Venise, le lion, la ville et l’eau

Voir Venise … avec Cees Nooteboom
De
Cees Nooteboom
Actes Sud -
240 pages -
20 €
Notre recommandation
3/5

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Thème

Venise bien sûr, mais une Venise vue à travers l’œil acéré et pétillant de l’auteur, dont on connaît le talent pour s’approprier les lieus, les histoires, les personnages qui ont fait son  histoire. Depuis son premier voyage en 1964, il n’a eu de cesse d’y revenir pour explorer la cité des Doges.

Ce sont ces cinquante et quelques années qui s’égrènent devant nous, d’hôtels en meublés, de la place à St-Marc à la Giudecca, d’églises en statues, de doges en peintres …

Chaque lieu, rencontre ou événement est l’occasion pour l’auteur de la passer au tamis de son intelligence, sa réflexion, sa créativité.

Points forts

  • L’érudition et la capacité de Cees Nooteboom (77 ans) à rassembler toutes ses connaissances et ses souvenirs pour les connecter immédiatement à ses pérégrinations. Infatigable promeneur il sillonne Venise inlassablement et raconte les scènes insolites, les personnages surprenants, les objets remarquables qui viennent nourrir une curiosité sans borne.
  • Véronèse, Mann, Ruskin, Borgès, Pound, Montale, Brodsky… il connaît par cœur l’annuaire des grands amoureux de la cité. Il les convoque d’une anecdote qui enrichit l’histoire de Venise.
  • La passion de l’histoire. Il s’attarde plus longuement sur l’histoire du grand doge Dandello, élu à 84 ans, qui joua un rôle actif dans le développement de la ville notamment grâce à la quatrième croisade. Mais aussi à Casanova, la grande figure vénitienne tout comme, dans un tout autre genre, à Sainte Thérèse d’Avila qui y fonda son premier couvent. Ou bien les peintres Canaletto et le Tintoret, que tout oppose. Et encore le conflit qui opposa la cité et le Vatican pendant plusieurs dizaines d’années à une époque où la Sérénissime n’avait ni Dieu ni maître

Quelques réserves

  • C’est intelligent, érudit, sensible, peut-être manque-t-il des hommes et des femmes. Certes il se désole qu’ils ne soient plus que 55 000 à habiter la cité, devenue trop chère, trop incommode pour les Italiens qui ont même délaissé la plupart des commerces du centre à une nouvelle population venue prendre le relais. Mais qui sont-ils ces Vénitiens d’aujourd’hui, à peine sont-ils esquissés …

Encore un mot...

Les amoureux de Venise, seront charmés par cet effet « Madeleine » qui leur rappellera forcément des souvenirs enfouis, des sensations oubliées, le charme d’une piazzetta …

Il est le digne successeur des Stendhal, Larbaud, Morand, Muslich, Sebald, capable en quelques traits d’esquisser un portrait séduisant.

Une phrase

« Pourquoi suis-je revenu pour la nième fois ? Qu’est-ce qui m’attire au juste à présent ? Il n’y a plus que 55 000 Vénitiens qui habitent cette ville, les autres s’enfuient à la fin de la journée parce que leur ville n’est plus leur ville, parce que les maisons sont devenues trop chères, parce que dans le labyrinthe le passage est obstrué par un infarctus d’étrangers. Alors, pourquoi être revenu ? La première réponse pourrait être que je n’en ai pas encore fini avec Venise, quand bien même on y passerait toute sa vie. Le passé est une dimension du présent ».

L'auteur

Cees Nooteboom est un auteur néerlandais, parmi les plus connus. Sa bibliographie est inclassable, à la fois romanesque, philosophique, journalistique et le classe parmi les écrivains les plus intéressants dans le panorama de la littérature actuelle. Voyageur curieux et infatigable, il met une culture encyclopédique au service d’une curiosité sans limite pour créer une oeuvre pléthorique, variée et passionnante.

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