Les étoiles les plus filantes

L’histoire revisitée du film « Orfeu Negro ». Rio, favelas, bossa nova, racisme, romance, espionnage...un beau conte
De
Estelle-Sarah Bulle
Liana Levi
Publié le 26 Août 2021
427 pages
21€
Notre recommandation
4/5

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Thème

1958-  Aurèle Marquant, réalisateur français, débarque à Rio dans l’intention de tourner son Orfeu Negro. Eurydice sera Gipsy Dusk, danseuse américaine métisse qu’il a épousée récemment. Les autres acteurs seront tous noirs, amateurs recrutés sur place. Ce livre est  l’histoire de cette création.  Des personnages importants : Brenno Mello (footballeur au chômage) qui sera un Orphée noir.. Norma la brésilienne.. Eva la martiniquaise…  Nous sommes donc à Rio avec ses favelas, ses soirées mondaines, et partout dans tous les milieux, la musique avec la Samba, la création de la Bossa Nova, le carnaval. C’est aussi la construction de Brasilia, les relations avec la CIA et les milieux culturels français (dont André Malraux). 1959 verra la consécration du film avec la Palme d’Or à Cannes.

Points forts

Dans le contexte historique d’un pays qui se cherche, c’est tout un monde de réaliser un film : recherche des acteurs, des décors, des costumes, mais aussi la recherche du financement. Un livre imprégné de musique avec la création de nouveaux morceaux (bossa nova). Mais c’est aussi une description précise de la pauvreté des favelas et de leurs habitants, contrastant avec les soirées festives en ville dans de luxueuses demeures … des Blancs. Un livre foisonnant avec de nombreux personnages.

Quelques réserves

M’étant laissée entraîner par le rythme, les nombreux personnages et surtout la belle écriture d’Estelle-Sarah Bulle… je n’en vois pas.

Encore un mot...

 Dans un Brésil, avant l’arrivée des militaires, c’est toute la difficulté d’être métis ou noir que nous livre l’auteure. Une reconstitution fidèle mais aussi une imagination qui rend plausible l’histoire ; romance, espionnage, un beau conte.

Une phrase

- Un pays qu’elle-même (Gipsy Dusk) avait fui car, en y demeurant, elle serait devenue malade d’injustice. Elle se serait consumée dans la fournaise de la haine, aurait retourné contre elle-même la lame acérée du racisme triomphant, et, après quelques pas, se serait écroulée, écorchée vive. Son pays ne l’aimait pas, mais elle en faisait indéniablement partie. (page 182 )

-  Évidemment, vous ne pourrez jamais interpréter La Dame aux camélias. Qu’attendez-vous du cinéma français ? (page 408. François Chalais à Gipsy Dusk au festival de Cannes).

L'auteur

Pour Estelle-Sarah Bulle, de père guadeloupéen et de mère nordiste, le métissage est son identité. Son premier roman , il y a trois ans , Là où les chiens aboient par la queue - histoire d’une famille antillaise dans la deuxième moitié du XXème siècle - fut salué unanimement par la critique. Elle écrit pour la jeunesse …et joue du piano !

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