Héloïse, ouille !

De
Jean Teulé
Editions Julliard
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1/5

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Thème

Le chanoine Fulbert confie l'éducation de sa nièce de 18 ans à maître Abélard, âgé lui de 38 ans, "le précepteur le plus réputé de toute la chrétienté", qui est immédiatement fasciné par la beauté et l'intelligence d'Héloïse ; la suite est connue : séduction, passion amoureuse, deux enlèvements, enfant (Astrolabe), mariage secret, vies retirées dans des monastères ... Abélard subira comme châtiment de la part de l'oncle indigné une mutilation atroce. Il devra aussi affronter l'animosité des théologiens à cause de ses thèses hérétiques.

Cette histoire d'amour mythique, qui nous a valu une des correspondances les plus sublimes de la littérature amoureuse, n'est envisagée ici que du point de vue sexuel, Abélard réduit à un débauché pervers et Héloïse transformée en une dévergondée qui ose tout !

Points forts

Je n'en vois aucun !

Quelques réserves

• une suite pénible et répétitive de grivoiseries vulgaires. Rien ne nous est épargné des ébats de ces "deux dingues du sexe", elle étant une "ribaude" et lui, surnommé "Gros lard" !

• l'auteur ne recule devant aucun excès, en nous présentant Héloïse et Abélard comme des êtres totalement corrompus, exhibitionnistes et masochistes ...

• non seulement les scènes de rencontre sont crues, mais quand ils sont séparés, leurs pensées ou leurs propos sont obscènes.

• les ecclésiastiques sont traités au mieux d'abrutis, au pire de pourceaux ! Saint Bernard "bombe son torse de hyène" !

Encore un mot...

Un livre affligeant, dégradant, qui avilit ces personnages de légende ! Leur passion amoureuse a certes donné lieu à diverses interprétations, mais de là à la transformer en une histoire scabreuse, il y a des limites ! D'après Jean Teulé, Héloïse et Abélard se complaisaient dans une sexualité débridée, dépravée, voire pervertie ! De la bassesse, de la laideur, de la vulgarité à chaque page ! Un style, qui se voudrait rabelaisien, mais en fait, familier, relâché, réduit parfois à des onomatopées, et souvent ordurier.

Par contraste, j'ai pensé au livre magnifique d'Antoine Audouard, sur le même sujet, Adieu, mon unique, paru en 2000, dans lequel son personnage principal est fasciné par la lumière de leur amour mystérieux et absolu, qui traverse le temps; on est là dans l'élévation et la beauté et on admire le souci constant de perfection dans l'écriture !

Une phrase

Extrait de l'épitaphe d'Abélard, pour replacer le personnage à son niveau :" en tant que génie universel, il dépassait l'humanité par la force de l'idée et de l'éloquence. Son nom fut Abélard !" p.321

L'auteur

Jean Teulé, né en 1953, romancier à succès : Je, François Villon (2006), Le Montespan (2008), est aussi auteur de bandes dessinées et de films.

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