L’homme qui marche

Souvenirs d'un homme qui fait honneur à sa profession
De
Bernard de La Villardière
Editions Calmann-Lévy - 272 pages
Notre recommandation
3/5

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Thème

Bernard de la Villardière en a fait une règle de vie : parcourir le monde pour être au plus près de l’événement et décrypter l’actualité; une centaine de jours par an, pour « aller voir et raconter ». Ses lancements d’émission font, souvent, le buzz sur l’Internet. Lui qui, gamin, a failli entrer dans les ordres religieux, il veut juste être « l’homme qui marche ». Et il (se) raconte. Au fil des pages, il y a le Darfour, la Syrie, l’Amazonie, le Nord-Kivu (République démocratique du Congo), Guantanamo ou encore Notre-Dame de la Trappe, le monastère du XIème siècle à Soligny-la-Trappe.

Et puis, le journaliste évoque ce qui fait l’essence de son métier : la curiosité et l’esprit critique, tout en n’ignorant jamais ce que certains lui reprochent, la personnalisation excessive, la mise en scène, les tenues vestimentaires et capillaires quel que soit le lieu de la planète où il se trouve. 

Bernard de La Villardière avoue avoir, lui aussi, des cas de conscience lors de certains reportages; chez lui, la déontologie n’est pas un vain mot. Et si l’enfant qu’il a été, l’homme qu’il est et le journalisme qu’il pratique ne sont pas toujours compatibles, il sait aussi que l’homme qui marche peut avancer à contre-courant…

Points forts

- Journaliste discuté à cause de son style, Bernard de La Villardière joue à l’écrit l’honnêteté. Lui le « fils de famille tout juste tombé du nid », un brin désin­volte, explique aimer « donner l’idée de faci­lité, trans­pi­rer sous l’ef­fort me semble gros­sier ». Et il avoue pouvoir ainsi dissimuler ces doutes qui, de temps à autre, viennent le perturber…

- Sans avoir l’air d’y toucher, l’auteur de « L’homme qui marche » propose au lecteur une belle leçon de géopolitique du monde de ces trente dernières années.

- Dans ce livre autobiographique et de souvenirs journalistiques, Bernard de La Villardière propose aussi une plongée dans les coulisses du journalisme : comment se prépare un reportage ou une émission, quels sont les rapports entre le journaliste sur le terrain et les dirigeants assis dans leur bureau,..

- La forme de « L’homme qui marche » : des chapitres courts. Ce qui donne au livre du rythme. Comme une bonne émission télé!

Quelques réserves

Un livre de souvenirs où, malgré tous ses efforts, l’auteur demeure fidèle à son image : difficilement saisissable.

Encore un mot...

Au jeu de la vérité, Bernard de La Villardière s’en sort honorablement. Avec « L’homme qui marche », lui le journaliste souvent décrié, il distille avec générosité ses souvenirs journalistiques et éclaire modestement sa personnalité. Mais demeure l’impression de  lecture qu’il n’est pas allé au bout de tout ce qu’il aurait pu écrire…

Une phrase

Qui seront deux:

- « Comme tous les enfants, j’ai rêvé d’être pilote de chasse, explorateur, écrivain et cinéaste. J’ai pu le vérifier au cours de toutes ces années, mon intuition était la bonne : le journalisme constituait le plus petit dénominateur commun à un bon nombre de mes rêves ».

 - « Toute vie humaine a ses secrets et ses compromissions dont il faut apprendre à supporter le poids ».

L'auteur

Né le 25 mars 1958 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Bernard de La Villardière a obtenu une maîtrise en sciences politiques et une licence de droit public avant de devenir journaliste, en 1983, à FR3 Puy-de-Dôme. Après une expérience en presse écrite (« Le Journal de la Réunion »- 1984), il effectue des allers et venues entre radio (FranceInfo, RTL, Europe1) et télé (LCI et M6 où il présente « Zone interdite » et, depuis 2005, « Enquête exclusive »). 

En marge de son activité journalistique, il a été président de l’ONG Solidarités internationales et est administrateur de Care-France. 

Avec « L’Homme qui marche », il publie son deuxième livre, après « L’Antidrogue », écrit avec Vincent Nouzille en 1994.

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