Confessions

« Si vous pensez avoir compris le Liban, c'est qu'on vous l'a mal expliqué ». (Proverbe libanais)
De
Rabee JABER
traduit de l’arabe (Liban) par Simon Corthay -
Éditeur : Gallimard, collection “Du monde entier” - 154 pages - 16 €
Notre recommandation
5/5

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Lu / Vu par

Thème

« les Événements du Liban » (1975/ 1990) la jeunesse d'un garçon empêtré dans un infernal tourbillon familial de mort et de survie. Dans ses interrogations personnelles il analyse son « moi » et ses doutes.

Points forts

Le héros subit «  un défilé d'images à la recherche de soi »  perpétuellement en quête de son identité. Qui suis-je, moi ou l'autre ? Un  anxieux dédoublement de personnalité. «  je me souviens d'une personne coupée en deux, pas d'une seule personne »

Le texte est prenant et réaliste. Dans le pays « du miel et du lait », le miel a tourné et le lait a caillé.

Quelques réserves

Peut-être la narration en style huisclos ?

Encore un mot...

On vit toute sa vie avec son enfance. A plus forte raison quand, à quatre ans, votre famille a été assassinée et que vous croyez vivre avec votre père, mère, frère et sœurs et  aussi avec un petit frère qui n'est plus, dont vous portez le prénom.

Après une descente dans les abysses de sa conscience, et la lamination de sa résistance physique, la page se tourne et le hasard conjugue le bord de la mer, un gâteau, et la présence d'une douce jeune fille.

Quelquefois le malheur change de camp entraînant un souffle d'espoir.

Une phrase

La première ligne d'un livre est pour moi toujours sacrée ; celle-ci doit absolument  vous donner envie de continuer :
 « Mon père enlevait les gens et les tuait. Mon frère dit que, pendant la guerre, il l'a vu se transformer, il l'a vu passer d'une personne qu'il connaissait à quelqu'un qu'il ne reconnaissait plus. Lui, c'est mon grand frère. Mon petit frère je ne l'ai pas connu, je connais son portrait, je connais son visage, sur les photos il me ressemble- il me ressemblait- plus qu 'a mon grand frère. »

Et aussi :
«  Il riait et me disait de bien écouter parce que, qui sait, je serai peut-être un jour amené à prendre les armes car ces guerres-là sont vouées à durer, elles sont interminables, et qui perd une bataille n'a pas perdu la guerre, celui qui gagne une fois perdra la fois suivante et ainsi de suite.... »

L'auteur

Rabee Jaber est Beyrouthin né en 1972.  Il est collaborateur dans le journal Al-Hayat. Il a écrit, en autres, “Berytus, une ville sous terre”, “Amerika” et “Les Druzes de Belgrade” qui lui a valu le Prix International de la fiction arabe (ouvrages parus chez Gallimard). 

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