Après

De
Raphaël Meltz
Le Tripode
Publié en janvier 2025
133 pages
16 Euros
Notre recommandation
4/5

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Thème

Lucas, 48 ans, codeur-informaticien est un homme heureux, amoureux de sa femme Roxane professeure de piano ; père de deux enfants Sofia 16 ans et Lorenzo 13 ans, bien dans leur temps « et leurs baskets », il mène une vie simple mais épanouissante.

Un matin, il enfourche son vélo carbone pour « prendre l’air » avec cette sensation de liberté que lui procure la vitesse. Mais il suffit d’un problème de frein… une fourgonnette déboule au carrefour… et la vie s’arrête.

Durant une année, Lucas, décédé, observe les siens dans leur long processus de deuil.

Points forts

  • L’originalité du roman : avec ses sens démultipliés, c’est le défunt Lucas qui observe sa famille dans cette traversée du deuil.
  • En courts chapitres ainsi découpés : 1 minute, 1 heure, 1 semaine, 1 mois, 1 année, leurs vies. Que se passe-t’-il pour ceux qui restent ?  Lucas est de l’autre côté mais il revient dans son foyer avant de les quitter ; comment vont-ils ? Comment se passe son absence ? Comment vont-ils s’organiser ?
  • Il voit tout ce qui se passe “après” avec un regard impuissant devant la grande peine de sa femme et de ses enfants. Mais il vit intensément leurs vies, leurs pensées.
  • Rendre « plus acceptable » la mort en redonnant l’espoir de vivre malgré la douleur, mieux vivre « l’Après » : au fur et à mesure, les sens de Lucas s’estompent, le temps passe, le chagrin s’érode sans effacer les souvenirs et l’amour des siens.

Quelques réserves

 Qui ne se pose pas de questions sur "L'Après” ? Ce roman si délicat soit-il n’apporte pas vraiment de réponses !  Et, selon mon point de vue très personnel,  pourrait-on aborder ce sujet sans parler des religions ? 

Encore un mot...

Après est avant tout le roman d’une disparition brutale, d’un amour qui se brise, d’une famille laissée seule ; un récit sur le processus de l’absence à travers le regard du défunt. Tout est vibrant : il sent, il entend, il voit, il goûte, il touche. Mais quand ces sens s’estompent, il laissera la place aux vies de sa famille. La fragilité de l’instant est suivie par la résilience, les sourires qui reviennent. La mort est toujours un drame ; Raphaël Meltz veut nous montrer qu’elle n’est pas une fin en soi mais une continuité.

Une phrase

  •  « Il y a cette phrase qu’une vieille amie de la famille, qui avait perdu très jeune son petit frère, avait dit à Roxane au tout début, à propos de la souffrance et du temps qui s’écoule : ça ne passe pas, ça s’espace. Et Lucas voit cela dans leurs gestes, leurs attitudes, leurs silences, leurs rires, leurs larmes : ça ne passe pas, ça s’espace. Et s’espacera de plus en plus. Plus qu’une consolation : eux aussi vont vivre cela ». p. 123

  •  « Les vies qui se partagent, qui se transmettent, qui se poursuivent ; les vies parfois simples, les vies sans suspens, sans surprises, sans twist qui inverse ce qui était en place ; les vies parfois complexes, tortueuses, empesées, rugueuses ; les vies souvent entre les deux, accélération et ralentissements, troubles et sérénité, joies et peines qui se répondent, se superposent, ne cessent leur dialogue – une vie c’est presque rien ; c’est tant de choses. C’est un chemin ». p. 132

L'auteur

Raphaël Meltz est l’auteur  de récits, d’essais, de traduction et d’une quinzaine de romans  parmi lesquels  24 fois la vérité (Le Tripode, 2021) et d'une bande dessinée  Des Vivants (éditions 2024) consacrée aux résistants du Musée de l’Homme. Sous le nom d’Hadrien Klent, il fait paraître Paresse pour tous (Le Tripode, 2021). 

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