L’Homme aux mille visages. Enquête sur une imposture amoureuse

Le récit, non romancé, de la vie d’un menteur de haut vol et de ses victimes. Ici, la réalité dépasse la fiction !
De
Sonia Kronlund
Grasset
Parution le 3 janvier 2024
179 pages
19 euros
Notre recommandation
4/5

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Thème

“ Ce livre raconte un imposteur extraordinaire, à travers les témoignages des femmes qui l’ont aimé, un détective privé qui l’a suivi, les policières qui l’ont attrapé.” (Sonia Kronlund, 4ème de couverture.)

Avec beaucoup d’aplomb, l’auteure présente un certain Ricardo ne cessant de changer et pouvant aussi se prénommer Alexandre, Daniel ou Richard. Les pays dans lesquels il va et vient lui permettront d’être un argentin, un brésilien ou un portugais. Avec la même optique, il pourra exercer des professions différentes : chirurgien, photographe, ingénieur ou policier, nous laissant supposer que rien ne lui est refusé.

Points forts

 Il est clair que dès les premières pages nous sommes en pleine alerte devant ce Ricardo. Une fois ses multiples personnalités comprises, Ricardo n’exclura pas les histoires d’amour, les femmes étant prêtes à s’y jeter allègrement. 

Quelques réserves

A peine à la page 10, l’impression des lecteurs est de tourner à toute vitesse, mixant les esprits, les corps, les mots, les femmes nues, les décisions, les catastrophes sans laisser de côté les visages les plus divers. Pour vous en donner un exemple, voici la page 27 : je l’imagine avec un côté libertin, au sens premier du mot, qui prend plaisir « à embabouiner » le monde” en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas.

Encore un mot...

Clairement, Sonia Kronlund n’aura jamais peur. Ses sujets de prédilection étant les “baratineurs, bonimenteurs et autres charlatans”, je pense qu’elle a été enchantée par l’un de ses mots d’esprit « Je ne suis ni juge, ni flic, cette course à bout de souffle était tout ce que j’avais sous la main mais j’ai décidé d’en profiter. En mon for intérieur, je l’ai dédiée à ces femmes et à toutes les moqueuses, les persifleuses, à celles qui ont choisi de rire, comme dans la chanson. » p. 176

L’aisance de Sonia Kronlund fait qu’elle n’hésite pas à accroître ses détectives à un moment où – en tant que lecteurs – nous sommes quelque peu exténués. Jusqu’à la dernière page, nous aurons de la page 177 à 179, cinquante remerciements personnels.

Une phrase

  •  « J’ai toujours rêvé d’engager un détective privé… mais je n’en ai jamais eu d’occasion sérieuse. Et voilà que Ricardo me l’offre sur un plateau et que mon projet de documentaire, bien qu’encore flou, me donne les moyens de la financer. » p.95
  • « Pour l’instant Ricardo est un grand adolescent maussade mû par un unique sentiment : la haine du père. Il déteste cet homme pour les coups, le mal qu’il a fait, l’opprobre, la honte. Une des clefs de sa personnalité troublée se trouve certainement là et il ne lui reste qu’une solution : cesser d’être qui il est, changer de nom puis d’existence, d’identité et se réinventer. » p.123

L'auteur

Sonia Kronlund est une documentariste française qui anime et produit depuis 2002 l'émission Les pieds sur terre de 13h30 à 14h sur France Culture. Elle est aussi l’auteure en 2001 de Je me souviens du 9èmearrondissement, Stock ; Les pieds sur terre, Google Books, publié en 2012. Elle a aussi collaboré à de nombreux scénarios et réalisé le documentaire Nothingwood en 2017.

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