Les Cambrioleurs

Les tribulations d’un garçon d’une vingtaine d’années dans le monde sournois de l’entreprise et de l’art. Un joli petit roman teinté d’humour et de culture
De
Fabio Viscogliosi
Actes Sud
Publication le 5 mars 2025
205 pages
18,50 euros
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Lu
par

Thème

Un jeune homme, désœuvré et dépourvu d’une quelconque ambition, accepte, sur les conseils d’un ami de son père, d’intégrer le personnel d’une entreprise, sans définir au préalable les caractéristiques, fonctionnelles et financières, de la mission qui lui est proposée.

Sa relative compliance sera sanctionnée, de manière éhontée, par l’attribution d’une rémunération équivalente à un pourboire légèrement consistant…

Sa révolte modeste et sincère, narrée auprès de ses amis les plus proches, tout aussi asociaux que lui, déclenchera un désir commun et solidaire de vengeance envers cet employeur indélicat.

Une expédition cambriolage est orchestrée dans les locaux de l’impétrant, le bureau du propriétaire des lieux est saccagé, les objets les plus précieux sont dérobés au rang desquels une œuvre d’art intrigante…

Cette pièce sera à l’origine d’un imbroglio drolatique d’où émergeront divers sentiments, veulerie dégradante et détestation hautaine, mais aussi amitié sincère et amours naissantes !

Points forts

Voilà un roman enlevé, agrémenté d’une jolie dose d’humour et piqueté allégrement de références littéraires et musicales, avec l’air de ne pas y toucher !

On se laisse prendre par une certaine délectation, les pages se tournent avec appétit, l’intrigue tient en haleine et nappe l’esprit d’un attachement quasi-juvénile vis-à-vis de ces personnages qui s’approchent davantage des Pieds Nickelés que d’Hercule Poirot…

Bref, on ne s’ennuie pas.

Quelques réserves

Tout cela est léger, et le misérabilisme social dépeint pourrait agacer à une époque où la norme sociétale a plutôt tendance à moins tolérer les individus hors du cadre.

Mais la farce à laquelle se soumet Fabio Viscogliosi apporte un vent de fraîcheur, chargé d’une désopilation et d’une tendresse regaillardissantes.

Encore un mot...

Dans la trame de ce roman, se faufilent subrepticement deux courants d’idées : l’irrespectueuse attitude de quelques employeurs face à certains de leurs employés les plus fragiles et le mystère feutré du monde de l’art.

Ce dernier regard est largement développé dans ce joli roman : des œuvres, inconnues ou disparues, suscitent dès leur mise en lumière, une convoitise toujours un peu malsaine, déléguant aux experts en tous genres, aux collectionneurs avides ou aux spéculateurs indélicats un rôle mêlant audace, mensonge et argent.

Et cette confrérie autorégulée a su jusqu’à présent écarter de son univers tout novice, au prix parfois de manœuvres très éloignées de la bienséance, ce qu’ont pu expérimenter nos « cambrioleurs ».

Une phrase

 « J’acquiesce d’un air évasif. Je préfère ne pas entrer dans les détails de notre épopée, c’est déjà bien assez humiliant comme ça. » Page 161

L'auteur

Fabio Viscogliosi est né en 1965 en France de parents d’ascendance italienne.

Il exerce ses multiples talents d’écrivain, de musicien et de dessinateur avec à l’évidence un enthousiasme gourmand.

 Les Cambrioleurs vient ponctuer une suite de quelques romans publiés chez des éditeurs différents, dont Mont-Blanc, chez Stock, retraçant en 2011 le drame de la disparition de ses parents dans le tunnel du même nom…

Ajouter un commentaire

Votre adresse email est uniquement visible par Culture-Tops pour vous répondre en privé si vous le souhaitez.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir