Arsène Lupin, gentleman illusionniste

Un spectacle qui peine à faire illusion…
De
Ely Grimaldi et Igor de Chaillé
Mise en scène
Nicolas Nebot
Avec
Chiara Bosco, Alice Fleurey, Jérémy Ichou, Grant Lawrence, Théo Lima, Agnès Miguras, Frantz Morel à L’Huissier, Sophie Tellier
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre des Variétés
7, Bd Montmartre
75002
Paris
01 42 33 09 92
Jusqu’au 9 mai 2026. Tous les jours à 14h et/ou 16h30 durant les vacances de Noël. Puis les dimanche à 14h ap du 8 janvier 2026.

Thème

  • “Surfant“ sur le succès de la série télévisée, où Omar Sy tient de manière convaincante le rôle-titre, Arsène Lupin reprend du service, cette fois-ci en « gentleman illusionniste » … Sur un paquebot fréquenté par le beau monde, divers objets précieux sont dérobés, et notamment un collier mystérieux qu’arborait la comtesse Cagliostro.

  • On retrouve les protagonistes une fois à terre, et aux prises les uns avec les autres. Il y a là :

    • Lina Amos, la voleuse, par ailleurs peintre-faussaire de talent ;

    • la comtesse et son inséparable accompagnatrice, Miss d’Outre-Tombe ;

    • un notaire à qui il faudrait éviter de confier ses intérêts ;

    • et, bien entendu, le mystérieux Paul Neisner, anagramme de qui vous savez…

  • L’inspecteur Ganimard, à peu près aussi doué que Dupond et Dupont pour l’enquête, la mène pourtant, assisté d’Eglantine Lépine, fille du célèbre préfet de la Belle époque.

Points forts

  • Les décors en arrière-plan, digitalisés au moyen de l’intelligence artificielle, donnent un effet de réel (précision, ajout de personnages et mobilité) qui peut séduire et faire “immersif“. Le problème est que ce type de technique et de procédé font totalement disparaître ce qui, dans les décors de théâtre, pouvait constituer un support pour l’imaginaire : le public n’a-t-il pas déjà sa dose d’écrans et de réalités virtuelles ?

  • C’est un spectacle qui est conçu aussi pour les enfants – même si ce jour-là un ancien sélectionneur de l’équipe de France (finaliste du mondial 2006) – se trouvait dans la salle. Pour autant, il ne faut pas les prendre pour des demeurés, ni douter de l’entendement du redoutable arrière de l’Olympique Lyonnais…

Quelques réserves

Autant dire qu’elles sont nombreuses, proportionnées à nos attentes vis-à-vis de ce monument du roman policier conçu par Maurice Leblanc.

  • D’abord l’écriture du spectacle laisse à désirer : 

    • en fait « d’énigmes mystérieuses », il n’y en a guère, puisque dès le début de la pièce, les masques tombent et les coupables sont parfaitement identifiés, les motifs ne tardant pas à les suivre ;

    • de la même manière, la vraie « énigme mystérieuse » - le trésor caché des Médicis - n’est même pas résolue, puisque le spectacle s’arrête pile au moment où Lupin embarque pour l’Italie à sa recherche !

    • on passera sur les blagues à deux sous, totalement dépourvues d’un second degré qui permet de fédérer les publics de tous âges, de l’absence quasi-totale de cette « complicité avec le public » promise par le spectacle.

  • Ensuite, les personnages, comme les comédien-ne-s, paraissent se chercher, sans toutefois se trouver : 

  • Ganimard “en fait des caisses“, et l’on en vient vite à penser qu’il se croit à La Piste aux étoiles.

  • on sent Miss d’Outre-tombe à la recherche de son rôle, et la comtesse de Cagliostro devient une sorte de fofolle inoffensive, alors que dans les romans de M. Leblanc, elle est une incarnation du Mal, inspirée par la Milady des Trois mousquetaires… 
    Craint-on de montrer un tel profil de personnage à des enfants ? Dans ce cas, il faudra songer à aseptiser celui de la reine dans Blanche Neige, pour ne rien dire de la sorcière de La Belle aux bois dormants…

  • Enfin, en matière d’illusionnisme et de « tours de magie époustouflants » indiqués sur la plaquette, on a vu largement mieux, car s’il l’on excepte une canne à pommeau puis un morceau de papier enflammé qui volètent (péniblement), et un personnage qui disparaît à la faveur d’une explosion de fumée (du jamais vu…), on est bien loin des standards que le titre du spectacle laissait espérer. Certes, on n’attendait pas les effets spéciaux incroyables de la pièce consacrée Outre-Manche à Harry Potter, mais on reste largement sur sa faim, tant les « illusions » d’Arsène souffrent la comparaison…

Encore un mot...

  • On retire de cet Arsène Lupin, gentleman illusionniste le sentiment d’un travail conçu et exécuté à la va-vite, peu convaincant et assez bancal, mal ficelé. Un spectacle d’opportunité pour les fêtes de fin d’année en somme. 

Une phrase

  • L’inspecteur Ganimard [s’adressant à Eglantine Lépine] : « Le flair, mon petit, le flair ! Je me Trump rarement ! »

L'auteur

  • Ely Grimaldi et Igor de Chaillé sont auteurs et adaptent des classiques à destination d’un jeune public, ainsi Le Livre de la jungle (2023) ou encore Ulysse, l’odyssée musicale (2024, au théâtre des Variétés)… 

  • On leur doit aussi Les mystérieuses cités d’or (2022), Pinocchio (2019) ou encore La revanche du Capitaine Crochet (2017).

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