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4/5

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  • De grandes espérances de Sylvain Desclous- Avec Rebecca Marder, Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot…

Madeleine, brillante et idéaliste jeune femme issue d’un milieu modeste (Rebecca Marder) prépare l’oral de l’ENA, en Corse, dans la maison de vacances de son compagnon, Antoine (Benjamin  Lavernhe). Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation avec un conducteur de camion qui tourne au drame : Madeleine perd les pédales et tire accidentellement sur ce conducteur qui décède. Que faire?  Se dénoncer ou ne rien dire. Sur les conseils d’Antoine, Madeleine ne dira rien, et rien ne viendra briser son irrésistible ascension…

Sylvain Desclous n’en est qu’à son troisième long métrage, mais quelle maîtrise, quel talent et quelle originalité ! Depuis son premier film (Vendeur , 2016), il sidère. Ses scénarios, tous singuliers, sont construits impeccablement, ses distributions, sensationnelles, sa direction d’acteurs, juste et précise et ses sujets, passionnants. Dans De grandes espérances, la problématique qu’il soulève est une fois de plus très intéressante : « Peut-on changer le monde quand on a les mains sales ? ». Tous ses acteurs sont remarquables, de Rebecca Marder à Benjamin Lavernhe, en passant par Emmanuelle Bercot… Tendu et captivant. 

Recommandation : 4 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • Chili 1976 de Manuella Martelli. Avec Aline Küppenheim, Nicolas Sepulveda, Hugo Medina …

 Chili, 1976. Voici trois ans que le coup d'État de Pinochet a secoué le pays. Des événements qui restent cependant assez lointains pour Carmen (Aline Küppenheim), qui mène une existence insouciante et dont les seules préoccupations concernent les rénovations de la maison familiale en bord de mer. Un jour, le prêtre du village bouleverse son quotidien lorsqu’il lui demande de s’occuper d’Elias (Nicolas Sepulveda), un jeune homme qu’il héberge en secret. Pour Carmen, c’est une véritable plongée dans l’inconnu…

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Chili 1976 est un film qui aborde d’une manière originale les années de plomb du Chili. Ici, la cinéaste Manuela Martelli choisit plus de suggérer que de montrer. Point de militaires, d’interrogatoires ou de tortures comme on pourrait légitimement s’y attendre à propos d’un film évoquant les années qui ont suivi le coup d'État de Pinochet. Chili 1976 est un film d’une belle sobriété, à la mise en scène soignée. En prime, c’est également un très beau portrait de femme qu’interprète à merveille Aline Küppenheim (déjà remarquée dans Une femme fantastique de Sebastian Lelio). Bouleversant.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Le Bleu du caftan de Maryam Touzani - Avec Lubna Azabal, Saleh Bakri, Ayoub Missioui…

Halim (Saleh Bakri) est marié depuis longtemps, à Mina (Lubna Azabal) , avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim : son homosexualité qu’il cache depuis toujours. Mais Mina tombe malade et voilà que débarque dans l’atelier Youssef, un jeune apprenti âgé de 25 ans (Ayoub Missioui), aussi beau que troublant. Ces trois personnages vont évoluer ensemble à travers cette histoire qui parle d’amour, de tradition et de transmission.

Après le formidable Adam, qui, en 2019, représenta le Maroc aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger, Maryam Touzani revient en première ligne du cinéma marocain avec ce Bleu du caftan qui célèbre à la fois un métier artisanal en voie d’extinction et le droit à la liberté sexuelle dans un pays où elle n’est pas acquise (l’homosexualité est, là-bas, punie par la loi). Merveille de douceur, de tact, se sensualité et de…culot, porté par un trio d’acteurs épatants,  ce drame, qui incite à ne pas « avoir peur d’aimer » a  été ovationné partout où il a été présenté en avant-première, que ce soit à Cannes ( section Un Certain Regard), à Angoulême, à Sarlat ou au Festival Chéries Chéris. 

Recommandation : 4 coeurs

Dominique  Poncet

 

  • Atlantic Bar de Fanny Molins - Documentaire.

 À Arles, dans le Sud de la France, l’Atlantic Bar est l’une des attractions de la ville. Une renommée acquise grâce à sa charismatique patronne, Nathalie. Avec sa franchise imparable et son caractère bien trempé, cette dernière ne passe pas inaperçue. Malheureusement, son commerce a été mis en vente et sera donc bientôt fermé. Pour Nathalie et les siens, cette fermeture marque véritablement la fin d’un monde…

 Les films présentés dans la sélection de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) à Cannes sont souvent signes de belles promesses cinématographiques. Atlantic Bar, premier long-métrage de la jeune Fanny Molins, ne déroge pas à la règle. Même si le dispositif filmique peut parfois sembler assez simple (alternance de moments filmés dans l’Atlantic Bar et d’entretiens avec Nathalie et ses proches), Atlantic Bar reste un documentaire incroyablement émouvant sur une France méconnue, que Fanny Molins met judicieusement en lumière.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  •  Eternal Daughter  de Joanna Hogg - Avec Tilda Swinton, Carly-Sophia Davies…

Julie, réalisatrice (Tilda Swinton), vient passer quelques jours de repos avec sa mère  Rosalind (Tilda Swinton, aussi) dans un ravissant hôtel perdu dans la campagne anglaise. On va comprendre assez vite que cet établissement a jadis servi de demeure à la famille de Julie. Évidemment, des souvenirs du passé vont resurgir. Une atmosphère étrange s’installe, d’autant plus que la réceptionniste de l’hôtel  manifeste à l’égard des deux femmes, un drôle de comportement, d’autant plus aussi que, contrairement à ce qu’on leur avait annoncé, la mère et la fille semblent être les seules clientes de l’hôtel, d’autant plus que…Difficile d’en dire plus, sauf à « spolier » les surprises de ce film qui s’aventure par moments  (gentiment, quand même) aux frontières du genre horrifique…

 Un an après son passionnant The Souvenir, Joanna Hogg revient au grand écran avec ce film à la fois inventif, émouvant  et onirique, et qui explore, à sa façon, un peu obscure, quoiqu’assez réaliste (au moins au début) les relations mère-fille. Mais le grand « plus » du nouveau long métrage de la cinéaste britannique est qu’elle a proposé à son amie Tilda Swinton d’interpréter la mère et la fille. La comédienne est tellement sidérante de naturel et de présence dans les deux rôles qu’on en oublie les petits défauts du film, notamment sa lenteur et le fil blanc avec lequel le scénario est par moments cousu. On comprend que Eternal Daughter, produit par Martin Scorsese, a gagné plusieurs sélections de grandes compétitions cinématographiques, notamment Venise et Toronto. Envoûtant. 

Recommandation : 3 cœurs.

Dominique Poncet

 

  • LEden dAndrés Ramirez Pulido. Avec Jhojan Estiven Jiménez, Maicol Andrés Jiménez, Wismer Vasquez…

 Eliu (Jhojan Estiven Jiménez) est un jeune homme qui vient de commettre un crime avec son ami El Mono (Maicol Andrés Jiménez). Incarcéré dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne, il passe ses journées à suivre des thérapies de groupe assez intenses et à effectuer des travaux manuels éprouvants. Son chemin vers la rédemption se retrouve menacé le jour où El Mono se retrouve incarcéré dans le même centre…

Présenté à la Semaine de la Critique lors de la dernière édition du Festival de Cannes, LEden (La Jauria, en version originale) en est reparti avec le Grand Prix ainsi que le Prix SACD. Un véritable plébiscite donc pour le premier long-métrage d’Andrés Ramirez Pulido. Certes, le film du réalisateur colombien ne manque pas d’audace et on ne peut que saluer la radicalité esthétique de ce thriller à l’ambiance moite et étouffante. Dommage cependant que le scénario se perde en cours de route, faisant retomber l’histoire comme un soufflé. Dire que l’on s’attendait à mieux, au regard des différentes récompenses autour du film, n’a donc rien d’un euphémisme.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

 

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