François Le Petit

Jubilatoire
De
Patrick Rambaud
Editions Grasset
Notre recommandation
4/5

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Thème

Après avoir juré d’abandonner ce genre, Patrick Rambaud y revient en donnant donc ce François le Petit, sous-titré chronique d’un règne. Il y retrace les principaux évènements des premières années de la présidence de François Hollande, sur le même mode satirique.

Points forts

- Rambaud manie toujours le style ampoulé du XIXème siècle avec un grand bonheur. C’est drôle, voire même très drôle par endroit.

- Il a des trouvailles désopilantes, comme les noms dont il affuble ses personnages, la marquise de Pompatweet ou madame Prosciutto-Morizet; ou une capacité à les caractériser en une formule, l’abbé Buisson ou l’archidiacre Wauquiez…

- Il trace ses portraits avec une grande finesse et n’épargne ni la droite ni la gauche. Son souffre-douleur principal, Sarkozy, conserve une place de choix comme cible de ses méchancetés.

- Enfin l’ouvrage est manifestement renseigné aux meilleures sources et met au jour quelques potins qui n’avaient pas été révélés aussi crûment.

Quelques réserves

“Chassez le naturel, il revient au galop…“, le gauchisme originel de Rambaud n’a rien perdu de son charme : c’est une critique de gauche du quinquennat de Hollande, que les “frondeurs“ du parti socialiste ont dû apprécier à sa juste valeur; presque du Mélanchon dans le texte, en plus drôle.

Encore un mot...

Le trait est souvent juste, souvent cruel, toujours drôle; dans ces temps de morosité, il ne faut pas se priver d’un moment jubilatoire!

Une phrase

« M. de Jouyet était le type de haut serviteur un brin faisandé, cuit et recuit dans une technocratie bien mise… Etiez-vous à ses côtés, il vous attrapait par le gras du bras, vous malaxait l’épaule, vous palpait comme un aveugle, vous enveloppait. Lorsqu’il travaillait pour le duc de Ré, M. de Jospin, il lui avait agrippé le biceps lors d’un déjeuner, et l’autre, avalant prestement sa bouchée de carottes râpées, rigide de par ses mœurs protestantes, lui avait dit ces mots cinglants : »vous avez votre style, j’ai le mien ! Ou vous arrêtez de me toucher, et on continue à travailler ensemble, ou vous continuez et on arrête là. » »

L'auteur

Etoile du Panthéon gauchiste des années de plomb, comme son co-auteur Michel-Antoine Burnier, Patrick Rambaud s’est recyclé dans le pastiche et la satire, avant de produire quelques romans dont l’un, La Bataille, récit très enlevé de la bataille d’Essling, lui valut le prix Goncourt en 1997, ainsi d’ailleurs que le prix du roman de l’Académie Française. Il est membre de l’Académie Goncourt depuis 2008. Il a publié, outre sa série de romans sur la période napoléonienne, un ensemble de chroniques satiriques sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Commentaires

elsen
dim 10/04/2016 - 18:13

J'ai commencé et abandonné ce livre où transpire la haine de ce gauchiste pour Nicolas Sarkozy! D'accord, il "s'attaque" un peu à tous les politiques par l'adjonction d'un qualificatif censé représenter le profil du personnage, mais autant ses railleries sur Hollande sont tièdes et jamais cruelles, autant on sent sa haine de Nicolas Sarkozy, qu'il appelle "le haineux" , "le fourbe"...tous les qualificatifs destructeurs sont présents!!!!On sent le socialisme ultra de l'auteur....J'aime la bonne lecture, mais celui ci, poubelle!

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