Retour à Martha’s Vineyard

Trois vieux amis tentent de retrouver la magie du passé. Un beau récit romanesque et nostalgique
De
Richard Russo
Traducteur : Jean Esch -
Editeur : Quai Voltaire - 380 p. -
24 euros.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Trois amis sexagénaires se retrouvent à Martha’s Vineyard en 2015 pour passer un week-end ensemble, avant que la maison appartenant à l’un d’entre eux soit vendue. Lincoln, « le beau gosse », agent immobilier, a fondé une famille avec Anita ; Teddy, édite des livres religieux, en essayant d’apaiser ses crises d’angoisse ; Mickey, le rockeur endiablé, semble toujours le même. Ils revivent leurs souvenirs intacts, en buvant des cocktails. Quarante-quatre ans plus tôt, étudiants boursiers à l’université de Minerva, ils étaient inséparables. Ils avaient même repris la devise des trois mousquetaires : « Un pour tous, tous pour un. » Le 1er décembre 1969, ils découvraient à la télévision la conscription par tirage au sort pour partir au Vietnam. Mickey en faisait partie ! A la fin de leurs études, en 1971, ils étaient allés à Martha’s Vineyard pour le Memorial Day avec la ravissante Jacy, dont ils étaient tous les trois fous amoureux. Mais celle-ci avait disparu sans laisser de traces, alors qu’elle devait se marier avec un certain Vance.

Toujours hantés par elle après toutes ces années, réussiront-ils à la ressusciter ? Que lui est-il arrivé ? A-t-elle été assassinée ? La connaissaient-ils vraiment ? Lequel des trois aimait-elle ?

Points forts

• Une intrigue habilement construite, qui tient le lecteur en haleine, surtout dans la deuxième partie consacrée à l’enquête sur Jacy.

• Richard Russo met en scène des personnages attachants, en affinant et en enrichissant leurs portraits au fil des pages. Ils nous ressemblent par leur humanité, leurs failles, leur sincérité, leur humilité et bien sûr leur humour. Leur amitié de jeunesse résiste aux regrets et aux mensonges vis-à-vis des autres, comme sur eux-mêmes.

• La relation à leurs parents, et plus particulièrement à leur père, est analysée avec justesse et sensibilité : admiration, crainte, respect, rejet, amour se mêlent. La question de la transmission est fort bien posée.

• En fond de tableau, les mentalités, les conditions de vie, les aspirations, les convictions politiques des différents milieux américains, depuis la classe huppée jusqu’aux plus modestes, font de cette histoire d’amitié un roman de mœurs passionnant.

Quelques réserves

Je n’en vois pas.

Encore un mot...

Un récit romanesque et nostalgique qui comble les attentes du lecteur, charmé par cette  quête touchante de la magie du passé et stimulé par la réflexion sur l’identité de chacun, sur la connaissance ou la méconnaissance de « la fille de leurs rêves », sur le rôle de l’amitié, sur le hasard ou la nécessité dans la vie.

Une phrase

« Et s’ils étaient réunis ici tous les trois, comment Jacy ne serait-elle pas là, elle aussi, au moins par la pensée ? C’était sa présence fantomatique qui rendait inévitable le parallèle entre ce week-end et celui du Memorial Day en 1971. »( p.103)

« Car, à l’instar de nombreux pères, celui de Lincoln a désormais deux résidences permanentes : une à Dunbar, Arizona, et l’autre à l’intérieur de la tête de son fils unique. » (p.140)

« Mickey et Lincoln, ses amis de jeunesse ? Il les aime eux aussi. Encore. Quand-même. Malgré tout. Exactement comme il a toujours voulu être aimé. Comme chacun espère être aimé. » (p. 347)

L'auteur

Né en 1949, Richard Russo, professeur de littérature à l’université pendant des années, est à la tête d’une œuvre romanesque importante. On peut citer Un homme presque parfait (1995), adapté au cinéma par Paul Newman, Un rôle qui me convient (1997), Le déclin de l’empire Whiting, prix Pulitzer 2002, adapté au cinéma en 2005, Quatre saisons à Mohawk (2005), Le Pont des soupirs (2008), Les Sortilèges du cap Cod (2010), A malin, malin et demi, Grand Prix de littérature américaine 2017, Trajectoire (2018).

Le clin d'œil d'un libraire

LIBRAIRIE LE FURET A LILLE. IL COURT IL COURT LE FURET DU NORD

Toujours en forme la librairie Le  Furet qu’on ne présente plus… mais, disons-le quand même : il s’agit sans doute de la deuxième librairie de France avec 130  0000 références sur 4500 m2 ! L’ensemble de la chaine de points de vents Le Furet en font la première librairie d’Europe. Pendant la pandémie le «Clique et Collecte» a fonctionné à plein. Les réseaux sociaux aussi qui annonçaient les coups de cœur des libraires du Furet. «Epoque étrange avec une ambiance un peu folle, une quarantaine de libraires courant dans tous les sens… » s’amuse en  un clin d’œil Franck Brunet, un responsable très affairé.

En termes de recommandation, les libraires du FURET sont fiers d’avoir repéré le livre d’Hervé Le Tellier L'anomalie avant qu’il n’ait reçu le Goncourt;

. Leurs coups de cœur ? : Putzi, le pianiste d’Hitler, et Avant les Diamants de Dominique Maisons, « un très beau texte sur un épisode de la guerre de Corée » souligne Franck Brunet qui conclut : «Le Furet se porte bien et on va vivre un important rebond c’est certain mais va nous manquer l’ambiance de Noël, particulièrement festive à Lille avec ses restaurateurs, ses marchés, ses manèges…»

Longue vie au Furet du Nord qui va fêter ses 100 ans à la fin de la décennie !

Pour la petite histoire, le Furet tire son nom de l’enseigne d’un fourreur. Comme on le sait sans doute, le furet est un petit animal « essentiel » pour la chasse au lapin.

Librairie Le Furet du Nord – 15 Place Général de Gaulle – 59800 Lille – Tel. 03 20 78 43 43

Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture Tops.

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