Ciao Amore

Le roman subtil et délicieux de la "désabusion"
De
Helena Noguerra
Editions Flammarion - 210 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Cléophée a vingt-huit ans, elle n’est « plus une minaude et pas encore une femme, mais une créature d’entre deux temps, effrayée par l’existence ». « Charme indéniable et dégaine sans nulle autre pareille », elle est drôle et désespérée, elle était « un soleil noir, un oxymore »… 

Ainsi, dès les premières lignes de « Ciao Amore », on est en belle compagnie. Embarquement immédiat pour un voyage de dix jours. Paris, Nice, l’Italie… La jeune femme a pris une grande décision : « Le premier qui m’interpelle je l’aimerai pour toujours, et il devra m’aimer en retour, sinon je le tue ». Alors, elle croise Ferdinand. Pourquoi se prénomme-t-il ainsi ? Et après tout, pourquoi pas ? Lui, il a un charme fou, vénéneux surtout… Un parcours de dix jours, un road-book où sont relevés les moindres chicanes, les belles lignes droites, les détours de l’amour. 

Vertiges de l’amour, chantait l’autre. Fugue amoureuse, écrit Helena Noguerra…

Points forts

- Vite, on sent bien, à travers les mots d’Helena Noguerra, qu’on flotte là dans un univers gentiment déjanté, allègrement allumé, joliment surréaliste.

- L’auteure cite souvent, parmi ses livres de chevet, « L’Ecume des jours » de Boris Vian : dans « Ciao Amore », on retrouve la légèreté, l’angoisse, la douce folie, le hors-norme.

- La belle écriture d’Helena Noguerra, toujours maîtrisée, jamais prétentieuse.

- « Ciao Amore » emplit le temps suspendu. C’est érotique et cinématographique ; romanesque et fantaisiste, aussi. Il y a du thriller et du roman d’amour, à toutes les pages. L’histoire d’un amour, de l’amour qu’on cherche, qu’on provoque.

Quelques réserves

La délicate folie, le virevoltant surréalisme, voilà qui pourrait déranger tout lecteur rationnel. Mais est-ce vraiment un point faible?

Encore un mot...

Une jeune femme en quête d’amour. Un homme aussi charmant que vénéneux. Et un voyage qui mène de Paris en Italie en passant par Nice… « Ciao Amore », c’est un roman délicieux. Roman d’amour tout autant que thriller. Et surtout on a là le roman définitif de la « désabusion ».

Une phrase

Ou plutôt deux:

- « Cléophée arrivait à un âge où on peut commencer à pleurer sur sa vie. Ce matin-là, comme chaque matin, elle se réveilla d’humeur morose. Quand elle ouvrir les yeux, l’idée de se lever et d’aller travailler lui parut insurmontable. Pourquoi ne pouvait-elle pas passer sa vie à danser toute la nuit, sans se soucier de la gagner le jour. »

 - « La sensation de l’eau sur son corps dénudé la surprenait toujours. Elle adorait ce sentiment de liberté qui naissait de ce mariage entre la peau et l’immensité de la mer. Elle poussa un cri, puis un autre, et se mit à pleurer. Elle nagea longtemps, et très loin. »

L'auteur

Né le 18 mai 1969 à Bruxelles, Helena Noguerra est une artiste multi-cartes. Demi-sœur de la chanteuse Lio, elle a été mannequin, chanteuse, animatrice télé, actrice et aussi réalisatrice- en 2009, elle est passée derrière la caméra pour réaliser « Peep-show héros », un court-métrage intégré dans le projet « X-Films », soit dix films sur le thème du porno. L’année suivante, avec Constance de Medina, elle met en images le documentaire « Strip burlesque ou la philosophie du corset », diffusé sur France3. Et Helena Noguerra écrit : à ce jour, elle a publié trois romans : « L’ennemi est à l’intérieur » (2002), « Et je me suis mise à table » (2004) et « Ciao Amore » (2017); un livre jeunesse : « L'Incroyable Voyage de Piotr au pays des couleurs » (2015); et une pièce de théâtre, « Et après » (2006).

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