LE RÉGENT. Un prince pour les Lumières

La réhabilitation d’un prince si diffamé par l’Histoire
De
Thierry Sarmant
Perrin
Parution le 17 mai 2023
255 pages
25 €
Notre recommandation
4/5

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Thème

La très courte période de 1715 à 1723, transition entre le Grand siècle et les Lumières, la seule qui ait marqué l’histoire sous le nom de « régence » et vit s’imposer un personnage mythique qui restera « le Régent » pour les siècles à venir. A la mort de Louis XIV, les clauses du testament qui auraient fait de Philippe d’Orléans « un fantôme de régent » sont gommées par ses soins et le neveu du Roi-Soleil se donne les moyens de sauvegarder au mieux les intérêts du petit Louis XV, bien décidé à lui laisser un royaume en meilleur état qu’il ne l’avait trouvé.

Points forts

En douze chapitres abondamment illustrés, introduits par une citation de contemporains (La Bruyère, Saint-Simon, la Palatine et, surtout Montesquieu), Sarmant redonne à Philippe d’Orléans toute la place qu’il mérite dans l’histoire de France.

Une bonne étude du personnage dont Saint-Simon disait : « Dans une cour qui suait l’hypocrisie, il mettait une sorte de vanité à afficher ses désordres » ce qui explique en partie sa postérité désastreuse alors qu’il fut d’un homme d’état efficace d’une parfaite loyauté envers le petit roi .

On oublie trop souvent que Philippe d’Orléans dut faire face à l’énorme dette laissée par les guerres du Roi-Soleil (deux milliard et demi de livres) et engager un plan d’économies drastique en supprimant entre autres d’innombrables offices inutiles et en dévaluant la monnaie

On est étonné de réaliser le nombre d’événements importants qui se sont déroulé au cours de cette courte période :
- La triple puis la quadruple alliance qui devait assurer à la France presque 20 ans de paix. Le système de Law qui malgré le krach de 1720 (dû, faut-il le rappeler à la rapacité des Grands) instaure la livre papier et le paiement des impôts et taxes en billets de banque
- La création de la compagnie des Indes
- La grande peste de Marseille

Sans compter les histoires de moindre importance telles que la conspiration de Cellamare, l’affaire Pontcallec ou l’échange des princesses entre l’Espagne et la France..

Quelques réserves

Peut-être peut-on noter un certain manque d’objectivité de la part de l’auteur dont on devine la tendresse qu’il porte au régent, ce qui n’est après tout qu’un juste retour des choses pour un prince si diffamé qui tint pourtant plus du despote éclairé que du tyran perverti.

Encore un mot...

Des régences il y en a eu ; celles de Catherine ou de Marie de Médicis et d’Anne d’Autriche, mais une seule reste dans l’Histoire comme LA régence, c’est celle de Philippe d’Orléans qui restera LE RÉGENT pour les siècles des siècles.

Une phrase

« Avec ses vertus et ses vices, Philippe d’Orléans figura dignement sur la scène politique de l’Europe, capable en tout point de se mesurer avec des monarques qui s’appelaient l’empereur germanique Charles VI, les rois Georges Ier d’Angleterre, Philippe V d’Espagne, Frédéric-Guillaume Ier de Prusse, Victor-Amédée II de Savoie ou le tsar Pierre Ier de Russie. Sa vaste culture, son passé d’homme de guerre, ses capacités de travail et son charisme personnel le mettaient de niveau avec alliés et adversaires. » p.226

L'auteur

Thierry Sarmant est un archiviste, numismate et historien français, né en octobre 1969 à Paris.

Formé à l'École nationale des Chartes, sa thèse sur l'histoire du Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale lui permet d'obtenir le diplôme d'archiviste paléographe.

Commandeur des Arts et des Lettres il a publié plusieurs études sur les XVII et XVIIIe siècles.

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