CATCH !

Vent de folie à la Tempête, il faut s’accrocher aux cordes, le KO est proche !
De
Collectif, Hakim Bah, Emmanuelle Bayamack-Tam, Koffi Kwahulé, Sylvain Levey, Anne Sibran
Mise en scène
Clément Poirée
Avec
Camille Bernon, Bruno Blairet, Clémence Boissé, Eddie Chignara, Louise Coldely, Joseph Fourez, Stéphanie Gibert, Thibault Lacroix, Pierre Lefebvre-Adrie, Fanny Sintès
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes, Salle Serreau
12 rue du Champ de Manœuvre
75012
Paris, bois de Vincennes
01 43 28 36 36
Du mardi au samedi 20h, dimanche 16h. Jusqu’au 17 octobre

Thème

• Cinq combats de catch s’enchaînent au milieu d’un immense ring. Toutes les tares,  rancœurs, jalousies, conflits, souffrances de la société s’affrontent dans les cris d’horreur ou de douleur, au cours d’une gigantesque et spectaculaire métaphore. 

• Cinq mi-troupes répètent les mêmes tableaux, tour à tour grotesques ou fantasmagoriques, sanguinaires et monstrueux, violents ou jubilatoires, interprétés par des personnages masqués grimés, costumés représentant de grandes “figures archétypales“ (Robert Haehnel). 

• L’outrance domine de la tête et les jambes, le grand purgatoire est en marche. Ainsi s’affrontent dans des combats physiques et surtout de paroles, dix acteurs, autant de catcheurs (de théâtre), qui donnent libre cours à leur imagination et à leurs fantasmes pour construire leurs figures : le dépressif Mélancholia, le méchant homme d’affaires Kapitaal, le fornicateur Priapico, jusqu’au gros bébé vagissant et plaintif Enfant-Do, ou la prédatrice sexuelle aux tétons lumineux, KassNoisette ! 

• Toute l’ambiance des grands rendez-vous de catch commentés à la TV des années 1970 par le tandem déchaîné Roger Couderc – Thierry Roland, est là : le bruit,  les cris,  l’atmosphère enfumée, les commentateurs allumés, l’arbitre en perdition. Mais le spectacle est aussi dans la salle

Points forts

• Réalisme des situations et de la sémantique, jeu des acteurs dans un rythme endiablé, au sens propre comme au figuré. 

• Richesse des mimes composant une chorégraphie débridée et musclée, un grand spectacle visuel débordant d’une énergie communicative. Catch ? Cash 

Quelques réserves

• Trop long, beaucoup trop long (3h 30) : on sort lessivé. Placé au deuxième rang, aucun coup (de théâtre) un peu téléphoné, aucune allégorie scabreuse ne nous a été épargnée : ici, on ne joue pas à « cache-Catch » avec le mauvais goût... 

• Les personnes un tant soit peu sensibles assisteront non sans appréhension à une scène d’accouchement dans la baignoire, et certains messieurs auront mal à leur virilité suite à une castration  (« À mort la b.te ! ») en live ! La certitude que, comme au catch, « c’est du chiqué », suffira-t-elle à rassurer les uns et les autres ?

Encore un mot...

• Clément Poirée, le metteur en scène  résume ainsi son intention : « J’ai ressenti le besoin d’une grande purgation des passions, archaïque et frontale où le public s’implique sans réserve ». 

• Catch se veut l’exutoire des luttes de notre temps, une confrontation directe avec nos combats intérieurs. Le choix du cadre, le parti pris du ring de Catch, tente de relever, et de remporter parfois, ce difficile challenge : la communion, la fusion totale avec le public. 

• Ce n’est pas le moindre mérite de ce spectacle qui, malgré des réserves, constitue une expérience unique pour les amoureux du théâtre que nous sommes.

L'auteur

• Il s’agit bien sûr d’une création « maison », les textes étant composés tour à tour par les acteurs eux-mêmes (rosters) et les cinq auteurs (bookers). La mise en scène et le concept sont de Clément Poirée, directeur de la Tempête, théâtre subventionné qui fête cette année ses 50 ans, installé à la Cartoucherie de Vincennes. Clément Poirée a enseigné au Conservatoire nationale supérieur d’art dramatique et à l’université de Nanterre. Il avait créé, avant d’assurer la direction de la Tempête à la suite de Philippe Adrien (2017), sa propre compagnie, Hypermobile.
• Clément Poirée  a notamment monté
La nuit des rois (Shakespeare), La  vie est un songe (Calderon), Les enivrés (Ivan Viripaev), Dans le Frigo  (Copi)…

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