Zem
Parution en août 2025
247 pages
22 €
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Thème
Un « polar-science-fiction » -ou plutôt comme le dit lui-même l’auteur- dystopique (récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre) qui nous plonge dans les affres d’une société cynique, clanique et totalitaire.
Zem et Salia sont flics dans un monde étrange mais étonnamment à la fois proche et lointain du nôtre, dans lequel le dérèglement climatique a bouleversé la vie, un monde dominé par une classe sans pitié ni mercis qui divise la ville en catégories très clivées.
Lors d’une visite sur les docks, un container révèle la présence de 5 cadavres venus d’un autre monde. Une enquête alors est lancée, rude, violente qui emmènera (ramènera ?) nos héros fatigués, désappointés, traumatisés, rebelles et attachants jusqu’en Grèce - berceau de l’humanité.
Le récit s’appuie sur des réalités que malheureusement nous connaissons déjà : réchauffement climatique, course aux énergies, pénurie d'eau, montée des totalitarismes… Mais Laurent Gaudé nous parle aussi de résistance.
Points forts
L’écriture, le style, la faconde de Gaudé sont toujours aussi fantastiques. Nous sommes pris dès la première page dans un tourbillon mêlant actions, violences, réflexions profondes, amitié, amour. On ne le lâche plus jusqu’à la dernière page.
Quelques réserves
Ce livre, deuxième partie d’un diptyque, peut tout à fait se lire sans avoir lu Chien 51 mais dans ce cas-là les premières pages peuvent apparaître un peu absconses.
Encore un mot...
J’ai hâte d’aller voir le film de Cédric Jimenez Chien 51 adapté donc du roman de Laurent Gaudé - qui sort sur les écrans le 15 octobre – et j’espère que très vite Zem deviendra un film.
Une phrase
« A cet instant, sa voix se pose et elle comprend qu’il va tirer. Dans une seconde ou deux. Il n’hésitera pas. Il est venu pour ça. « Alors c’est ainsi ? » pense-t-elle. Elle n’arrive pas à croire qu’elle va mourir aussi banalement, sans avoir pu se préparer. Dans une seconde, tout s’achèvera. Sa vie restera à jamais en suspens. C’est si triste. Mourir dans cet endroit de rien où elle n ‘aurait jamais dû venir, tuée par un homme avec qui elle a travaillé, qui sourit de façon laide et la méprise. Est-ce que c’est la seule chose qu’elle va emporter dans la mort ? Le mépris de cet homme qui ne tue même pas par passion mais parce qu’on lui a demandé de le faire, parce qu’il va recevoir son virement en fin de mois ? Pensera-t-il seulement à elle quand il touchera son argent ? Ce n’est même pas certain. Il tue sans même y penser. »
Pages 140-141
L'auteur
Laurent Gaudé est né le 6 juillet 1972 à Paris.
Parallèlement à ses études, il commence à écrire. En 1994, âgé de 22 ans, il envoie un premier texte intitulé Une fille et trois garçons à Du théâtre, la revue qui le publie. Ce même texte, ajouté à deux autres, sera publié par Claude Lanzmann dans la revue Les Temps modernes.
En 1996, à l’âge de 24 ans, il écrit sa première pièce de théâtre, Onysos le Furieux.
En 1998, il écrit sa deuxième pièce : Pluie de cendres, montée au Studio de la Comédie-Française en 2001.
Sa troisième pièce, intitulée Combat de possédés, paraît en 1999.
En 2001, il écrit son premier roman Cris, un récit choral sur la guerre de 14-18.
En 2002, La Mort du roi Tsongor, son deuxième roman, lui vaut d’être reconnu à la fois par le monde littéraire et par le grand public. Cité pour le prix Goncourt, il est récompensé par le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires. Deux ans plus tard, il remporte le prix Goncourt ainsi que le prix du jury Jean-Giono avec son roman Le Soleil des Scorta, également un succès de librairie
Dans les années qui suivent, tout en poursuivant l’écriture de romans (Eldorado, La Porte des Enfers, Ouragan, Écoutez nos défaites) Laurent Gaudé continue son travail pour le théâtre et développe de nouvelles collaborations avec d’autres formes d'art : photographie, musique, poésie, films…
À partir de 2013, Laurent Gaudé entreprend une série de voyages (à Port-au-Prince, au Kurdistan irakien, dans la jungle de Calais, au Bangladesh…), qui donnent lieu à des reportages dans la presse, mais également à des poèmes qu’il publie en 2017 sous la forme d’un recueil intitulé De sang et de lumière. Il écrit la voix off du film documentaire Nulle part en France, de Yolande Moreau, sur la jungle de Calais.
En 2018, le metteur en scène québécois Denis Marleau crée au Théâtre de Quat'Sous de Montréal Le Tigre bleu de l’Euphrate avec le comédien Emmanuel Schwartz. Ce spectacle connaît un succès retentissant
En 2019, il publie un long poème Nous l'Europe, banquet des peuples qui remporte le prix du livre européen. La même année, le texte est créé au Festival In d'Avignon dans une mise en scène de Roland Auzet. En 2019 toujours, Salina, les trois exils, son dixième roman, remporte un triple prix à la Réunion : le grand prix du roman métis, le prix du roman métis des lecteurs, et enfin le prix du roman métis des lycéens.
En 2020, il publie Paris, mille vies.
En 2021, sa pièce La Dernière Nuit du monde est créée au Festival d’Avignon dans une mise en scène de Fabrice Murgia.
En 2022 paraît Chien 51, roman policier d'anticipation, qui se voit décerner le prix 2022 des Écrivains du Sud (catégorie roman) en novembre 2022. Une adaptation cinématographique du roman par le réalisateur Cédric Jimenez vient de sortir sur les écrans.
En 2023, il publie Même si le monde meurt ou Le tout grand voyage, pièce de théâtre ayant pour thème la fin du monde.
Il dénonce avec d'autres écrivains dans une tribune en mai 2025 le « génocide » de la population à Gaza et demande « un cessez-le-feu immédiat.
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