Le Train pour Varsovie

Une atmosphère pesante, insidieuse, et lumineuse
De
Gwen Edelman
Editions Belfond - 190 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Quarante ans après avoir survécu au ghetto, Jasha et Lilka quittent Londres où ils vivent pour revenir à Varsovie à l'invitation de la Maison des Ecrivains pour que Jasha, devenu un écrivain célèbre, fasse une lecture de son oeuvre. Dès le début du voyage, au coeur de l'hiver, les souvenirs remontent, les questions et les non-dits aussi... Lui, tout en amertume, renâcle à y aller; elle, toute en mélancolie, brûle de revoir sa ville. Comment retrouver ce passé si douloureux?

Points forts

- L'écriture est sobre, lumineuse, émouvante de finesse et de sensibilité, toute en évocation, en pudeur et sensualité. Les dialogues sont fondus dans des paragraphes courts et très fluides,

- On est complètement happés par Jasha et Lilka tout au long de leur voyage tourmenté, dans le besoin de Lilka de retrouver Varsovie qu'elle a tant aimé avant l'horreur, dans le rejet viscéral de Jasha qui trouve ce retour absurde, dans les atrocités qu'ils ont vécues et dans l'intensité de leur amour qui est le plus sûr des refuges.

- L'auteur nous plonge dans les secrets, les regrets, les horreurs et le traumatisme du passé vécu dans le ghetto, dont on ne se défait jamais complètement, et dans la difficulté de ne plus avoir de lieu d'ancrage, d'une façon bouleversante et hypnotique, sans jamais en faire trop.

Quelques réserves

Je n'en vois pas.

Mais il faut savoir que ce livre tout en délicatesse est une plongée dans l'univers du ghetto de Varsovie avec un regard aiguisé sur les atrocités de la Shoah sans en faire un livre d'histoire. Il faut accepter de se laisser prendre par l'atmosphère à la fois pesante, insidieuse et lumineuse.

Encore un mot...

Très beau livre sur la recherche de racines après le traumatisme de l'enfermement dans le ghetto de Varsovie, sur la difficulté de se refaire une place et à apprivoiser un nouveau lieu de vie,  et sur la force de l'amour et la sensualité de ce couple qui s'affronte et se soutient.

Une phrase

- "Je n'ai pas de maison, dit-elle. Elle regarda les pins sombres et sages sous la neige. J'en ai eu une autrefois, mais c'était il y a longtemps."

- "Ne sais-tu pas, dit-il, que les sages nous conseillent de ne jamais regarder dans le fond d'un abysse que nous avons franchi ?"

L'auteur

Gwen Edelman a fait ses études à New-York et à Paris, à La Sorbonne, avant de devenir éditrice. Après plusieurs années en France, elle vit aujourd'hui à New-York. Son premier roman, "Dernier Refuge avant la Nuit", a obtenu le prix du premier roman en 2002. "Le Train pour Varsovie" est son deuxième livre.

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