A VOIR EGALEMENT AU CINÉMA CETTE SEMAINE

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Et aussi

  • Oxana de Charlène Favier - Avec Albina Korzh, Maryne Koshkina, Lada Korovai…

Kiev, 2008. Couronnes de fleurs dans les cheveux, et poitrines dénudées brandies comme des étendards, la jeune artiste peintre ukrainienne Oksana Chatchko et son groupe d’amies multiplient les actions coups de poings contre les  régime patriarcaux, arbitraires et corrompus de la Russie et de la Biélorussie… C’est la naissance des Femen, un mouvement féministe qui deviendra l’un des plus importants du XXIème siècle. Mais assez vite, à cause de leurs provocations, Oksana et ses amies vont devoir prendre le chemin de l’exil. Oksana rejoint la France. Brûlée de l’intérieur par  son idéalisme, sa marginalité, sa mélancolie  et  sa sensibilité à fleur de peau, elle finira par se donner la mort, à l’âge de 31 ans…

Découverte en 2020 avec son remarquable Slalom, Charlène Favier retrace, pour son deuxième film, le parcours chahuté et tragique d’une des fondatrices du mouvement des Femen. Sous un montage qui alterne ici flashback et flashforward, on reconnaît ici la patte « cash », précise et pourtant subtile de la  jeune réalisatrice, qui semble donc avoir une fascination pour les femmes à la fois fortes et fragiles. Le portrait qu’elle dresse d’Oxana Chatchko a ceci de formidable qu’il ne tombe jamais ni dans l’hagiographie ni dans le mélo. Fort, fiévreux, et émouvant.  

Recommandation : 4 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Le Mélange des genres de Michel Leclerc - Avec Léa Drucker, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Vincent Elbaz, Julia Piaton…

Simone (Léa Drucker), flic aux idées conservatrices, infiltre un groupe de féministes que dirige avec conviction Marianne (Judith Chemla). Au contact des militantes, la policière change peu à peu ses idées. Jusqu’au jour où elle manque d’être démasquée. Pour protéger sa couverture, Simone a alors l’idée d’accuser Paul (Benjamin Lavernhe), un homme sans histoires, de violences envers elle…

Le cinéma de Michel Leclerc est aussi drôle que fin. Après la politique (Le Nom des gens), le milieu scolaire (La Lutte des classes) ou encore le monde de la musique (Les Goûts et les couleurs), le cinéaste s’attaque avec Le Mélange des genres aux combats des mouvements féministes. Si son long-métrage n’a pas tout à fait le mordant et l’irrévérence de la plupart de ses précédents films, il demeure toutefois globalement réussi grâce sa galerie de truculents personnages, campés notamment par les excellents Léa Drucker et Benjamin Lavernhe.

Recommandation : 3 coeurs

Antoine Le Fur

 

  • La Réparation de Régis Wargnier - Avec Julia de Nunez, Julien de Saint-Jean, Clovis Cornillac…

Le jour même de l’attribution de sa troisième étoile, le chef Paskal Jankovski, propriétaire du Restaurant du Moulin en Bretagne, et surnommé Janko par les habitués du lieu (Clovis Cornillac) disparaît mystérieusement avec son second (Julien de Saint-Jean), qui se trouve être le fiancé de sa fille Clara (Julia de Nunez), mais dont il ne veut pas pour gendre. Aucun des deux hommes ne revenant, Clara la volontaire reprend le flambeau de l’établissement… Deux ans plus tard, elle reçoit d’un expéditeur inconnu une invitation pour le prestigieux salon de la gastronomie à Taiwan. Elle s’y rend, le cœur  battant…

Après onze années d’absence sur le grand écran, Régis Wargnier, inspiré par la disparition restée inexpliquée d’un membre d’une famille amie, revient avec un thriller psychologique sur ce sujet, et il le fait se dérouler dans l’univers de la haute gastronomie. Décidément, l’Asie inspire le cinéaste (rappelons qu’il avait tourné Indochine au Vietnam et Le temps des aveux au Cambodge). Visuellement, La Réparation, qui se déroule en grande partie à Taïwan, est magnifique, de beauté et de sensualité. C’est dans le scénario que le bât blesse. Pour lui avoir donné des allures de fable, on n’arrive pas à accrocher vraiment à son histoire, pourtant formidablement bien filmée et jouée. A voir pourtant, si on aime les voyages gourmands.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Lettres siciliennes de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza - Avec Toni Servillo, Elio Germano, Daniela Marra…

Sicile, au début des années 2000. Catelo (Toni Servillo) sort de prison après avoir purgé une peine de plusieurs années pour collusion avec la mafia. Ayant tout perdu, il se retrouve toutefois approché par les services secrets italiens qui sollicitent son aide afin de mettre la main sur son filleul Matteo (Elio Germano), un puissant chef mafieux en cavale. Catelo accepte ce nouveau marché, malgré les risques d’une telle entreprise…

Après Salvo et Sicilian Ghost Story, le tandem Fabio Grassadonia / Antonio Piazza revient avec Lettres siciliennes, un thriller dans le milieu de la mafia qui n’est pas sans rappeler la veine politique du cinéma italien à la mode dans les années 1970. Malheureusement, malgré un postulat de départ plutôt intéressant, le film peine à captiver. Trop confus, trop long, il avance en pilotage automatique sans que le spectateur comprenne vraiment où il veut en venir. Un long-métrage décevant que n’arrive pas à sauver la prestation de l’excellent Toni Servillo.

Recommandation : 2  coeurs

Antoine Le Fur

 

  • Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère) de Pat Boonnitipat - Avec Puttipong Assaratanakul, Usha Seamkhum…

Quand sa grand-mère tombe malade, M, un jeune thaïlandais paresseux, sans emploi et sans beaucoup de scrupule non plus, décide de s’occuper d’elle. Non par empathie ou affection, mais dans l’espoir de décrocher son héritage. Incroyablement, au fur et à mesure du temps qu’il vont passer ensemble, va naître entre eux un vrai lien affectif, d’autant plus solide chez M qu’il va s’apercevoir, écoeuré, qu’en fait, c’est toute sa famille qui est intéressée par le pactole de la vieille dame. Vieille dame qui, malgré sa maladie galopante, n’est dupe de rien, ni de personne…

On se méfie souvent des films qui débarquent sur les écrans accompagnés de slogans superlatifs, comme c’est le cas de Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère). En l’occurrence, on aurait tort, car cette comédie dramatique est beaucoup plus subtile qu’un récit composé de vertigineux allers et retours entre rires et larmes. Comment devenir… aborde avec pudeur et délicatesse la question des conflits de générations, démontrant au passage, sans en faire des montagnes, combien il est important, pour son propre équilibre, de s’occuper de ses proches. On comprend que ce film, à la mise en scène  et au scénario parfaitement maîtrisés, ait fait un carton l’année dernière dans son pays d’origine, la Thaïlande.

Recommandation: 4 coeurs

Dominique Poncet

 

  • Toxic  de Saule Bliuvaite - Avec Vesta Matulyte, Ieva Rupeikaite, Vilma Raubaite…

 Dans la banlieue industrielle  grisâtre d’une ville anonyme de Lituanie, deux adolescentes de 13 ans, grandissant toutes les deux en roue libre, se rencontrent dans l’école de mannequinat locale, qui représente pour elles la seule possibilité d’espérer une vie meilleure. Sans s’en rendre compte au presque, elles vont y sacrifier leur innocence et aussi leurs corps, qu’elles ne vont pas hésiter (en tout cas pas, longtemps) à mutiler et à faire souffrir pour atteindre la silhouette désirée pour leur futur métier. Leur amitié leur permettra-t-elle de s’en sortir ( relativement) indemnes ?

Pour son premier long métrage, la Lituanienne Saule Bliuvaite a choisi de montrer une jeunesse lituanienne désargentée, livrée à elle-même, prête à tout pour sortir de son sinistre quotidien sans avenir. Ce qui frappe c’est la façon dont elle filme les jeunes filles censées représenter cette jeunesse. Avec réalisme, sans fard aucun, dans une tension qui ne se dément pas, mais en faisant preuve d’une grande délicatesse, en utilisant, par exemple, les plans larges pour les séquences les plus « horrifiques ». Édifiant et fascinant.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • La fin des slows de Laurent Metterie - Documentaire.

Quinze couples de toutes générations, toutes orientations sexuelles et toutes origines socio-géographiques racontent, au cours de brèves interventions, comment ils vivent  leur vie à deux. De la répartition des tâches quotidienne à leur vie intime, en passant par l'éducation des enfants et le travail… Tous les sujets sont abordés. Pas de jaloux. Le réalisateur Laurent Metterie (Les Petits Mâles) pose pratiquement à tous et toutes les mêmes questions. Heureuse  surprise, on s’aperçoit que finalement, sous la différence des  réponses, ce qui soude un couple et le fait perdurer  c’est.., encore, l’amour. Voilà de quoi revigorer ceux qui ne croient plus en l’être humain.

 C’est la variété de ses témoignages qui fait toute la saveur de ce documentaire. Car mine de rien, tour à tour drôle, enjoué, nostalgique ou encore déroutant, ce dernier  dresse  une cartographie sûrement très juste du couple d’aujourd’hui. Un « slow » cinématographique aussi agréable qu’édifiant. Attention ce film n’est (pour le moment) programmé qu’en Vendée et en Bretagne.

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé

Cinéma
Lads
De
Julien Menanteau
Cinéma
Le Garçon
De
Zabou Breitman et Florent Vassault