Nocturnes et Barcarolles de Fauré
Harmonia Mundi
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Thème
Aline Piboule vient de marquer coup sur coup l’actualité discographique avec la publication de deux enregistrements, l’un il y a quelques mois, consacré à trois compositeurs ( Coincidentia Oppositorum, Bach-Liszt-Greif) reliés par des jeux de renvois constituant un fil rouge entre eux, l’autre fin août, ordonné autour de quelques partitions majeures de Gabriel Fauré (Nocturnes et Barcarolles, label Harmonia Mundi).
Points forts
Dans le sillage du « récit-récital » conçu avec Pascal Quignard autour de la double figure de Fauré et de son dernier amour, Marguerite Hasselmans, Aline Piboule nous propose une exploration de l’univers du compositeur au cours des vingt-cinq dernières années de sa vie. S’il fut le mélodiste raffiné que l’on venait applaudir dans les salons de l’aristocratie parisienne, aimant composer pour des poètes à la croisée du symbolisme et du décadentisme comme Baudelaire, Verlaine, Théophile Gautier, Sully-Prudhomme, Samain et quelques autres, Gabriel Fauré fut aussi bien autre chose et notamment cet artiste qui, plongeant ses racines dans l’univers romantique dominé par la pratique pianistique de Liszt et de Chopin, sut emprunter, pas à pas, de Nocturnes en Barcarolles, un itinéraire extrêmement audacieux où sa recherche le mena aux confins de la modernité la plus abstraite, faite d’hermétisme et de dépouillement.
Ces partitions, à la fois sombres et lumineuses, à l’image de sa vie affligée d’une surdité précoce qui l’empêcha d’entendre la musique qu’il composait mais tout aussi bien éclairée de la présence du grand amour de sa vie, disent l’amplitude des registres dont Fauré usa pour exprimer le plus profond de son intériorité. Loin de tout pittoresque, elles nous plongent au cœur « du demi jour et de la pénombre » que Jankélévitch, fauréen lui-même dans son impossible tentative philosophique de saisir l’inexprimable par des concepts, identifia comme étant les caractéristiques des nouveautés harmoniques du compositeur, aux confins de l’indicible. C’est avec son soin scrupuleux de grande artiste qu’Aline Piboule s’attache à faire ressortir la palette extrêmement variée des nuances qu’appelle l’univers mental de Fauré, aux abords des jardins de la Nuit.
Quelques réserves
L’intelligence et le raffinement de la lecture des partitions qui sont proposées à notre écoute, qui commence par Improvisation (Huit Pièces brèves) en exergue des Barcarolles et Nocturnes, ne sauraient susciter la moindre réserve.
Encore un mot...
L’enregistrement a été effectué sur un Gaveau de 1929, permettant à la pianiste de mettre en valeur des sonorités alliant des graves profonds à des aigus miroitants comme il sied à une musique où sobriété recueillie et expressivité exaltée se mêlent en de mystérieux entrelacs.
L'auteur
Aline Piboule est invitée en soliste dans les principaux festivals et salles de concert en France dont La Roque-d’Anthéron, Folle Journée de Nantes, Festival Berlioz, Festival de Radio-France Occitanie, Piano aux Jacobins à Toulouse, Lisztomanias, Piano(s) Lille Festival, Arsenal de Metz, Théâtre du Chatelet, Piano en Valois…mais également à l’international (Printemps des Arts de Monte-Carlo, Centre Beethoven à Buenos-Aires, Queen Elizabeth Hall à Londres…). Depuis 2020, elle se produit aussi sur scène avec l’écrivain Pascal Quignard dans le cadre de plusieurs Récits-Récitals en France et à l’étranger. La discographie de Aline Piboule en soliste obtient régulièrement les plus hautes distinctions dans la presse.
Sorti le 23 août pour le label Harmonia Mundi, Nocturnes et Barcarolles de Fauré a déjà reçu, comme le disque précédent (Coincidentia Oppositorum Bach-Liszt-Greif sorti en mars chez Artalinna) 4 TTTT dans Télérama. Il vient d’être chroniqué dans le magazine anglais Gramophone, le magazine américain The Free Press ou encore ConcertClassic et ArtaMag.
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