Les gagnants de la concurrence. Quand la France fait mieux que les Etats- Unis

Une bonne réflexion sur la liberté des marchés
De
Thomas Philippon
Le Seuil
Janvier 2022
417 pages
25 €
Traduction Charlotte Matoussowsky
Notre recommandation
4/5

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Thème

L’auteur démontre que la concentration excessive des firmes industrielles a conduit, dans certains secteurs d’activité, à une limitation de la concurrence aux Etats Unis, tandis que les politiques et les règlementations françaises en faveur de la libre concurrence, ont permis, au cours des années 2000, de libérer les entrées sur les marchés, d’améliorer la productivité et la qualité, de stimuler l’innovation et de favoriser la compétitivité-prix des entreprises. Ce constat est contre-intuitif car les Etats-Unis symbolisent la libre concurrence, tandis que l’Europe est perçue comme une économie administrée.

Points forts

L’auteur  rappelle les fondements de l’économie de la concurrence, en citant Adam Smith : «la concurrence des capitalistes fait hausser les salaires et baisser les profits». Il compare les différents indicateurs de concentration  et commente  notamment l’indice de Herfindahl-Hirschman.  Il analyse les principales opérations de fusion-acquisition réalisées des deux côtés de l’Atlantique, et montre qu’elles ont généralement contribué à renforcer le pouvoir de marché de quelques groupes, à maintenir des prix artificiellement élevés, à limiter les investissements et les hausses de salaires, ainsi qu’à creuser les inégalités entre les actionnaires et les salariés.

Quelques réserves

L’auteur distingue les bonnes et les mauvaises concentrations sans toujours convaincre. Il cite Walmart et Amazon parmi les premières, et certains GAFAM parmi les secondes, car elles cherchent à se soustraire à l’impôt et  mènent  des actions massives de lobbying.

Encore un mot...

Thomas Philippon conclut en énonçant trois nouveaux principes d’économie politique : libre entrée, partout, tout le temps ; dans un marché efficace, l’entreprise marginale est au bord de la faillite ; protéger la transparence, la vie privée et les données personnelles.

Une phrase

 «J’ai été surpris de constater à quel point les marchés libres sont en fait fragiles. Nous les tenons pour acquis, mais l’histoire nous montre qu’ils sont l’exception bien plus que la règle. Les marchés libres sont censés discipliner les sociétés privées, mais aujourd’hui, beaucoup de ces dernières sont devenues si dominantes qu’elles peuvent prospérer en dépit de leur mauvais niveau de services , de prix élevés et de mesures de la vie privée défaillantes » (p.358).

L'auteur

Thomas  Philippon est un économiste français, auteur de Le capitalisme d'héritiers : la crise française du travail ( Seuil, 2006) ; Il enseigne l’économie financière à la Stern School of Business (New York University – États-Unis). Ses recherches portent sur la macro-économie, le marché de l’emploi, la finance et l’organisation des entreprises.

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