L’ANGE DE MUNICH

Munich 1931 : le mystère de l’assassinat de la nièce d’Adolph Hitler. Un roman historique intéressant mais dont la fin ne semble pas assez fouillée.
De
Fabio MASSIMI
Traduction française : Laura Brignon
Version audio réalisée par : AUDIOLIB (Editions Albin Michel 2021 pour broché et numérique).
Durée : 14 H. 04 ; 2CD MP3.
Texte lu par : Nicolas Matthys.
Parution : Septembre 2021
Prix : version audio, 25,90 euros (Broché : 557 pages, 24,90 euros ; version numérique : 14,99 euros).
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

1931, Munich est devenue la capitale du nazisme. Aux dernières élections législatives, le parti a remporté 107 sièges, il en avait obtenu 12 à l’issue du précédent scrutin. L’Allemagne retient son souffle. Adolf Hitler n’est pas encore le Führer, mais il est désormais devenu Monsieur Hitler et ses partisans gangrènent toutes les institutions de ce qui est pour quelques mois encore la République de Weimar. Ce samedi de septembre, le commissaire Sauer et son adjoint Forster, deux hommes liés depuis des années par une amitié indéfectible, ont, toutes affaires cessantes, été convoqués par le directeur de la police de Munich. « On a un problème » leur dit ce dernier. « On a le cadavre d’une jeune femme qui semblerait s’être suicidée. Mais c’est que cette mort implique un homme qui monte… ». Le directeur leur remet une adresse à laquelle il leur faut se rendre immédiatement. L’enquête devra être terminée le soir même. Le ton de leur supérieur, la brutalité de ses injonctions rendent les deux policiers extrêmement perplexes. En arrivant à l’adresse indiquée, ils comprennent qu’il y a une vraie difficulté car ils se trouvent devant la résidence d’Adolf Hitler. La jeune femme qui se serait suicidée, n’est autre qu’Angela Raubal, la nièce du chef nazi. Son corps repose sur le parquet de sa chambre. Son nez est brisé et la balle qui a causé la mort a perforé un des poumons à proximité du cœur. Le pistolet dont elle s’est servie est un Walther, l’arme personnelle de son oncle. Au moment du suicide ce dernier était en route pour Nuremberg. Très affecté, il a fait demi-tour et devrait être bientôt de retour. Sauer et son collègue n’ont d’autre ressource que d’interroger le personnel. Il apparaît, qu’Angela était charismatique, joyeuse et belle, qu’Hitler qui était également son tuteur était très proche d’elle. 

Son suicide était pour le moins surprenant. Selon certaines rumeurs, elle aurait été enceinte et ne pouvait garder l’enfant. Pour d’autres, elle souhaitait se rendre à Vienne afin de parfaire ses études musicales. Projet auquel son oncle se serait opposé. Sauer pense qu’on a affaire à un suicide, mais il est persuadé qu’on lui cache la vérité, trop de détails sonnent faux. Son entrevue avec Hitler, qui lui fait un grand numéro, se passe bien, mais n’apporte aucun élément tangible. Il aura très vite la certitude qu’il se débat dans un dédale de mensonges et de faux semblants marqués par une épidémie de suicides. Le corps d’Angela est expédié au plus vite à Vienne. Le légiste remet un rapport bâclé et disparaîtra ayant fait valoir ses droits à la retraite. Que recherche Heinrich Himmler qui suggère à Sauer d’interroger Goering, Hess, Goebbels, les pontes du parti? Sauer se rend compte que la police a toujours un temps de retard. Il est devenu une cible, car il a la preuve qu’Angela ne s’est pas suicidée. De plus il détient une lettre plus que compromettante. Tout au long d’un suspens impitoyable, on se pose une seule question, Sauer fera-t’il éclater la vérité, sauvera-t’il sa peau ?

Points forts

Fabio Massimi sait nous emporter dans les méandres les plus obscurs de l’histoire. L’ange de Munich nous fait revivre, ce qui restera une énigme non résolue : l’étrange « suicide » d’ Angela Raubal. L’intérêt de ce fait divers est qu’il aurait dû compromettre définitivement la carrière d’Adolf Hitler. Mais comme on le sait, cette affaire ne l’empêchera pas de s’emparer du pouvoir. Une dimension passionnante de cet ouvrage réside dans une restitution crédible de l’Allemagne à la veille de la chute de la République. L’auteur nous montre les jeux de pouvoir au sein du parti nazi et nous présente, c’est un régal, les personnalités qui entourent Hitler. Un Himmler plus vrai que nature, un Göring surprenant, un Göbbels d’un cynisme glacial…

Faire revivre ce fait divers soigneusement oublié est une idée brillante, riche d’enseignement.

Quelques réserves

L’ultime rebondissement qui marque la fin de l’ouvrage aurait mérité d’être plus fouillé ce qui l’aurait rendu plus crédible.

L'auteur

Fabiano Massimi est né à Modène en 1977. Diplômé de philosophie, il travaille à la bibliothèque Delfini de Modène, et intervient comme consultant pour les plus grandes maisons d’édition italiennes. L’Ange de Munich est son premier roman, ayant nécessité trois ans de recherches approfondies. A la fois historique et policier, C’est le livre italien le plus vendu à la foire de Londres de 2019. On dit de lui que c’est le digne successeur de l’écrivain britannique Philippe Kerr!

LE LECTEUR : 
Nicolas Matthys est un comédien belge formé au conservatoire royal de Mons. Il s’est spécialisé dans le doublage de films, de séries, d’animations.

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