La Jeune Epouse

Pour amateurs de belle écriture, de légèreté et d'absurde
De
Alessandro Baricco
Editions Gallimard - 224 pages
Notre recommandation
3/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Quelque part en Italie au début du 19 eme siècle, une jeune épouse arrive dans la maison de son promis : le Fils.
Comme convenu entre les parents, à l’exception de son père, elle devait rejoindre son future époux à ses 18 ans.
Débarquant d’Argentine, la jeune femme va se laisser envoûter par cette étrange famille aux rituels sophistiqués, plein de mystères.
Le Fils absent, sans que l'on sache très bien pourquoi, la famille accueille la jeune fille en lui apportant tout le soins nécessaires à son initiation sexuelle.
La Fille la séduit et commence son éducation, suivie par la Mère, toute en finesse et raffinements; puis le Père la conduit au bordel ou elle apprend l’histoire de cette famille peu banale.
L’été, la famille part en villégiature et ferme la maison; mais la jeune épouse veut rester, et attend le Fils.

Points forts

- Superbe écriture poétique et raffinée. 

- Les énigmes du roman nous envoûtent aisément. 

- Un roman d’amour d’un autre temps.

Quelques réserves

- Différents narrateurs ponctuent ce roman, sans prévenir. 

- L’histoire demande une lecture attentive.

Encore un mot...

- N’étant pas "rentrée" dans ce roman lors d’une première lecture, ne sachant pas si cette histoire étrange allait m’embarquer autant que son précédant roman, l'admirable « SOIE » , j’ai recommencé et là, je me suis engouffrée dans cette étrange histoire avec plaisir, surtout sensible à l’écriture, avec cette forme de légèreté qui rend la sexualité sensuelle et élégante. 

- Il n'y a ni vulgarité ni voyeurisme; l’attente de la jeune épouse donne le rythme; il faut se laisser porter, accepter l’absurde qui devient logique, rentrer dans un monde fait de lenteurs , de désirs , de beautés des gestes, de raffinements. Le texte devient images.

- Au détour d’une phrase, ce roman nous livre sans prévenir de belles réflexions sur le métier d’écrivain.

Une phrase

Ou plutôt un extrait, page 166, concernant la fermeture de la maison pour l’été, avant le départ en villégiature:
" C’était une pieuvre, dont Modesto incarnait la tête et les autres domestiques, les tentacules. La consigne était d’agir avec beaucoup d’élégance, mais sans hésitation inutile. Par exemple, comme tous les coussins de la maison étaient retirés et rassemblés dans un même placard au nom d’une habitude inexplicable, la moindre des choses qui pouvait vous arriver était qu’on enlève de sous le cul, avec une certaine classe, celui qui protégeait délicatement l’osier des chaises, à la table des petits déjeuners: quand cela se produisait, on ne cessait pas de converser pour autant, on se soulevait simplement d’un rien, comme mû par un irrépressible besoin de libérer un gaz, et on laissait le domestique en question faire son devoir. De la même façon, ils pouvaient vous priver d’un sucrier, d’une paire de chaussures ou dans les cas le plus tragiques, d’espaces entiers: soudain, on découvrait que l’usage de l’escalier avait été suspendu."

L'auteur

Né à Turin en 1958, Alessandro Baricco est un écrivain, musicologue et homme de théâtre italien. Certains de ses romans ont été adaptés au cinéma, notamment, le superbe "Soie", édité en 1996 .

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