La leçon

Un drame pince-sans-rire, lu, ici, par Ionesco lui-même : Un document d’archive inestimable.
De
Eugène Ionesco
Version audio réalisée par Le livre qui parle parue en 2005
Texte lu par Eugène Ionesco
Durée environ 25 minutes
10,59 Euros sur le site de la Fnac
Pièce de théâtre représentée pour la première fois en 1951
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Un enseignant accueille chez lui une bachelière. Il lui donne des cours d’arithmétique, de phonétique puis de philologie. Au fil du temps, le quinquagénaire va devenir de plus en plus despotique face à une élève épuisée et inerte. Les paroles qui dégénèrent, le pouvoir qui écrase, la folie qui rôde. La Leçon est une farce noire démontant les mécanismes de l’oppression intellectuelle et de la soumission passive. Une admonestation qui vire au cauchemar.

Points forts

  • L’aggravation implacable de la crise : on progresse imperceptiblement du comique au tragique.
  • Décalages, répétitions, glissements sémantiques… Nous sommes attirés dans un univers insensé avec une force burlesque inouïe, de sorte qu’un jeune auditoire peut être captivé par cette œuvre, même s’il n’en perçoit pas la portée.
  • Une bombe miniature : brève, nerveuse, et redoutablement efficace pour s’initier à l’imaginaire déjanté de Ionesco.
  • En bouclant l’intrigue sur elle-même, l’académicien, il a été élu en 1970, crée un cercle infernal qui rend l’absurde inéluctable.

Quelques réserves

Une brièveté frustrante : Si la concision de cette comédie dramatique en renforce l’intensité, elle laisse peu de place au développement des personnages ou à l’exploration plus subtile de certaines tensions. La violence s’impose vite, presque trop vite, au risque d’émousser son impact ou de faire passer l’ensemble pour un simple exercice de style.

Encore un mot...

Derrière le non-sens et une hilarité grinçante, l’homme de lettres dénonce l’autoritarisme que nous acceptons sans broncher. En effet, le pédagogue se conduit en bourreau, l’apprenante se plaint de maux de dents dont il n’en a cure. La bonne, Marie, prévient, assiste à la torture de la disciple, mais n’envisage aucun acte de résistance envers son maître qui symbolise le césarisme. Par cette acceptation fataliste de la situation, ne devient-elle pas complice de cette forfaiture ?

Une phrase

- L’Élève : 
« Excusez-moi, Monsieur… Qu’entendez-vous par le nombre le plus grand ? Est-ce celui qui est moins petit que l’autre ? »
- Le Professeur: 
« C’est ça, Mademoiselle, parfait. Vous m’avez très bien compris. »

L'auteur

Eugène Ionesco (1909- 1984) est un dramaturge franco-roumain qui a dynamité les codes du théâtre traditionnel. Avec La Cantatrice chauveLes Chaises ou Rhinocéros, il pose un regard à la fois ironique et angoissé sur la condition humaine, la communication, et l’insanité du monde moderne.

Le lecteur :
D’un pince-sans-rire hallucinant, Eugène Ionesco fait ressortir toute l’absurdité de ses dialogues. Un document d’archive inestimable.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email est uniquement visible par Culture-Tops pour vous répondre en privé si vous le souhaitez.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir