
CABARET NEOPATHETIQUE
D’après Cami, Daniil Harms, Kafka, Hanna Kraal, Melville, Tchekhov.
Infos & réservation
Thème
Deux clowns excentriques, Psitt et Pchutt, se sont échappés de leur cirque et sont lâchés dans la vie des gens ordinaires, lesquels sont accablés par leurs soucis quotidiens, leurs problèmes d’argent et leurs déprimes.
Au cours de leurs pérégrinations ils vont rencontrer - dans des sketches hilarants et décoiffants, librement interprétés dans un immense cabaret - les personnages de scènes issus des créations théâtrales de la saison. Les spectateurs eux-mêmes sont invités à participer à ce grand cirque de la vie, grimés et « costumés » selon un dress-code en noir et gris de préférence, partageant avec leurs voisins et les acteurs un diner sur le pouce et quelque verres pris à la volée.
On va retrouver ainsi les acteurs de pièces de Tchekhov et de Kafka au Cabaret des vies retournées (restaurant d’où l’on part sans payer), ou même Bartleby, le scribe « qui préférerait ne pas », personnage impénétrable et désolant d’Herman Melville.
Points forts
Certaines scènes au restaurant (les subterfuges pour partir à la cloche de bois) sont amusantes et bien jouées, mais les plats réchauffés se font parfois trop attendre.
La destinée de Bartleby qui finit mal, est pleine d’émotion, mais reste un cran en dessous de la version originale.
Un mouvement perpétuel, dynamisme et gags (gardiens de la paix retro s’époumonant au sifflet), la dextérité des serveurs, peut être, et les efforts sympathiques d’une troupe éphémère qui s’agite en tous sens.
Quelques réserves
- Un spectacle décousu et décidément bien trop long (quatre heures, diner - banquette compris…)
Encore un mot...
Ce spectacle déjanté est devenu un classique de Clément Poiré à la Tempête. Son originalité tient à ce qu’il présente une troupe éphémère et extensible où chacun, en quelque sorte, joue son jeu, innove et improvise à loisirs.
Ce morceau de bravoure du comique immersif inaugure désormais la grande saison d’un théâtre de la Cartoucherie de Vincennes en pleine rénovation.
Une phrase
- « Un matin, je priais Bartleby de porter un pli à la poste. Imaginez ma surprise, que dis-je, ma consternation, lorsque sans bouger de sa retraite, Bartleby répliqua d’une voix singulièrement douce et ferme “Je préférerais ne pas“ (I would rather not to). »
L'auteur
Cami était un humoriste célèbre du début du XXe siècle, né le 20 juin 1885 à Pau et mort à Paris le 3 novembre 1958. Précurseur de Pierre Dac, de Francis Blanche et inspirateur de Raymond Devos, Chaplin disait de lui : « He was the best humorist in the world ».
En tout cas, Cami était le roi des aphorismes du style : « Etant donné que le temps n’est pas pour moi de l’argent et que l’argent ne fait pas le bonheur, j’ai tout à gagner en perdant mon temps » ou encore, plus proche de l’homme au petit violon : « Souvent une évolution est une révolution sans l’R. »
Ajouter un commentaire