La Passion selon Carol Rama

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

11 Avenue du Président Wilson
75016
Paris
Exposition jusqu’au 12 juillet 2015: Ouvert tous les jours sauf le lundi
Vu
par Culture-Tops

Thème

Originaire de Turin, Carol Rama est une artiste peintre autodidacte qui a longtemps été ignorée voire boudée des institutions. A l’aube de ses 100 bougies, cette figure phare de l’avant-garde italienne présente un travail profondément libre, sans tabous ,qui aborde des thèmes variés comme le sexe, la folie, le fétichisme, l’animalité et la mort. Pour la première fois en France, la rétrospective qui lui est consacrée lève le voile sur cette personnalité aussi mystérieuse que talentueuse.

Points forts

- Le reportage à l’entrée de l’exposition est un passage obligatoire pour apprécier le travail de Carol Rama à sa juste valeur. Né en 1918, Carol Rama a eu l’opportunité de côtoyer les plus grands noms de l’avant garde comme Picasso, Man Ray, Pasolini ou Warhol. Malgré cela, Carol Rama a toujours souhaité conserver une certaine distance, de peur notamment d’être influencée dans son travail. De nature marginale et rebelle, elle a jonglé tout au long de sa carrière entre réalisme et abstraction. - Rare sont les artistes qui ont autant cherché à représenter en peinture le thème de la sexualité. Des images fortes, voire par moments choquantes, peuplent les murs des premières salles. Ce rapport si libre à la sexualité correspond à une philosophie de vie. L’artiste le dit elle-même : « j’ai longtemps pensé que la vie n’était qu’un jeu de travestissement et de faux semblants ». Reniant toute beauté, les femmes de ses aquarelles revendiquent une sexualité violente, bien loin de l’idéologie fasciste à l’honneur dans les années 30 et 40. - Les motifs des rasoirs, des prothèses et des dentiers qui sèment ses dessins sont autant de résurgences de ses souvenirs d’enfance : cette période est en effet marquée par de longues heures passées à l’hôpital pour tenir compagnie à sa mère internée. - Dans ses bricolages des années 60, Carol Rama prend un malin plaisir à osciller entre corps animés et objets inanimés. Les tâches qui parsèment ses œuvres sont un écho aux ravages de la seconde guerre mondiale et des guerres du Vietnam et d’Algérie. Motif récurrent, l’œil joue un double rôle : à la fois voyeur et témoin, il est là pour rappeler les horreurs engendrées par l’être humain.

Quelques réserves

La salle consacrée à l’abstraction organique présente un travail moins puissant et plus hermétique. Pour la première fois de sa carrière, l’artiste adhère à un mouvement identifié : le mouvement pour l’art concret. Tapisseries, peintures, collages… les œuvres de cette période semblent décousues, sans fil conducteur.

Encore un mot...

Après Niki de Saint Phalle et Sonia Delaunay, la rétrospective autour de Carol Rama vient clore le volet des artistes féminines qui ont marqué l’histoire du XX ème siècle. Certes moins reconnue que les deux autres, Carol Rama propose une œuvre des plus originales que l’on prend plaisir à découvrir.

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Carol Rama: avant-garde italienne, force, mystère et talent.

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