Chroniques festivalières d'Avignon - 4 juillet

• Conspirations - Benoît Facerias, Maxime Schucht, Sylvain Vip, Benoît Facerias, Maxime Schucht, Sylvain Vip

Mise en scène : Mathieu Hornuss

Avec : Benoît Facérias, Solène Cornu

Le Roi René – salle du roi, à 21H05

Durée : 1H20

Mentalisme et illusion sont au programme de ce spectacle participatif qui mène le spectateur dans une enquête historique au siècle du roi Soleil. Dans une ambiance chaleureuse, le maître du jeu va s’amuser à vous perdre et vous confondre avec délice. Facétie et mystère vont vous envelopper pour la nuit.

Recommandation – 2 coeurs

• Gamètes - Rebecca Deraspe

Mise en scène : Nikola Carton

Avec : Marie HEBERT, Anaïs Merienne

Artéphile à 12H15

Durée : 1H15

Depuis toujours, elles se disent tout et la nouvelle de la grossesse d’une des deux amies va déclencher un tsunami dans leur relation. Inquiétude, secrets, non-dits, souvenirs, tout refait surface et prend tantôt un goût amer, tantôt un goût de colère, mais aussi un goût irrépressible de tendresse. Une plongée au cœur de la « question féminine » et de son intimité profonde. C’est dru, c’est cru, c’est émouvant, pas de tabou pour parler de sexualité, maternité, responsabilité, violence faite aux femmes et handicap. Un spectacle qui est avant tout une histoire de femmes, qui lève le voile sans pudeur et en toute justesse sur l’ipséité féminine et qui apporte des clés à bien des interrogations concrètes. Les comédiennes sont remarquables d’authenticité, de complicité et d’écoute. On n’en ressort pas indemne, mais c’est bien agréable pour ce spectacle délicat et ô combien nécessaire.

Recommandation : 4 coeurs

• L’ami du président - Félicien Marceau

Mise en scène : Christophe Lidon

Avec : Benjamin Boyer, Muriel Combeau, Stéphane Cottin, Stéphanie Hédin, Jean-Pierre Michaël, Marine Montaut, Davy Sardou

Théâtre des Gémeaux à 17H15

Durée : 1H25

Thème : Léon Daim adore les ors de la République. Mais qui est cet homme qui se montre partout où il faut être ? Un influenceur omnipotent ?
Un opportuniste calculateur qui aurait l'oreille de qui vous savez ? Et si tout cela ne tenait qu'à un tout petit détail : une recherche très personnelle du frisson...
Son amour des cérémonies et des défilés va propulser Léon Daim, auquel Davy Sardou prête son charme et son talent, au centre des rumeurs les plus folles qui courent dans les coulisses des ministères jusqu'à la Présidence. Flanqué de son envahissante sœur, saura-t-il jusqu'au bout conserver son mystère et tirer les marrons du feu ?

Une satire politique menée tambour battant sous la férule de Christophe Lidon dont on sent qu’il s’est amusé comme un fou sur cette comédie. La folie du pouvoir et de ses arcanes y est poussée jusqu’à l’absurde et Davy Sardou mystifie et entraîne tous ses camarades dans une ronde folle. Ambition, prétention, mesquineries, lâchetés et compromissions sont les ingrédients jubilatoires de cette pièce à tiroirs. Dans le contexte actuel, voilà qui vient à point nommé rafraîchir les consciences avec une ironie mordante qui fait du bien. « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer » disait-on dans le Barbier de Séville de Beaumarchais… des siècles plus tard, c’est toujours d’une brûlante actualité.

Recommandation : 4 coeurs

• FRANTZ – Marc Granier

Mise en scène : Marc Granier

Avec : Marc Granier, Clara Lloret Parra, Chloé Louis, Paul Ménage, Samy Morri

Scala Provence – à 10H10

Durée : 1H10

Un narrateur, un comédien, et trois comparses pour bruiter et donner au spectateur à imaginer lui-même ses propres décors. A l’intersection d’un travail théâtral, radiophonique, mais également du mime, l’équipe nous entraîne dans l’histoire de ce garçon dont tout l’univers bascule en un moment. Dès lors, rêve et réalité s’entremêlent, flash-backs et délires s’enchaînent dans la tête de Frantz, comme un petit bateau perdu au milieu de l’océan de ses sentiments. Un travail corporel et performatif nous rappelle l’importance de « l’effort d’être spectateur » qu’évoquait Pierre Notte dans son ouvrage éponyme. Notre devoir et notre pouvoir d’imagination indispensable nous permettent de créer aussi nos propres images. Une table et une étagère remplies d’objets les plus hétéroclites vont suffire à nous faire voyager. Un spectacle qui s’adresse à tout public, mais à recommander également aux spectateurs mal et non-voyants. Laissez-vous faire, l’expérience vaut le coup.

Recommandation : 3 cœurs

• The loop – Robin Goupil

Mise en scène : Robin Goupil

Avec : Aurélie Boquien, Tristan Cottin, Juliette Damy, Stanislas Perrin

Théâtre des Bêliers à 19H10

Durée : 1H15

C’est une bombe de loufoquerie, d’humour décalé, d’éclats de rire permanents que ce spectacle en boucle qui va nous être interprété dans des délires dignes « d’Hellzapoppin » les plus fous.  Quatre fantastiques comédiens vont habiter la mise en scène et la folie de Robin Goupil qui nous avait déjà régalés précédemment de son « No Limit ». Cette fois-ci, il se surpasse pour ne nous laisser aucun répit, que ce soit pour nos yeux ou pour nos oreilles. On pourrait voir ce spectacle plusieurs fois qu’on y trouverait toujours quelque chose qui nous a échappé tant on ne peut tout saisir dans la rumeur folle des rires qui nous entoure. Rire aux larmes prend tout son sens propre dans ce spectacle, j’en ai été victime.

Il va falloir vous précipiter sur ce vent de folie qui s’empare du festival. A voir et revoir sans modération.

Recommandation : 5 cœurs +

• TOM – Stéphanie Mangez

Mise en scène : Jean-Luc Voyeux

Avec : Marie-Elisabeth Cornet, Tristan Jerram, Antoine Vaillant, Jean-Luc Voyeux

Factory – Chapelle des Antonins à 15H15

Durée : 1H010

Qu’est-ce qui fait Famille ? « Tom », c’est le délicat parcours d’un « enfant perdu » à la recherche d’un foyer. Dans une mise en scène et une scénographie aussi inventives que minutieuses, les quatre comédiens nous attrapent par la pointe du cœur. Marie-Elisabeth Cornet est une mère bouleversante d’une émotion contenue et Tristan Jerram qui incarne Tom dégage dans ses silences une intensité et une puissance de jeu qui promettent beaucoup. Antoine Vaillant, Jean-Luc Voyeux jouent avec justesse leur partition en contrepoint. Ce spectacle tout public, à recommander dès l’âge de 10 ans, offre une réflexion pudique sur l’enfance placée. Une leçon d’humanité pour qui les verbes donner, patienter, recevoir, écouter savent se conjuguer au quotidien. Dans l’amour qu’il soit familial ou autre, tout est affaire de regard et d’attention. Ce spectacle mérite toute la vôtre.

Recommandation : 4 cœurs