
Les Effinger, une saga berlinoise / deux tomes I (1878-1914) et II (1914-1948)
Traduit de l’Allemand par Rose Labourie
Parution en Juin 2025, EO 1951
582 et 528 pages
12 € chaque volume
Infos & réservation
Thème
Cette saga monumentale suit pendant 70 ans les destins croisés et mouvementés de deux familles juives allemandes, l’une originaire d’une bourgade rurale en Bavière, l’autre issue de la bourgeoisie berlinoise, qui vont être prises dans la nasse des soubresauts de l’Histoire, entre l’apogée du XIXe industrieux, la permanence de l’antisémitisme, la montée du socialisme, le choc de la Première Guerre mondiale puis l’arrivée au pouvoir du parti nazi.
Points forts
- Un roman pluriel sur 4 générations, construit autour de personnages hauts en couleurs emblématiques de la diversité des parcours d’émancipation ou d’oppression de la société allemande du XIXe siècle (banquiers, industriels, héritiers, artistes et artisans, domestiques, statut des femmes)
- Une myriade de détails sur la vie berlinoise et ses ruptures avec celle des petites bourgades nées sous l’ère médiévale
- Un éclairage historique passionnant, restitué avec intensité dans ses questionnements, ses révoltes et ses heurts entre tradition et modernité avec leur lot de conséquences
- Une belle plume littéraire et rythmée, aussi bien dans la peinture des caractères, dans les descriptions de lieux et d’atmosphère que dans les méandres des pensées et des sentiments
- La trace nostalgique d’une époque disparue, à valeur de témoignage.
Quelques réserves
Aucune, un moment passionnant de lecture.
Encore un mot...
Un roman oublié, considéré comme le pendant juif et féministe des Buddenbrock de Thomas Mann, qui connaît un succès retentissant depuis sa réédition en Allemagne en 2019.
Une phrase
« Non, poursuivit Waldemar sur le même ton, non, non et non ! Les drapeaux, les chants, les rubans, les symboles sont des stupéfiants ; le monde s’est soulevé contre les oscillations d’encensoir. Draguer les foules, c’est de la démagogie. Avec un drapeau, on mène les hommes aux massacres, aux bûchers, aux procès pour sorcellerie et peut-être, après tout ça, à la Terre Promise. Le prix à payer est trop élevé pour moi. (…) Le monde a perdu sa beauté. » p.560
L'auteur
Gabriele Tergit, née à Berlin en 1894, étudie la philosophie et l’histoire avant de devenir journaliste, chroniqueuse judiciaire à partir de 1920. Elle connaît un succès immédiat avec un premier roman publié en 1931 avant de fuir son pays avec sa famille en 1933 après une agression par les SA à son domicile. Elle s’installe à Londres en 1938 où elle poursuit l’écriture de son roman historique Die Effinger qui ne paraîtra en Allemagne qu’en 1951, dans l’indifférence.
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