A voir également au cinéma cette semaine

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4/5

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  • Yokaï - Le monde des esprits d’Eric Khoo - Avec Catherine Deneuve, Yutaka Takenouchi, Masaaki Skai…

Claire Emery (Catherine Deneuve) est une légende de la chanson française, à la carrière internationale. Pour sa dernière tournée avant de tirer sa révérence, elle se rend au Japon où elle est une véritable star. Mais à l’issue de l’un de ses concerts à Tokyo, elle décède brutalement. Une nouvelle vie commence alors pour elle dans l’au-delà où elle rencontre son plus grand fan, Yuzo Nobusawa (Masaaki Sakai)…

Il y a un charme évident dans le cinéma d’Eric Khoo (Tatsumi, La Saveur des ramen…). Avec son nouveau film, le cinéaste signe une fable teintée de fantastique qui offre un nouveau grand rôle à Catherine Deneuve. Toutefois, le réalisateur ne se laisse pas aveugler par l’aura de la comédienne française puisqu’il parvient également à faire exister ses autres acteurs, tout aussi épatants (Masaaki Sakai, Yutaka Takenouchi…). Une belle découverte portée par une bande originale envoûtante signée Jeanne Cherhal, disponible sur toutes les plateformes de streaming. Sans oublier un magnifique livre de photos du film, Spirit World Memories, par Laurent Champoussin (Materia Nebulae Edition, 45€).

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • La vie devant moi de Nils Tavernier - Avec Guillaume Gallienne (de la Comédie Française), Violette Guillon, Adeline d’Hermy (de la Comédie Française), Sandrine Bonnaire…

Après avoir échappé à la rafle du Vél d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, la jeune Tauba Zylbersztejn (quinze ans) et ses parents d’origine polonaise sont hébergés en secret par un couple catholique, les Dinanceau, dans une des chambres de bonne d’un immeuble parisien. Ils vont y rester cloîtrés, ou presque, pendant plus de deux ans, jusqu’à la Libération de Paris le 25 août 1944. Comment vit-on reclus si longtemps, à trois, dans un débarras de six mètres carrés, tour à tour glacial et caniculaire, sans pouvoir faire de bruit, sans intimité possible, avec seulement un robinet d’eau froide pour se laver ( les toilettes sont sur le pallier), une peur constante d’être dénoncé, et pour seules distractions, les visites espacées de la courageuse propriétaire du lieu et celles de la grand-mère maternelle de Tauba?

Cette histoire d’un huis-clos oppressant  peut paraître sidérante, et pourtant elle est inspirée par celle de la mère du journaliste Guy Birenbaum, la jeune Tauba du film, dont les scénaristes ont gardé le vrai prénom… Il est impossible de ne pas sortir bouleversé de La Vie devant moi. Filmé sous haute tension, raconté avec un réalisme dépourvu de pathos et de larmoiement, soutenu par une distribution exemplaire et aussi des images d’archives particulièrement signifiantesce nouveau long métrage, signé Nils Tavernier, réussit cette performance, finalement assez rare au cinéma, de raconter la grande Histoire à travers celle, intime et poignante d’une famille (presque) ordinaire. En exaltant, en plus, des valeurs universelles comme le courage, la solidarité et le respect de l’autre. En contribuant aussi au devoir de mémoire. Édifiant, poignant et nécessaire. La découverte de la semaine.

Recommandation : 4 coeurs

Dominique Poncet

 

  • À bicyclette ! de et avec Mathias Mlekuz - Avec Philippe Rebbot, Josef Mlekuz…

Pour honorer la mémoire de son fils Youri, tragiquement disparu, Mathias (Mathias Mlekuz) embarque son meilleur ami Philippe (Philippe Rebbot) dans un long voyage à bicyclette à travers l’Europe. Une épopée qui sera source d’humour, d’émotion et de tendresse pour les deux compères…

Avant même sa sortie, À bicyclette ! a déjà été un événement dans de nombreux festivals où il a été présenté. Collectionnant les récompenses, le nouveau film de Mathias Mlekuz (Mine de rien) débarque aujourd’hui en salles et devrait sans mal trouver son public. S’inspirant fortement de sa propre histoire, le réalisateur signe un film bouleversant qui ne tombe jamais dans une quelconque forme de sensiblerie. Malgré la gravité du propos, ce long-métrage solaire est aussi une vraie comédie où le spectateur rit autant qu’il pleure. Un film entier, à n’en pas douter.

Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • A real Pain de Jesse Eisenberg - Avec Jesse Eisenberg, Kieran Culkin, Jennifer Grey…

Deux cousins juifs aux caractères diamétralement opposés, David, introverti, anxieux, organisé, expert pointilleux en publicité digitale à New York, et Benji, un extraverti  rigolard, sans emploi, et aux sautes d’humeurs imprévisibles, entreprennent un voyage en Pologne qui va les conduire sur les traces de leur grand-mère survivante de la Shoah et aussi dans le camp de Majdanek. Malgré le « cadrage » que représente leur participation à des visites organisées sous la tutelle d’un guide, leur odyssée va virer au  grand n’importe quoi, lorsque Benji, décidément incontrôlable va venir à bout de la patience, non seulement de son cousin, mais de celle des membres du petit groupe touristique…

Produit par Emma Stone  et réalisé par Jesse Eisenberg (le deuxième film du comédien-cinéaste après When You Finish Saving the World ), A real Pain est un de ces road movies qui fascinent et envoûtent. Par son contenu, un voyage mémoriel dans un passé douloureux (qu’on devine être celui du réalisateur) ; par son ton, entre drôlerie et anxiété  (pour ne pas dire désespérance), en fait, très « woodyallenien »; et par la dynamique du duo irrésistible que forment le très attachant Jesse Eisenberg (David) et l’incroyable Kieran Culkin (Benji). Un Kieran Culkin qui, grâce à ce rôle, pourrait bien décrocher l’Oscar du meilleur second rôle. Drôle, sensible, poignant et épatant.  

Recommandation : 4 cœurs

Dominique Poncet

 

  • Maman déchire d’Émilie Brisavoine - Documentaire

La réalisatrice Émilie Brisavoine décide de faire un film sur l’une des personnes les plus mystérieuses à ses yeux : sa mère Meaud. Cela donne lieu à une odyssée intime au terme de laquelle le pardon sera peut-être possible…

Remarquée en 2015 avec son premier long-métrage, Pauline s’arrache, Émilie Brisavoine revient dix ans plus tard avec un nouveau film centré autour de la figure de sa mère. Une femme qui a connu une vie extraordinaire et qui, de ce point de vue, constitue un véritable objet de cinéma. Si le projet de Maman déchire séduit, il peut parfois désarçonner en raison de sa forme, assez abstraite. Reste une émouvante déclaration d’amour d’une fille pour sa mère. Un documentaire qui déchire !

Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

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