Emma la clown ose Anne Sylvestre

Pour poursuivre le dialogue avec Anne Sylvestre
De
Merieme Menant et Nathalie Miravette
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Café de la danse
5 passage Louis-Philippe
75011
Paris
6 février, Centre culturel Robert Margerit, 87170, Isles
7 février, Festival « Détours de chant », Théâtre des Mazades, 31200, Toulouse
13 février, Le Cratère, scène nationale, Théâtre Ephémère, 30100, Alès
6 mars, Espace Victor Hugo, Place de l’Eglise, 22440, Ploufagran
13 mars, avec Emmanuelle Pouydebat, Muséum national d’histoire naturelle. Espace Jean Racine, Théâtre Raymond Devos, 78470, Saint-Rémy-les-Chevreuse.

Thème

  • Emma la clown a choisi d’« oser Anne Sylvestre » parce qu’elle est celle qui « l’aimait le plus sur la planète. » A sa manière, personnelle, clownesque et donc impertinente et accompagnée de Nathalie Miravette qui fut la pianiste de la chanteuse pendant 11 ans, elle interprète treize - plus une demie fabulette - des 276 chansons du répertoire “sylvestrien“. 

  • Nathalie Miravette joue plus que du piano : patiente et pédagogue, parfois choquée, elle corrige (« l’épure ! ») et encourage l’interprète foutraque qu’est Emma. Car si certaines chansons (Bergère, Tiens-toi droit) se prêtent fort bien à une interprétation comique, d’autres plus graves, plus profondes sont plus délicates à embrasser.

Points forts

  • Pas d’imitation ici, mais une vraie interprétation tendre et malicieuse, une appropriation parfaitement réussie, servie par une jolie voix très juste et une gestuelle étonnante qui font vivre autrement les chansons d’Anne Sylvestre. 

  • Car Emma la clown (ou Merieme Menant ?) et Anne Sylvestre partagent bien des choses : l’insolence des formules, un humour à la fois frais, râpeux et malicieux, une rusticité raffinée, le goût des rencontres et de l’autre, la tendresse. 

  • Le jeu des deux interprètes, complices, leurs duos, qui témoignent de la relation que chacune d’entre elle entretient avec la chanteuse disparue, dessinent un trio magique. Le spectacle est tout de lien, de nouage, de relation, de partage : entre les deux femmes sur scène, avec Anne Sylvestre qu’Emma invoque en levant le visage vers le ciel, entre les gens ordinaires de la salle et d’ailleurs, tous ces gens qu’Anne Sylvestre chantait. 

  • On peut imaginer qu’Anne aimerait cet hommage pudique et drôle. 

Quelques réserves

  • Si on n’aime pas les clowns, ou Anne Sylvestre…

Encore un mot...

  • Célébrer Anne Sylvestre, autrice compositrice-interprète disparue en décembre 2020 sans la sacraliser, c’était évidemment un impératif absolu autant qu’un pari audacieux. Car Anne Sylvestre fut une de ces artistes qui fusionne avec leur public en créant avec lui des liens sensibles très forts.
  • Toutes celles et ceux qui l’aiment guettent donc le cœur serré et l’oreille aiguisée le malentendu redouté, le “mal chanté“ éventuel, tout ce qui sonnerait faux et trahirait les mots et la musique mis avec tant de grâce au service de quelques grandes questions humaines : la naissance, la mort, le vieillissement, l'injustice, la liberté, le courage. 

Une phrase

  • Emma : « Bê, bê bê…

    - Nathalie [l’interrompant] : Je vous arrête tout de suite, ça va être au-dessus de mes forces la vision du troupeau tout entier… ça ne va pas être possible…
    - Emma : Je peux garder que les brebis, ou peut-être la cellule familiale : le bélier, la brebis et l’agneau… Ou juste un agneau ? … Rien ?! »

L'auteur

  • Formée au théâtre au mime et à l’art du clown, Merieme Menant porte depuis 1991 ce dernier art sur les planches des théâtres, y abordant des sujets éminemment sérieux tels que la politique internationale, la psychanalyse, l’Afghanistan, Dieu et la science. 

  • Après avoir fait quelques premières parties des spectacles d’Anne Sylvestre, elle a été chroniqueuse sur France Inter en 2010 et 2011 et a créé les Causeries pour éclairer le monde, qu’elle présente au théâtre avec des experts de différentes disciplines qu’elle aborde et a créé avec sa compagnie.

  • La Vache libre La Trilogie, le Divan, La mort le Vide ont été présentés à Avignon en 2024. Ses textes sont publiés par l’Avant Scène théâtre (Retour au Mammouth, 2017) et les éditions Bayard (Emma est moi, 2015). Son spectacle Emma Mort, même pas peur, a reçu le prix du public Avignon Off en 2016. 

  • Créé en octobre 2024 au Centre culturel de la Ville Robert à Pordic (22), le spectacle est promis à un joli succès. 

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