L’après littérature

Un nouvel essai sur la décadence française qui risque -une fois de plus- de plaire ou de déplaire à beaucoup !
De
Alain Finkielkraut, de l’Académie française
Septembre 2021
Stock, 227 pages
19,50 euros,
Notre recommandation
4/5

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Lu
par

Thème

Une vision de la France telle qu’elle est aujourd’hui aux yeux d’Alain Finkielkraut : un monde sans âme qui court à sa perte. Ecrivains, poètes, philosophes, musiciens, artistes n’y ont plus leur place. Le néoféminisme y règle ses comptes escorté par l’antiracisme. Jusqu’où ira la chasse à l’homme commencée en 2017 avec Harvey Weinstein ? Une course poursuite qui fait froid dans le dos.

Points forts

Avec son trente-huitième ouvrage, L’après littérature d’Alain Finkielkraut a la justesse de ton à laquelle tout lectorat sera sensible. Pas de fioritures, pas de détails inutiles pour alerter le pays écrasé sous le rocher de Sisyphe. Un plaidoyer qui, au risque de déplaire, brosse le tableau d’une décadence inéluctable de la France et, au-delà d’elle, de l’Europe occidentale. Comment un continent en est-il arrivé là et à qui la faute ? Aux hommes politiques ? Aux Baby Boomers ? A l’Histoire ou aux réseaux sociaux ? Les démocraties seront-elles, dans l’avenir, des mortes vivantes que l’on prépare au sacrifice ?

Quelques réserves

Alerter un public déjà inondé nuit et jour par les catastrophes de tout poil n’est pas chose facile. Entre pandémie, vaccins, monde fermé, passe sanitaire, aboiements de tous ordres, la France des Arts, des Armes et des Lois a pris un coup de vieux. Dans un climat d’inquiétudes et d’angoisses sur à peu près tout, l’après littérature dans son chapitre VII Moments kunderiens prend le risque de jouer la carte de l’humour faisant entrer en scène page 207 et suivantes Cyrano de Bergerac, Nicolas Hulot, Milan Kundera, Gabriel Matzneff et Kevin Spacey. Cinq célébrités sont-elles suffisantes pour gagner la guerre ? 

Encore un mot...

Que ce soit au travers de ses livres ou dans ses interventions à la télévision ou à la radio, la personnalité saillante et déterminée d’Alain Finkielkraut lui vaut d’être l’objet de critiques sévères. Qu’elles viennent de sa défense d’Eric Zemmour dans sa candidature à la présidentielle de 2022 ou de sa défense de Roman Polanski sur LCI face à Caroline de Haas le 13 novembre 2019 l’accusant de « banaliser la réalité du viol », ne le fait en rien reculer sur ses certitudes et ses convictions. Ses livres autant que sa vie en témoignent.

Une phrase

 « L’histoire ayant fait de l’islam la deuxième religion de France, et même la première dans un nombre croissant d’agglomérations, l’antiracisme est devenu l’alibi de la soumission. C’est par humanité qu’on choisit de se rendre. » (p.145)

« Ce qui nous distingue des hommes d’autrefois, c’est que nous sommes devenus des spectateurs. » (p.95)

L'auteur

Alain Finkielkraut, agrégé de lettres modernes, titulaire d’une maîtrise de philosophie, officier de la légion d’honneur et membre de l’Académie française depuis 2014, sa carrière littéraire fait de lui une célébrité dès les années 80. Philosophe, essayiste, producteur de radio, il crée sur France-Culture l’émission Répliques dès 1985. Ses prises de positions sur les sujets les plus divers et ses heurts avec nombre d’écrivains ou d’hommes politiques font de ses écrits des cibles qu’il affronte avec détermination. Parmi ses œuvres les plus lues, Le nouveau désordre amoureux, avec la collaboration de Pascal Bruckner (Seuil, 1977), La sagesse de l’amour (Gallimard, 1984), la défaite de la pensée (Gallimard, 1987), L’imparfait du présent (Gallimard, 2002), Ce que peut la littérature  (Stock/Panama, 2006), La querelle de l’école (Stock/Panama, 2008), Un cœur intelligent, Prix de l’essai 2010 de l’Académie française, (Stock/Flammarion, 2009, Et si l’amour durait (Stock, 2011), L’identité malheureuse qui sera couronnée par le Prix Combourg, En terrain miné avec Elisabeth de Fontenay (Stock, 2017)

Commentaires

Ilona Gonzwa Menasce
jeu 20/10/2022 - 10:11

J’admire la richesses de la pensée, la faculté de réflexion et de verbalisation de M Finkelkraut ´
Sa pensée me parait familière.

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