C’est comme ça
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Thème
Mathias suit des cours de détente intensifs : son épouse va accoucher d’un moment à l’autre, mais il reçoit un appel paternel lui annonçant le décès de sa mère.
Il aimerait bien éviter que tout se passe en même temps et essaie de jongler entre les volontés de son père, l’intransigeance de sa sœur, les impératifs du curé et la naissance du bébé : vaste programme !
Points forts
Arriver à faire rire avec un sujet macabre est un défi, remporté haut la main par l’auteur qui manie l’humour avec finesse, car avec un sujet pareil, il vaut mieux faire preuve de doigté.
Les comédiens se relaient avec aisance pour nous faire comprendre que l’affaire n’est pas simple : Mathias doit-il se comporter en bon fils et donner priorité à l’enterrement de sa mère au détriment de son épouse ou au contraire s’occuper de son bébé d’abord ? Les intéressés présentent leurs éléments de choix avec conviction et, bien entendu, tout le monde a raison, histoire de compliquer un peu plus la tâche.
Les rôles sont bien campés, notamment l’employée de mairie désopilante, qui a le chic pour trouver des réponses saugrenues aux questions posées ; la sœur, limite caractérielle, n’est pas mal non plus. Le curé vaut également le détour ! Ce personnage virevoltant, déclamant son texte, avec son modernisme en bandoulière est un spectacle à lui tout seul. Ses commentaires sont savoureux.
Un grand moment de bravoure : l’élaboration du texte qui sera lu en mémoire de la défunte, et qui vire rapidement au règlement de comptes. Chacun en prend pour son grade, la mère la première d’ailleurs !
Il y a un petit côté science-fiction : la mère sort de son cercueil et aimerait bien participer aux discussions la concernant, mais seul Mathias la voit et l’entend. C’est jubilatoire de voir la tête de Madame lorsqu’elle apprend avec stupéfaction tout le mal que sa famille pense d’elle, sans même pouvoir rectifier le tir.
Quelques réserves
- Peut-être aurait-on pu raccourcir la pièce d’un petit quart d’heure, et encore…
Encore un mot...
On passe un bon moment avec ces comédiens pleins de vie dans un spectacle sur un enterrement ! Grâce à l’auteur et à son humour, on reste dans la comédie avec beaucoup de tendresse et un brin de poésie. Rien n’est dramatique, tout peut être résolu avec cœur et gentillesse.
On évolue ici dans le domaine de l’aigre-doux : le texte est gai et drôle, les dialogues sont bien tournés, la distribution est avenante. L’ensemble mérite le déplacement.
Une phrase
Mathias : « On peut absolument pas décaler : la machine est lancée ! »
- La mère : « Je suis contre ma propre mort. Je dis “Non“ ! »
L'auteur
Marc Arnaud, vendéen, est fils et petit-fils de comédiens. Après avoir participé plusieurs saisons au spectacle du Puy du Fou, il décide de devenir acteur. Il suit une formation au cours Florent et finalise son apprentissage au London Academy of Music and Dramatic Art en 2005 et 2006.
Il joue dans Masques et Nez. On le voit également dans Télé gaucho, et il participe à plusieurs courts métrages, dont Scène de vestiaire. Il est récompensé au Molière en 2022 dans la catégorie “seul-en-scène“ pour son spectacle La métamorphose des cigognes.
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