. Documenté, précis et surtout assez clair malgré son sujet, ce film permet de poser un autre regard sur l’un des plus gros scandales politiques de ces dernières années. Passionnant.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
Les feux sauvages de Jia Zhang-Ke - Avec Zhao Tao, Li Zhubin…
Chine, au début des années 2000. Qiaoqiao (Zhao Tao) et Bin (Li Zhubin) sont amoureux. Mais leur idylle est fragile. Un jour, Bin décide de partir tenter sa chance dans une autre province, en quête d’un meilleur avenir. Sans nouvelles de l’homme qu’elle aime, Qiaoqiao décide de partir à sa recherche…
Présenté en compétition lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Les Feux sauvages de Jia Zhangke est passé relativement inaperçu et est reparti bredouille. Contrairement à d’autres films injustement absents au palmarès, ce long-métrage du pourtant très grand cinéaste chinois (auteur des prodigieux Au-delà des montagnes et Les Éternels, notamment) ne méritait pas vraiment d’être sacré par Greta Gerwig et son jury. Confuse aussi bien dans le fond que dans la forme, cette proposition cinématographique des plus hasardeuses se révèle assez pénible à regarder en raison de ses nombreuses longueurs qui mettent à l’épreuve les spectateurs les plus patients. Un film aussi étrange que oubliable.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
Hiver à Sokcho de Koya Kamura - Avec Roschdy Zem, Bella Kim…
A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-ha, une jeune femme franco-coréenne de 23 ans (Bella Kim) mène une vie routinière entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, sa relation avec son petit ami, Jun-oh et son travail quotidien d’employée dans une pension de famille. Un jour d’hiver, Yan Kerrand, un français auteur de BD (Roschdy Zem) vient s’installer dans ce modeste établissement. Son arrivée va réveiller en Soo-ha une blessure mal guérie : la disparition de son père. Elle va un temps espérer que ce voyageur pourrait être celui qui l’a abandonnée, ou tout du moins, un de ses substituts. Elle va l’épier, essayer (en vain) de lui faire goûter sa cuisine, l’emmener en excursion. Mais rien n’y fera : malgré le fragile lien qu’elle tissera avec lui, ce voyageur taiseux restera sur son quant à soi et repartira…
Pour son premier long métrage, le réalisateur français Koya Kamura adapte le roman éponyme d’Elisa Shua Dusapin (une jeune Suisse d’origine coréenne). Si, formellement, son film est une réussite (photo magnifique, mise en scène douce et « ouatée »), on regrette que le primo-réalisateur ait, tout au long du film, comme « contraint » Roschdy Zem à une impassibilité énigmatique. C’est d’autant plus incompréhensible que, face à lui, Bella Kim joue les écorchées vives avec une émouvante sensibilité.
Recommandation : 3 cœurs
Dominique Poncet
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