Les Naufragés du Wager

Un récit quasi journalistique de naufrage, de mutinerie et de meurtre dans la marine anglaise au XVIIIème siècle
De
David Grann
Editions du Sous-sol
Traduit de l’anglais (Etats Unis) par Johan-Frédérik Hel Guedj
Parution le 25 août 2023
436 pages
23,50€
Notre recommandation
4/5

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Thème

“ Reconstitution captivante d’un monde disparu, Les Naufragés du Wager de David Grann est un formidable roman d’aventures et une réflexion saisissante sur le sens des récits. Un grand livre par l’un des maîtres de la littérature du réel.” (Quatrième page de couverture). 

Le récit commence par la présentation des personnages importants du roman : David Cheap, qui sera le capitaine du Wager, John Byron, un gentilhomme désargenté, le canonnier John Bulkeley, tous trois ayant laissé un journal pendant les épreuves subies. Le Wager fait partie d’une escadre commandée par le Commodore Anson, chargé de poursuivre et de capturer un galion espagnol plein de richesses. Avec un an de retard, l’escadre prend la mer en août 1740. Puis, après quelques escales et quelques mois de navigation, l’escadre doit passer le cap Horn avec mille difficultés, les bateaux étant mis à mal par les tempêtes. C’est ainsi que le Wager s’échouera sur des récifs et les naufragés trouveront refuge sur une île inhospitalière battue par les vents au large de la Patagonie.

Points forts

  • Les descriptions des navires et de leur maniement ainsi que leur résistance dans les tempêtes.
  • Les équipages de la Navy au XVIIIème siècle sont décrits dans toute leur vérité : marins enlevés, malades réquisitionnés, conditions de vie insalubres, typhus, scorbut….
  • Les affrontements de classes sont perceptibles tout au long du récit. Pourtant ce sont les marins du peuple qui sauvent souvent leurs compagnons grâce à leur savoir.
  • Les jalousies et les difficultés à obéir à des ordres ineptes dans certaines situations ce qui a provoqué la mutinerie.

Les personnages sont tous bien campés et réalistes.

Quelques réserves

A part peut-être le vocabulaire marin qui peut être inconnu de certains, il n’y a rien à redire à ce récit si bien documenté.

Encore un mot...

C’est presque un reportage que nous suivons, l’auteur ayant utilisé de façon importante les écrits des principaux personnages. Il y a une forte impression de vérité dans ce récit qui emmène le lecteur sur les mers du monde à la recherche d’éventuelles richesses pour la Couronne. Les hommes sont quantités négligeables et il en meurt énormément même avant le naufrage et la famine sur l'île. (les cartes de l’expédition sont les bienvenues).

Une phrase

  • « Le bâtiment fut projeté sous les coups de boutoir des vagues et alla heurter d’autres rochers. Le gouvernail se fracassa, une ancre pesant plus de deux tonnes éventra la coque et ouvrit un trou béant dans le flanc du Wager. Le navire bascula, se coucha de plus en plus, et la panique prit le dessus. Plusieurs hommes malades qui n’avaient plus assuré leur quart depuis deux mois firent leur apparition sur le tillac en titubant, la peau noircie, les yeux injectés de sang, s’étant pour ainsi dire levés d’un lit de mort pour en rejoindre un autre. »Page 139
  • « La seule espèce de commandant que les marins méprisaient autant qu’un tyran était celle qui s’avérait incapable de maintenir l’ordre et rompait une promesse tacite : en échange de la loyauté de ses hommes, un capitaine devait garantir leur bien-être. Nombre des naufragés méprisaient donc Cheap pour n’avoir pas su sauvegarder leurs vivres ni capturer les coupables. » page200
  • « Exhumer et examiner l’ensemble des faits incontestables qui s’étaient produits sur l’île -les pillages, les vols, les flagellations, les meurtres- aurait fini par saper un principe fondamental par lequel l’Empire britannique tentait de justifier sa domination d’autres peuples : en l’occurrence, l’affirmation que ses forces impériales et sa civilisation étaient par nature supérieures. »page 351

L'auteur

David Grann est né à New York en 1967, il est depuis 2003 grand reporter au New Yorker. Il a publié plusieurs reportages, mais il est surtout l’auteur de Killers of the Flower Moon, Suite américaine en français où David Grann dévoile une injustice raciale contre les indiens Osages. C’est de ce récit que Martin Scorsese a tiré un film actuellement sur nos écrans.

 

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