A la sueur de ton front

Les vraies conséquences de la mondialisation sur le travail : éclairant et convaincant !
De
Laurent Izard
Ed L’Artilleur
Parution avril 21
428 pages
20€
Notre recommandation
4/5

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Thème

Laurent Izard traite un sujet actuellement très débattu mais inépuisable : les conséquences de la mondialisation sur le travail en Europe et plus particulièrement en France. Il retrace la montée de la «souffrance au travail» dans ses multiples dimensions : maladies professionnelles, troubles psychologiques, harcèlement, épuisement, mal-être, suicides… Cette souffrance est engendrée par de multiples facteurs - déqualification et précarisation des emplois, peur du chômage, course à la productivité, stagnation des salaires…- qui sont eux-mêmes imputables aux délocalisations d’activités, à la globalisation des échanges, à l’automatisation de certaines tâches, à l’e-commerce…

Points forts

L’auteur rappelle les théories économiques et les politiques publiques destinées à lutter contre le chômage et à relocaliser certaines industries, et il constate qu’elles sont toutes restées sans effets. 

Il critique les statistiques officielles sur le chômage, souvent limitées à des décomptes des actifs privés d’emplois (catégorie A). Il montre qu’au-delà de ce noyau dur, se développe un « halo » de non-inscrits à Pôle emploi et d’emplois précaires, qui conduit à limiter à moins de 20 millions les actifs satisfaits de leur travail.

Les analyses sont logiques, solidement documentées et illustrées d’exemples concrets, ce qui rend la démonstration à la fois éclairante et convaincante.

Quelques réserves

L’auteur estime à juste titre que l’extension du télétravail va détruire en partie «l’écosystème de proximité des bureaux», constitué de commerces et de prestataires de services, mais il n’analyse pas le processus de cette destruction.

Encore un mot...

Une invitation à repenser l’économie et la sociologie du travail.

Une phrase

"Le travail doit respecter les rythmes biologiques et la vie familiale. Il  doit contribuer à la vie sociale et donner un sens à la vie professionnelle et personnelle.  Pour y parvenir, il faut «réinventer la mondialisation, en restaurant une souveraineté nationale en partie perdue», car, dans de nombreux secteurs d’activité, les entreprises ou leurs ressources sont contrôlées par des intérêts étrangers et où les deux tiers de la dette publique ne sont pas souscrits par des épargnants français. Il faut donc mettre en place de «nouvelles souverainetés» et un «protectionnisme ciblé», en étant conscient que leur application exigerait une révision des traités européens et certains sacrifices de la part des consommateurs".

L'auteur

Laurent Izard, normalien, agrégé de l'Université en économie et gestion, diplômé en droit, est enseignant-chercheur à l’Université Paris I. Il est l'auteur de  plusieurs manuels d'enseignement supérieur en économie et en gestion des organisations. Il a publié en 2019 aux éditions l’Artilleur  “La France vendue à la découpe” avec en sous-titre  : économie, agriculture, tourisme, immobilier, quand la France vend son avenir...

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