Les Trafiquants d'éternité - L'Ambition

XV° siècle. Portrait d’Alessandro Farnese, jeune aristocrate promis à une carrière ecclésiastique. Un roman historique grisant comme on en lit bien peu.
De
Amélie de Bourbon Parme
Gallimard
Parution le 8 juin 2023
512 pages
23 €
Notre recommandation
5/5

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Thème

S’il y a un mot qui n’aime que se pavaner dans la magnificence et le succès, c’est à l’ambition que l’on pense d’emblée et c’est celui qu’a choisi Amélie de Bourbon Parme comme titre de son tout dernier roman.

Le quinzième siècle fut pour l’Italie comme pour nombre de royaumes l’entourant une époque des plus rayonnantes. La Renaissance y est née et s’est poursuivie au seizième siècle permettant à des souverains européens d’affermir leur puissance et leurs talents. Alessandro Farnese en fait partie et cet aristocrate parviendra à devenir un diplomate sans égal, cardinal de haut rang qui sut garder une vie privée des plus remplies. A ses côtés, sa famille qui, de génération en génération, prit l’exemple des Médicis, des Orsini, des Borgia, des Este, ducs et princes promenant leurs possessions diverses en faisant tout pour les accroître. La vie des uns et des autres y résonne comme un permanent écho où succès et échecs se croisent dans un dédale d’espérances.  Un livre grisant comme on en lit bien peu.

Points forts

L’écriture d’Amélie de Bourbon Parme est si réfléchie qu’au travers des évènements, son Alessandro Farnese joue entre Florence et Rome à un jeu où les hommes les plus audacieux se défient. En 1486, l’emprisonnement de son héros durant trois mois au château de Saint Ange à Rome aura des conséquences telles qu’il fera tout pour y échapper. Il y réussira en retrouvant l’audace et son ambition pour devenir en 1493 le trésorier de la chambre apostolique. Gérer les deniers du 212ème pape de l’église catholique Alexandre VI, né Rodrigo Borgia, permit à Alessandro Farnese de s’imposer à une papauté régnant comme elle l’entendait. Parmi ses atouts complémentaires, celui d’une de ses sœurs, la belle  Giulia, maîtresse du pape, qui s’était jurée que, grâce à elle, son frère Alessandro serait bientôt nommé cardinal. 

Quelques réserves

Aucune car le livre mérite d’être lu.

Encore un mot...

La quatrième de couverture de L’Ambition annonce que « Les Trafiquants d’éternité sont le premier volet d’une trilogie qui sera écrite par l’auteure qui a d’ores et déjà « réussi le portrait romanesque et intime du seul homme d'Église fondateur d’une dynastie dont Amélie de Bourbon Parme descend. Un destin éblouissant qui inspira à Stendhal La Chartreuse de Parme ».

Une phrase

[ Parmi les extraits, en voici un où Amélie de Bourbon Parme fait ressentir la sensibilité du héros qu’est Alessandro Farnese et la chance qu’il eût en s’enfuyant du château de Saint Ange. Se mettant à sa place, l’auteure écrit quelques unes des réflexions qu’aurait eues son héros ]

- “Cette captivité avait duré près de trois mois. En m’évadant, je savais que je ne reviendrai pas à Rome avant longtemps. Je quittais cette forteresse comme on se quitte soi-même, ou comme on se défait de sa première peau la plus tendre, la plus lourde aussi, une peau que l’on n’a pas façonnée mais avec laquelle on est né. J’étais reconnaissant à ce château de m’avoir délesté de ce poids, mais d’en garder aussi pour que rien ne s’efface… Cette forteresse n’était pas encore venue tout à fait à bout de mes rêves, de ce mirage de condottiere que je gardais au fond de moi. Mais elle avait transformé mon arrogance en fierté, mon ignorance en curiosité...Qui aurais-je été si je n’avais pas été ce soir-là dans Rome ? Si je n’avais pas commis cette folie ? Un autre homme certainement. Mais surtout la rencontre que j’y avais faite allait changer ma vie. Silvia Ruffini. Ce n’était encore qu’une ombre claire, une apparition. Mais sa douceur, son efficacité m’avaient subjugué. Je n’avais jamais regardé une femme ou à peine…j’allais mettre un certain temps avant de comprendre que ce n’était pas de moi mais d’elle qu’il était question, que les fils  de mon histoire se rejoindraient grâce à elle.” (pages 107 et 108)

L'auteur

Amélie de Bourbon Parme, née le 13/3/1977, fille du prince Michel de Bourbon Parme, pilote automobile et homme d’affaires, (1926-2018) et de Laure Astrid Le Bourgeois. Mariée à Igor Bogdanoff, (1949-2022), elle divorcera de lui en 2018 après avoir eu deux fils : Alexandre, né en 2011 et Constantin né en 2014. Historienne et écrivaine, Amélie de Bourbon Parme a publié chez Gallimard en 2001 Le sacre de Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui recevra le Prix Simone et Cino Del Duca. En 2015 est publié chez Gallimard, Le secret de l’empereur, d’Amélie de Bourbon-Parme qui reçoit le Prix du roman historique de la ville de Blois et le Prix Marguerite Puhl-Demange. En 2019, Amélie de Bourbon Parme a publié aux Editions de l’Archipel : Etonnantes histoires de l’histoire de France. 

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