Le Secret Hemingway

L’ “histoire vraie” romancée du mal-être du fils d’Hemingway. Un récit un peu décevant
De
Brigitte Kernel
Editions Flammarion
320 p.
19€
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Thème

L’auteur annonce « une histoire vraie » romancée, celle du fils cadet d’Ernest Hemingway, Grégory, détesté par sa mère, jamais remise de sa déception d’avoir donné naissance à ce garçon, alors qu’avec son mari, ils rêvaient d’une fille. Il sera habillé en petites robes jusqu’à l’âge de sept ans et il découvrira avec un certain plaisir ses goûts efféminés, que son père ne supportera pas. Le métier de médecin, qu’il exercera avec passion, ses quatre mariages et ses huit enfants ne le guériront pas de ses démons : alcoolique et exhibitionniste, il sera rayé de l’ordre des médecins.

Il finira par se faire opérer à soixante-quatre ans pour devenir Gloria,  mais ses écarts répétés le conduiront en prison, tout en lui conservant l’amour de sa dernière femme Ida, alors que ses enfants, eux, désapprouvent son comportement. Écrasé par le fardeau de la renommée et de la personnalité si puissante et si virile de son père, il ne résiste pas aux accusations graves de son entourage, qui le juge responsable de la mort de sa mère. Une culpabilité lancinante le tourmentera jusqu’à la fin de sa vie.

Points forts

• Les  rares pages consacrées à l’immense écrivain et à ses goûts : la chasse et la pêche bien sûr, les expéditions avec ses enfants, la place des actrices fascinantes et ensorcelantes que sont Ava Gardner et Marlène Dietrich, et surtout sa passion pour l’écriture salvatrice. Ses excès, comme son alcoolisme et ses infidélités, ne sont pas effacés.

• Les causes du mal-être de Grégory / Gloria sont bien analysées. A la difficulté insurmontable de se montrer à la hauteur de son célèbre père et à la honte de le décevoir et de lui gâcher la vie, s’ajoute le poids insupportable du reproche d’avoir « tué » sa mère, si bien que l’existence de cet être fragile et trop sensible s’apparente à un enfer. 

Quelques réserves

• Une histoire plus que réduite ! Les trop nombreux passages concernant la boîte de nuit qu’il fréquente, son séjour en prison ou ses errements indignes rendent la lecture fastidieuse. Que de tours et de détours pour ressasser les turpitudes de celui qui subit « la malédiction des Hemingway », c’est-à-dire leur neurasthénie et leur obsession du suicide ! 

• Est-il nécessaire de connaître cette « part d’ombre », cette « honte », ce « secret bien gardé » incarnés par ce « fils marginal et dégénéré » dans la vie d’Ernest Hemingway, Prix Nobel et Prix Pulitzer ?

Encore un mot...

Cette « histoire vraie» romancée n’atteint pas son but. Un récit tortueux qui ne touche pas le lecteur malgré l’utilisation de la première personne pour évoquer un personnage trouble, qui voulait être un « héros de Hemingway » sans jamais y parvenir …

Une phrase

« Je suis une femme. Je suis simplement née dans un corps d’homme. Je pense que dans le ventre de ma mère, j’étais fille. » p.48

« Ma mère ne m’avait jamais aimée (féminin de Gloria). Papa, c’était autre chose, il m’adorait, mais c’était son secret. » p. 126

L'auteur

Brigitte Kernel a connu le succès avec Agatha Christie, le chapitre disparu (2016) et Jours brûlants à Key West (2018). 

Commentaires

chemin caline
jeu 04/02/2021 - 09:50

insipide, surfait, irréaliste, copieusement chiant.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir