VIE DE GERARD FULMARD

Un pastiche de polar, plaisant mais pas fracassant !
De
JEAN ECHENOZ
LES EDITIONS DE MINUIT
236 p.
18,50€
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

1m68, 89 kilos, Gérard Fulmard, personnage ordinaire évoquant Jacques Villeret, alias « François Pignon » fut autrefois steward. Pour des raisons obscures, il a été interdit de vol et contraint à des visites régulières chez un psychiatre mutique aux allures de dandy. Fulmard, résidant rue Erlanger, dans un appartement dont le propriétaire vient d’être tué par la chute d’un fragment de satellite soviétique sur le centre commercial d’Auteuil, s’improvise détective privé, ce qui est loin d’être une réussite. Ses errements professionnels le conduisent dans une affaire de succession au sein d’un petit parti politique aux combines douteuses. Se déroule alors toute une galerie de portraits au fil des péripéties de cet anti-héros.

Points forts

- On sent que l’auteur s’amuse et il nous emporte dans le parcours totalement burlesque de Gérard Fulmard. Le ton est à la fois recherché, enlevé puis ironique et on sourit des situations rocambolesques dans lesquelles Fulmard est embarqué. 

- L’évocation des malheureux faits divers de la rue Erlanger – le suicide de Mike Brant, le japonais cannibale qui a découpé et dévoré une étudiante- puis la chute imaginaire du déchet spatial donnent une dimension inattendue et tragi-comique à cette histoire.

- le style décalé et farfelu aboutit à un roman assez visuel sur le thème sous-jacent de la vengeance. 

Quelques réserves

- L’intrigue est mince et on reste sur sa faim. La description du monde politique se limite à des évocations assez caricaturales et on aurait aimé une vision plus satirique, à l’image du ton du roman et de son absurdité. 

- Une histoire plaisante, certes, mais un pastiche de polar qui relève plus d’un scénario de film que d’un véritable roman d’un auteur très reconnu.

Encore un mot...

Echenoz a le talent de rendre digne d’intérêt un individu sans qualités, un bras cassé souvent ridicule. Tous les personnages du roman sont d’ailleurs des individus sans grande envergure.
Si la lecture reste sympathique, le roman ne fera pas date. 
Une nouvelle fois : un auteur connu, une très large couverture médiatique et d’excellentes critiques, mais pour ma part, pas de chef d’œuvre en vue.

Une illustration

Une phrase

«Je me suis trouvé moche, mal habillé, aussi voûté que mon diamètre le permet, tout ce qui me chagrine chez moi devenant détestable, puis cette question de mon apparence est vite devenue mineure car ce qu’on voyait plus particulièrement de moi, là, c’est que j’avais un couteau à la main ». Page 172

L'auteur

Jean Echenoz a publié une vingtaine de romans. Ses œuvres ont été largement récompensées par des prix prestigieux tels que le Prix Médicis en 1983 pour  Cherokee  et le Prix Goncourt en 1999 pour  Je m’en vais. Il est fortement influencé par les polars de la série noire et connu pour son écriture minimaliste.

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