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Le musée du Luxembourg présente une ravissante exposition consacrée à Paul Durand-Ruel (1831-1922), un homme pas suffisamment connu du grand public, qui fut un marchand d'art très novateur, prêt à prendre des risques.
L'exposition qui lui est consacrée montre l'évolution, tout au long de sa vie, de sa collection, qui va de Millet et Delacroix à Degas et Mary Cassatt, en passant par Monet et Manet.
Points forts
1. Ce bourgeois, père de cinq enfants, veuf à l'âge de 40 ans, fervent catholique et monarchiste convaincu, a soutenu Courbet le communard, Pissaro l'anarchiste, les républicains Manet et Monet...
Outre sa galerie, il possédait une collection personnelle de tableaux impressionnistes qu'il présentait dans son appartement privé, considéré comme "le plus merveilleux musée de peinture contemporaine qui soit en France".
2. L'exposition commence par des portraits de Paul Durand-Ruel, de ses filles et de ses fils, peints par Renoir en 1882. Puis on peut admirer "la belle école de 1830", c'est à dire les peintres romantiques comme Delacroix, mais aussi Corot, Barye, Millet, Courbet... "La belle école de 1830" était au coeur des activités de la galerie que possédait le père de Paul. Les oeuvres de Delacroix lui ont "ouvert définitivement les yeux" et lui ont donné envie de "rendre quelques services aux vrais artistes en s'employant à les faire mieux comprendre et aimer".
3. Le visiteur de l'exposition passe d'une salle aux murs rouge sombre à une autre d'un bleu clair où sont accrochés de superbes tableaux signés Monet, Pissarro, Degas, Sisley, Manet, peints en plein air, tous aussi lumineux les uns que les autres. On peut admirer un très beau triptyque qui montre trois paysages signés Sisley, Pissarro et Monet. Durand-Ruel achète 21 tableaux de Manet d'un coup en visitant son atelier. Celui qui encourage les expositions des impressionnistes et achète leurs tableaux si contestés est alors traité de "marchand fou".
4. Après des ennuis financiers entre1874 et 1883, Durand-Ruel reprend ses achats qui lui permettent de consacrer des expositions à Monet, Renoir, Pissarro et Sisley. Ces expositions se soldent par un échec commercial, mais commencent à recueillir un succès critique, en particulier pour Monet. Le marchand d'art se lance alors à la recherche de nouveaux marchés et ouvrira une galerie à New York. La conquête du marché américain marque un tournant. L'impressionnisme acquiert enfin une reconnaissance internationale, que ce soit à New York, Berlin, Paris et Londres.
Quelques réserves
Je n'en vois pas, si ce n'est l'étroitesse de l'espace dans ce musée, qu'il est préférable de visiter lorsqu'il n'y a pas trop de monde...
Encore un mot...
Voilà une exposition qui nous permet de découvrir, à travers la vie de ce passionné d'art et l'évolution de ses achats, de très beaux tableaux, pour la plupart inconnus du public, qui correspondent à une grande période de la peinture française.
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