Le Bon fils

Quel intérêt?
De
Denis Michelis
Editions Notablia
Notre recommandation
2/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Un adolescent et son père, qui se martyrisent mutuellement, s’installent en tête à tête à la campagne après l’abandon de la mère. Le père est déprimé et inactif. Le fils, en révolte et bourré de complexes, s’exaspère de tout et fait une rentrée scolaire lamentable. Quand arrive un beau blond, ami du père, qui prend dans cette famille la place du sauveur. 

Points forts

L’édition : elle est très élégante avec son papier de qualité et sa page de garde rouge…. 

Quelques réserves

1) La psychologie des personnages. 

Le père rejette le fils. Tout ce qu’il lui dit est odieux et vise à lui donner une mauvaise image de lui-même : une attitude ni justifiée, ni plausible. 

Le fils se laisse faire, en « tirant la gueule » et en râlant vaguement, comme il va se laisser faire pour accepter l’aide de l’homme blond. Au passage on assiste à ses émois onanistes et boutonneux. 

L’homme blond, on ne comprend absolument pas ce qu’il vient faire là. Dans un entretien avec le site Babelio,  Denis Michelis parle d’un personnage démoniaque. Et pourtant on est loin de « Harry, un ami qui vous veut du bien » (film de Dominique Moll). C’est un type qui vient de je ne sais où et qui se rend disponible pour faire de ce mauvais fils un bon fils. C’est très gentil, et tant mieux pour eux, mais sa motivation est complètement floue.

Les personnages secondaires, profs et copains de lycée, plus antipathiques les uns que les autres, ne relèvent pas le niveau de l’analyse. 

2) Le style, l'atmosphère. Le narrateur, l’adolescent, mélange rêve et réalité pour créer une sorte de climat auquel je n’ai pas été sensible. On trouve des tics, comme le « salon traversant » et « mademoiselle Gheorghe avec deux h », qui reviennent cent fois. L’humour n’est pas convainquant. Les dialogues sont mêlés au texte de fond: pourquoi faire comme tout le monde ?  
Le contexte. Une campagne même pas belle, une maison franchement moche, un lycée quelconque.

Encore un mot...

Ce style, cet humour, cette ambiance glauque, cette absence d’enthousiasme, tout cela peut intéresser du monde puisque l’ouvrage a été édité et même très soigneusement édité. Et qu'on en a parlé. 

Personnellement, je n’ai pas accroché du tout et je le regrette. Je ne garde rien de ce livre, aucune émotion, aucun plaisir, aucune surprise, aucun enrichissement, rien. A ce point, c’est rare...

Une phrase

Ou plutôt un extrait, mis en exergue au centre d’une page blanche: 


     « Je t’ai demandé s’il restait encore du riz.
        Mais bon sang tu m’écoutes à la fin ?      
        Mon père joue les indignés.
        Manger, manger, manger. Qu’est-ce que vous savez faire à part manger, traîner et vous masturber ? »

(cf plus haut...)

L'auteur

Denis Michelis est un homme de médias. 

Elevé en Allemagne, il suit des études de lettre à Lille, séjourne aux Etats-Unis et obtient un diplôme de journaliste à l’UBA de Bordeaux. 

Il travaille pour plusieurs émissions de télévision, et dans des rédactions françaises et allemandes.

Il est l’auteur de nombreux articles et traductions. 

Après « La chance que tu as » (Stock, 2014), « Le bon fils » est son second roman.

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