Histoire d'une guérison

Un style parfait pour protester violemment contre une maladie incurable !
De
Emily Brami
StoryLab Editions
Publication en juin 2025
134 pages
15 €
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

L'auteur décrit la vie quotidienne de son héroïne qui, à 22 ans, est brutalement  frappée d'un mal incurable, la maladie des os de verre. Au fil des années (septembre 1997, novembre 2010, juillet 2019, septembre puis décembre 2020), elle détaille les douleurs permanentes, les hospitalisations dues aux chutes, les sentiments de révolte. Tous les jours sont pareils : insupportables. Rien ne l'intéresse, rien n'éclaire ses journées. Jusqu'au jour où, par hasard, elle trouve un moyen, non pas vraiment de guérir, mais de s'atteler à une occupation qui la distrait ... et bien sûr, je ne vous dévoilerai pas laquelle, vous en laissant la surprise. 

Points forts

Dès les premières pages, on sait qu'on ira jusqu'au bout sans lâcher le livre tant le style est envoûtant : vif, saccadé, presque "hargneux", en parfaite adéquation avec la colère et la souffrance de l'héroïne. On éprouve une sorte de hâte à savoir par quel moyen  elle pourrait sortir de cet enfer puisque dès le départ, elle prévient qu'il n'existe aucun traitement pour cette maladie "orpheline", donc incurable. 

Et le moyen qu'elle a trouvé,  elle ne le raconte pas tout de suite très explicitement, obligeant ainsi le lecteur à poursuivre le récit pour s'assurer qu'il a bien compris et qu'il ne rêve pas, tant il est inattendu... 

Quelques réserves

Le titre est d'une banalité désolante  et ne rend pas vraiment compte du contenu de l'ouvrage. 

Et soyons indulgent pour le vocabulaire souvent grossier, il naît d'une violente protestation contre la maladie... 

Encore un mot...

Si cette histoire est inspirée de l'épreuve traversée par l'auteure qui est elle-même atteinte de cette terrible maladie, il ne faut oublier de lire ce livre comme un roman, et non comme une biographie,  et de fait, considérer que le personnage principal est volontairement "noirci"  : elle méprise ses amis compatissants, n'éprouve aucune tendresse pour son mari, ne cherche aucune relation sociale etc...Ce qui, espérons-le, ne dépeint pas l'auteure. Car le cynisme de l'héroïne ne la rend guère sympathique ! 

Une phrase

(sur ses relations amicales)

“ Mes amis, au téléphone, avec leurs "alors, qu'est-ce que t 'as fait de beau aujourd'hui ?" Mais que dois-je répondre ? Tu veux entendre quoi, quelle version ? Mais rien ! je n'ai rien fait ! parce que je ne peux rien faire et tu le sais. 

Ma voisine avec ses "tu es occupée, je peux passer te faire un coucou ?" Mais occupée de quoi ? A quoi faire ? Elle le sait bien cette dinde que je tourne en rond dans mon appartement miteux ! 

J'ai l'impression qu'ils se foutent tous de ma gueule. 

Ils m'utilisent tous, je suis leur alibi pour se rassurer et se dire que leur vie n'est pas si merdique que ça, qu'il y a pire. Et le pire c'est moi. Je suis le pire de leur esprit égoïste. Les épreuves de leurs vies semblent beaucoup moins lourdes à porter quand ils pensent aux miennes.”  (p. 40) 

L'auteur

Emily Brami a aujourd'hui 49 ans et souffre donc de cette maladie des os de verre depuis 27 années. Ce livre, qui n'est pas un témoignage larmoyant mais un roman "noir", est son premier livre publié. Manifestement, elle a "une patte" d'écriture qui devrait l'encourager à en rédiger d'autres... 

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