
Rien ne passe, tout s'oublie. Souvenirs d'Histoire
Publication en avril 2025
224 pages
20,60€
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Thème
Emmanuel de Waresquiel a retrouvé des textes qu'il avait déjà publiés sous forme de chroniques et d'autres dans ses fonds de tiroir.
Il remanie ces textes et leur adjoint ses réflexions, souvent désabusées, sur tous les sujets qui lui passent par la tête au fil de sa plume.
C'est ainsi qu'il aborde tour à tour aussi bien son admiration pour Jean Paul Belmondo que pour Tintin et surtout Milou.
Mais l'historien demeure et nous apporte une érudition tranquille et parfois littéraire sur de nombreux autres sujets.
Points forts
Il faut faire son marché dans cet étalage de textes souvent courts.
Évidemment ce sont les dominantes historiques qui nous retiennent le plus ; le sourire un peu narquois de l'auteur est contagieux, par exemple, quand il tord le cou de la grande Catherine malgré les courbettes de Voltaire.
Dans son chapitre De Bibliothecis Emmanuel de Waresquiel nous raconte, d'une manière gourmande, ses pérégrinations dans les bibliothèques et nous livre une anecdote savoureuse :
A la recherche de lettres inédites de Jeanne du Barry, il trouve dans le pli de l'une d'entre elles, une mèche de cheveux blonds nouée par une faveur bleue : " Personne ne l’avait vue depuis près de deux cent cinquante ans ! "
On trouve encore dans ce recueil un hommage à la qualité de rédaction du code civil dont Stendhal lisait deux pages tous les soirs...
Ou encore une évocation passionnante des "querelles byzantines" qui, il faut le rappeler, avaient pour sujet majeur la question du sexe des anges. Ce qui permet à l'auteur un parallèle éclairé avec l'abolition moderne des genres !
Après cette étude sérieuse, surprise : à la faveur d'un stage de récupération des points du permis de conduire, l'auteur se laisse aller à la nostalgie du plaisir que procurait la voiture autrefois et nous voilà avec Thomas Morales ou Éric Neuhoff !
Enfin, quand il compare Robespierre et Danton, l'auteur nous livre cette fulgurance : " L’extrême correction donne au droit de vie et de mort sur les autres une force de cruauté que le débraillé n’a pas."
Quelques réserves
L'ensemble est, par définition, hétéroclite.
C'est dire que si certains de ces textes nous amusent, d'autres nous ennuient, même quand ils ont pour sujet de grands événements historiques ou de grands personnages car l'érudition ne suffit pas à captiver le lecteur.
Il reste que beaucoup des références de l'auteur nous apportent une vision de l'Histoire qui, pour être personnelle, n'en est pas moins riche et juste.
Encore un mot...
Le sublime voisine sans gêne avec le plus banal dans ce recueil surprenant d'un historien qui n'en est pas moins un homme de tous les jours nous livrant ses réflexions au fil du temps qui passe.
Une phrase
" Toutes les routes mènent au passé. L’historien les voudrait droites et belles. Libre à lui de les quitter de temps à autre, de se raconter un peu et de prendre des chemins buissonniers. "
L'auteur
Emmanuel de Waresquiel, né en 1957, est éditeur et historien, spécialiste des périodes de la Révolution, de l'Empire, et des monarchies constitutionnelles françaises, ingénieur de recherche et professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Il a publié notamment Le Duc de Richelieu, 1766-1822 (Perrin, 1990) ; Histoire de la Restauration, 1814-1830 (avec B. Yvert), (Perrin, 1999) ; Talleyrand : le prince immobile (Fayard, 2003, nouvelle édition augmentée, Fayard, 2006) ; Fouché: les silences de la pieuvre (Tallandier/Fayard, 2014) ; Jeanne du Barry. Une ambition au féminin (Tallandier, 2023).
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