La nuit au coeur

Trois parcours entremêlés de séduction, de terreur et de sang jusqu’au féminicide. Un livre au scalpel qui interpelle sur les mécanismes de l’emprise.
De
Nathacha Appanah
Gallimard
Publication le 21 août 2025
283 pages
21,00 euros
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Trois destins de femmes aux prises avec… l’emprise. Deux en mourront. L’une s’en sortira. 

Découvrir, réfléchir, agir, partir. Est-ce toujours possible ?                                               

Nathacha Appanah, raconte comment trois hommes, à la personnalité différente, sèment l’horreur dans la vie de la femme qu’ils sont censés aimer, jusqu’à la tuer. L’auteur fait corps avec ces femmes, elle se fond en elles pour évoquer comment elles font face, d’autant plus, d’autant mieux que l’une d’elle, celle qui s’en est sortie, c’est elle. Elle le dit enfin. Elle explique. 

Points forts

  • La manière de nous faire entrer dans le récit; la qualité narrative du lien tissé entre les trois destins unis par le dénominateur commun du féminicide.

  • La justesse des propos sans misérabilisme ni empathie mal placée.

  • L’approche du corps menacé qui, replié sur l’instinct de survie, ne peut plus penser, ne peut plus que parer aux coups. 

  • Une écriture qui vise au centre, sent le halètement et la mort, au-delà de l’urgence, portée par un rythme au phrasé heurté fait de nombreux mots alignés dont on perçoit avec force qu’ils sont réchappés d’une déflagration intérieure. 

Quelques réserves

Ames trop sensibles, s’abstenir.

Lecteurs, lectrices trop jeunes, attendre ou avoir été préparés au sujet.  

Encore un mot...

Ce récit permet de mieux comprendre l’emprise : Nathacha Appanah démontre très bien, posément, presque cliniquement, la capacité de certains individus, quasi impossible à déceler dans un premier temps, à s’approcher avec une particulière bienveillance avant de détruire avec application. L’auteur décrit très bien la honte qu’éprouve ensuite la victime, sa culpabilité de n’avoir pas été clairvoyante et sa confiance en soi amputée qui l’empêche de réagir. 

Une phrase

  • « Ce positivisme extrême, exagéré devant une situation trouble .» P. 45

  • « Dédoublement permanent. Trois destins. Trois effacements. » P. 107

  • « Je m’effritais » P. 158

  • « J’écris comme on comble un trou. J’écris comme on crée un lien. » P. 216

  • « Ma vie à moi, une vie par tranches, par lames de lumière et par taches d’ombre, une vie de morceaux. Elle est là tout de même cette vie, elle a trouvé le moyen de sortir de la nuit. »
     P. 267

L'auteur

Nathacha Appanah, mauricienne née en 1973, vit en France depuis 1998. D’abord journaliste, elle s’impose de livre en livre dans le champ littéraire.

 Elle a reçu pour son titre Le dernier frère (Editions de l’Olivier, 2007), traduit dans plus de quinze langues, le prix du roman FNAC 2007, le prix des lecteurs de L'Express 2008, le prix Culture et Bibliothèques pour tous, le prix de la Fondation France-Israël ; elle fut finaliste du Prix Goncourt des Lycéens pour Le Ciel par-dessus le toit  (Gallimard, 2019). 

Ajouter un commentaire

Votre adresse email est uniquement visible par Culture-Tops pour vous répondre en privé si vous le souhaitez.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir